Accidents

Paris 20e
du 21 au 23 février 2012
1 heure

Accidents

Un peu de burlesque et d'absurde, beaucoup de dérision, des sujets graves, parfois cruels, mais une immense cargaison de tendresse et de poésie. Le Théâtre des Alberts nous conte le destin de ces marionnettes, soudain confrontées aux « accidents » de la vie. Tout public à partir de 12 ans.

A partir de 12 ans.

L'univers des marionnettes du Théâtre des Alberts
Entretien avec la compagnie
La presse

  • L'univers des marionnettes du Théâtre des Alberts

Un peu de burlesque et d'absurde, beaucoup de dérision, des sujets graves comme la mort, parfois cruels comme la vie, mais une immense cargaison de tendresse et de poésie. Et un sens du rebondissement et de la chute... Tel est l'univers des marionnettes du Théâtre des Alberts. Présents et visibles, les comédiens donnent gestes et voix à leurs compagnons et nous content le destin de ces marionnettes, soudain confrontées aux « accidents » de la vie...

Giuseppe le petit garçon, Joseph Balki le clochard, Marguerite la ménagère en quête du grand amour, Margareth la vieille femme, Félicité l’étourdie qui a perdu Hector… Des êtres de bois tendre d’une bien belle humanité. Des êtres entrecroisés au hasard de l’immeuble et de la rue. Des marionnettes qui nous ressemblent et qui nous content leurs mésaventures. La dérive de l’un, l’attente de l’autre, l’espoir en moins, les bouteilles de trop, la télé-division, la disparition d’un être cher, la disparition d’un être chien. Les petits drames, les grandes douleurs, les amours, les ratages, les tendresses. Les petites fêlures et les grandes fractures, les désordres, les fièvres et les coups de la vie… Pour un peu, ils parleraient et nous diraient « Bonsoir, comment ça va ? ». Et l’on se prendrait à les reconnaître, à se reconnaître…

Mais les Alberts sont là pour nous inviter au spectacle. Et ce sont les comédiens-marionnettistes qui leur prêtent voix et gestes et nous content leur quotidien. Avec une grande habileté, un peu de burlesque et d’absurde, beaucoup de dérision, une immense cargaison de tendresse et de poésie. Et un sens du rebondissement et de la chute… On rit, on s’attendrit, on s’émeut, on s’insurge ! C’est caustique et drôle, inattendu et grinçant, loufoque et mélancolique. Comme les ficelles du destin.

Bernard Magnier

Par le Théâtre des Alberts.
Conception et création marionnettes : Alexandra-Shiva Mélis (sauf pour Marguerite Gladys Mnémonide, pour Joseph Séverine Hennetier). Mise en scène Martial Anton sur les propositions des comédiens

  • Entretien avec la compagnie

Bernard Magnier : Vincent, Danièle, Isabelle, Alexandra, Gladys, Stéphane, tels sont les prénoms des membres de votre compagnie qui a pris pour nom « Théâtre des Alberts » mais qui est donc Albert ou qui sont… les Alberts ?
Théâtre des Alberts : Albert est le fils du garagiste dans Bal Kololok, un spectacle de rue de la Compagnie Komela mis en scène par Jacques Templeraud en 1990. C’est en hommage à Jacques que Vincent Legrand a donné ce nom à la compagnie qu’il a créée en 1994. Par extension les Alberts sont les membres de notre équipe.

Pouvez-vous nous raconter la naissance de cette compagnie ?
Le Théâtre des Alberts a été créé à Saint-Paul, Ile de la Réunion, en 1994 par Vincent Legrand et Danièle Marchal, respectivement directeur artistique et présidente de la compagnie. Le Théâtre des Alberts, avec ses quatorze créations, revendique son appartenance au monde des arts de la marionnette et son désir d’en mieux faire connaître les multiples facettes auprès du plus large public.

Qu’entendez-vous par « théâtre de la marionnette » ?
L’expression n’a pour nous aucune signification de caractère restrictif. Elle désigne l’utilisation des objets et de la matière à l’intérieur du théâtre. C’est aussi simple que cela et c’est extrêmement complexe puisqu’il s’agit d’abord de théâtre.

