Distribution en alternance.
À la bonne adresse retrace l’histoire, dans Amsterdam occupée par les nazis, d’un groupe d’hommes et de femmes jeunes, parfois très jeunes, non-Juifs, nommés à Jérusalem « Justes parmi les Nations », qui, sous le nom de Société Anonyme, s’est spontanément formé pour sauver de l’extermination 250 enfants juifs, et parmi eux des bébés. Seule une fillette mourut de maladie. Tous les enfants échappèrent à la déportation.
[...] Bert Kok est né en 1949. Auteur de plusieurs livres pour enfants et adolescents ainsi que de pièces de théâtre, il publie également des contes dans des périodiques et écrit la page hebdomadaire destinée aux jeunes lecteurs du journal Het Parool [Le Mot de Passe]. Max Arian, qui m’a passé ce récit en 1986, auteur de la postface, journaliste et écrivain, était l’un de ces 250 enfants. À la bonne adresse, récit de ce sauvetage pour petits et grands enfants, est un exemple de courage et de solidarité à portée universelle.
Le montage des extraits choisis, parmi les 200 pages de ce petit livre, respecte la trame et les événements majeurs du récit, centré sur les personnages principaux. Nous suivons ainsi l’itinéraire du sauvetage, d’Amsterdam jusque dans le Limburg, de Hannah, Ruth et Lowie Hartog, en même temps que la création de la Société Anonyme et le déroulement de l’activité clandestine de ses courageux membres pour sauver les enfants de l’extermination.
Le texte, dont le violoncelliste ponctue le phrasé, est interprété dans la lignée de De l’art de lire à l’art de dire par deux comédiens / lecteurs, tour à tour narrateurs et interprètes de chacun des différents personnages. La musique, le chant (Bei Mir Bist Du Shein, A Yiddishe Mame) composés de thèmes traditionnels, yiddish, klezmer et classiques (Ernest Bloch, Max Bruch, Anton Dvorak...), dont Ale Brider (« Nous sommes tous frères ») de Morris Wischewsky, mettent en valeur la beauté et la profondeur de ce récit.
Le respect qu’imposent le sujet et les acteurs de À la bonne adresse, son écriture dépouillée, ont influé sur la sobriété de la mise en scène ; un plateau nu, un espace vide, émaillé de quelques objets et éléments épars (un banc, une chaise, un vélo...), augmenté d’images (dessins originaux et cartes du livre) projetées sur écran en fond de scène, et une lumière affinée.
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