Plus de métro, des manifs, des coupures de courant, d'eau, des rendez vous manqués, une tension maximum... Un appartement vide... " A voir absolument " disait l'annonce...
Ils sont quatre à attendre, quatre à se battre pour obtenir ce havre de paix. Quatre personnages qui se jaugent, se confient, s'entrechoquent, se cognent et finalement s'aiment, et nous, on se délecte en les regardant !
Etrange est ce lieu vide, cet endroit abandonné de tous où des inconnus se mettent à table, se dévoilent autant. Comme si la virginité du lieu n'était qu'un leurre, comme si ce lieu produisait un champ magnétique particulier qui déliait les langues. On pourrait presque imaginer que cette pièce, ce lieu est un ancien cabinet d'analyste, dont on retrouve quelques stigmates : un divan, des murs décrépis sur lesquels on doit pouvoir encore apercevoir les traces de peintures abstraites, des dessins au fusain, des bibelots, des bibliothèques.
Le canapé étant le seul mobilier décrit, il est comme un élément central. Il est de côté au départ, comme une chose laissée là et plus central au milieu de la pièce. Un peu comme si Charles et Alice s'étaient installés entre les deux parties. C'est aussi un moyen simple de changer la géométrie de l'espace entre la 1ère et la 2ème partie, de changer les axes de regards, les mouvements.
Le simple fait de pouvoir passer derrière le canapé peut permettre d'avoir deux niveaux d'écoute du texte : un personnage sur le canapé qui raconte, un autre qui écoute, derrière, en solitude, isolé, à distance. Il faudra aussi penser à la patine de ce navire à pattes : comme le reste du décor, on pourra voir apparaître une « sous-couche », une autre carapace plus pimpante, plus clinquante, souvenir d'un passé prestigieux, un passé d'oeuvre d'art…
J'ai juste envie que l'apparent vide de ce lieu crée un climat et devienne un personnage à part entière. En tout état de cause, ce qui définit le mieux ce lieu étrange et théâtral c'est le secret. Le secret comme symbole social, comme lien profond entre deux êtres, le secret comme symbole de la solidarité et de la confiance entre nous.
Nicolas Lartigue
Un nouveau travail, une promotion à la capitale, un enfant à naître : Charles et Alice ont tout pour être heureux. Alors que pourraient-ils demander de plus ? Peut-être rien, si soudain, il n’y avait…
Cette porte qui s’ouvre, cet appartement vide, un annonceur absent, une grève nationale et vingt-quatre petites heures pour trouver à se loger… Une porte qui s’ouvre en grand sur de nouvelles interrogations : sur les échecs enfouis du passé, son lot de frustration, et sur la peur de l’avenir.
L’échec, Mathieu aussi peut en parler… Lui qui vît à l’hôtel depuis que sa femme l’a mis à la porte, lui qui n’a pas vu ses enfants depuis trois mois.
Quand à Fanny qui enchaîne les petits boulots d’intérim mal payés, c’est l’avenir qui semble floue, tout comme le présent d’ailleurs… Fanny qui voudrait bien « filer à l’anglaise ». Fanny qui voudrait bien quitter discrètement ce petit ami encombrant parti à l’enterrement de son père, et qu’elle n’arrive pas à aimer malgré elle.
Un appartement : quatre personnes, quatre histoires, quatre nécessités. En l’absence d’arbitre, et avec le temps compté, le conflit se dessine, la tension monte, mais les confidences pointent à la surface. Les personnalités se dévoilent, sesurprennent, mais peuvent-elles se remettre en cause ?
Une petite annonce : A voir absolument ! Un appartement vide à remplir. Unnouveau départ, peut-être un nouvel espoir. A vivre absolument !
Frédéric Tokraz
Complètement d'accord. Emilie Cazenave est extraordinaire ! Allez-y!
Justement, c'est excellent ! Tour à tour drôles (et notamment très drôle et très juste comme Emilie Cazenave), étonnants, émouvants, résilients : les quatre comédiens sont très bons, "épatants". Foncez-y !
Complètement d'accord. Emilie Cazenave est extraordinaire ! Allez-y!
Justement, c'est excellent ! Tour à tour drôles (et notamment très drôle et très juste comme Emilie Cazenave), étonnants, émouvants, résilients : les quatre comédiens sont très bons, "épatants". Foncez-y !
36, rue des Mathurins 75008 Paris