Peut-on échapper au destin familial ? Bouleversante et drôle à la fois, une pièce inédite en France d’Alice Birch, composée pour 27 personnages qui se croisent à travers les époques.
Trois femmes – une mère, sa fille et sa petite-fille – se racontent à trois époques différentes - des années 1970 aux années 2040 - mais leurs histoires incarnées simultanément sur scène s’entrecroisent et se font puissamment écho.
Dans une pièce à l’architecture virtuose, dix comédien.nes incarnent vingt-sept personnages en quête d’identité.
L’autrice britannique Alice Birch, scénariste de séries primées (Succession, Normal People…), réinvente la forme dramatique et signe une œuvre percutante, drôle et bouleversante, inédite en France.
À travers le destin de Carol, Anna et Bonnie, elle explore la question de l’héritage familial, mais aussi les tourments du mariage et de la maternité. Son écriture, brève et incisive, se déploie dans une partition très musicale et d’une infinie précision, qui prend progressivement la forme d’une ode à la vie.
Carol, Anna, et Bonnie sont les figures centrales de la pièce et représentent chacune une génération de femmes liées par un héritage familial douloureux. Leurs récits se rejoignent et se répondent. Alice Birch ne cherche pas à idéaliser ses personnages féminins ; au contraire, elle expose leurs vulnérabilités et leurs contradictions. L’obscurité, chez Carol et Anna, est souvent liée à des expériences de marginalisation, de dépression ou de violence, tandis que la lumière est associée à des moments de lucidité, de rébellion ou de rédemption. Les trois personnages sont en quête de sens, cherchant à transformer leur réalité.
Ici l’ombre et la lumière sont des forces complémentaires qui façonnent la vie intérieure des personnages féminins. À travers ces contrastes, Birch explore la complexité de l’existence féminine, marquée par une lutte constante entre des forces destructrices et libératrices. La structure de la pièce crée une distance émotionnelle, invitant le spectateur à adopter une perspective où chaque femme n’est pleinement compréhensible qu’à travers sa relation avec sa mère ou sa fille. Leur psychologie se révèle par des répliques en miroir, et sans cette perspective, les personnages restent incompris, même d’eux-mêmes.
Mais Alice Birch détourne aussi ce drame familial en lui apposant une cadence de récit accélérée, sous la marque de la simultanéité et de la syncope : elle brouille les pistes académiques des dialogues et bouscule la synchronisation du temps. Loin des conventions, elle déstructure les échanges de manière à ce que chaque réplique se fasse dans un claquement de doigts, pleine d’humour et souvent décalée, avec des mots qui se percutent et se renvoient dans une danse effervescente. Chaque phrase semble désamorcer la précédente, et le temps, loin de se limiter à une simple dimension métaphysique, devient un enjeu clé de la construction de la pièce elle-même.
Alice Birch superpose aussi les voix des personnages, créant des scènes où elles se croisent et s’entrelacent comme dans un chœur complexe. Une même réplique peut être répétée dans chaque couple, mais elle prend à chaque fois une couleur différente, une intonation particulière, comme une variation musicale. C’est un travail d’une précision redoutable, où chaque acteur doit être parfaitement synchro, au risque de voir la partition se dérailler.
7, av. Pablo Picasso 92000 Nanterre
Voiture : Accès par la RN 13, place de la Boule, puis itinéraire fléché.
Accès par la A 86, direction La Défense, sortie Nanterre Centre, puis itinéraire fléché.
Depuis Paris Porte Maillot, prendre l'avenue Charles-de-Gaulle jusqu'au pont de Neuilly, après le pont, prendre à droite le boulevard circulaire direction Nanterre, suivre Nanterre Centre, puis itinéraire fléché.