Comment définiriez-vous l’originalité de votre travail ?
Nous nous interrogeons sur la place de la marionnette dans l’art théâtral contemporain et sa participation au débat artistique et social en général. Notre explorons une forme théâtrale trop souvent considérée comme figée dans sa tradition ou uniquement destinée à un public enfant. Nos recherches vont du castelet traditionnel à la marionnette affranchie de ses frontières, en passant par l’utilisation des objets et de l’ombre, jusqu’au jeu d’acteur à proprement parler. Loin du naturalisme, nous travaillons à créer des univers loufoques qui dressent des ponts entre les arts plastiques, la musique et le théâtre. Avec le souci d’être au plus proche du public, à son écoute… Nous souhaitons interroger les réalités sociales et politiques du monde dans ses traits les plus significatifs comme dans ses détails les plus insolites. Nous voulons maintenir une relation forte avec le public, en créant de nouveaux dispositifs scéniques, en explorant des espaces originaux et en privilégiant le rapport direct sur le terrain, par le biais d’actions de sensibilisations artistiques en milieu scolaire et de résidences de création.

Votre compagnie est basée à La Réunion, y-a t’il là-bas une tradition de la marionnette ?
Il n’y pas à proprement parler de tradition de la marionnette à la Réunion, même si une lithographie d’Antoine-Louis Roussin (1819-1894), qui a consacré sa vie à coucher sur la toile, paysages et scènes de la vie quotidienne réunionnaise, met enscène un marionnettiste à la planchette dans une rue de Saint-Denis à la fin du 19e siècle. La première compagnie professionnelle réunionnaise, La Cie Komela, a été créée au début des années 1980 par Patrick Huguet dit Baguett. Passionné par les arts de la marionnette, il sera le premier à faire résonner et à défendre cet art auprès des partenaires culturels réunionnais et à exporter son travail en métropole. Il est le créateur du festival Tempo, repris depuis son décès par la scène conventionnée Le Séchoir sous le nom de Leu Tempo Festival. Vincent Legrand a travaillé pendant six ans au sein de la Cie Komela avant de créer le Théâtre des Alberts.

Qu’en est-il dans l’océan Indien ?
Les pays proches de la Réunion, Maurice, Madagascar, les Seychelles et les Comores ainsi que l’Afrique australe ne connaissent pas de tradition de la marionnette. On assiste cependant actuellement à l’émergence de spectacles de marionnettes à visée éducative et sociale dans les pays de cette zone. Il en va tout autrement, beaucoup plus à l’est, en Inde (marionnettes animées et ombres) et en Indonésie (théâtre Wayang Golek et Wayang Kulit), où la marionnette est inscrite depuis des siècles dans la culture de ces sociétés.

Y-a t’il des initiatives pour développer cet art dans la zone indo océanique ?
Nous avons entrepris un travail de recherche sur les pratiques liées à la marionnette dans l'Océan Indien mais nous n'en sommes qu'à l'étape préalable, celle des recherches de contact. Nous faisons partie de l'association nationale des théâtres de marionnettes et des arts associés (THEMAA) et nous avons participé aux Etats Généraux de la Marionnette en avril 2008 à Strasbourg. Ces rencontres ont permis de réfléchir pour créer un vrai mouvement national portant à faire connaître ou mieux, reconnaître cette discipline. Des groupes de travail, en région, partout en France se sont constitués pour travailler sur ce projet. Nous nous sommes donc portés volontaires pour être le relais régional pour la zone Océan Indien/Afrique australe. Dans un premier temps, nous essayons de faire une photographie de la profession, afin de mettre en place des formations pour les professionnels et créer un centre de ressources dédié à la marionnette.

Dans vos spectacles et singulièrement dans Accidents, vous mêlez les créations individuelles et collectives, pouvez-vous nous dire comment s’élaborent vos spectacles ?
Nos créations ne sont jamais complètement individuelles. Elles peuvent être portées dans un premier temps par le directeur artistique, le metteur en scène ou l’un des comédiens sur les bases d’un concept, d’une idée ou d’un texte. Le processus de création qui s’ensuit va nous mener de l’atelier de fabrication au plateau de répétition. Nous consacrons beaucoup de temps aux séances d’improvisation pour aboutir à la construction psychologique de chaque personnage. Les propositions des comédiens sont ensuite mises en forme par le metteur en scène qui va privilégier l’impact visuel et émotionnel des marionnettes. Les prototypes des marionnettes évoluent vers leurs formes finales en parallèle de cette construction intellectuelle.

Comment est né Accidents, le spectacle que vous présentez au TARMAC ?
Le concept d’Accidents est né pendant le festival d’Avignon 2005 lors d’une discussion entre Alexandra-Shiva Mélis et Vincent Legrand, tous deux intéressés par l’élaboration de petites formes marionnettiques. La thématique de l’accident s’est imposée comme un vecteur porteur de métaphores puissantes et originales. A notre retour d’Avignon, l’équipe artistique a été immédiatement séduite par le projet. C’est ainsi que la spécificité de ce spectacle repose avant tout sur l’implication artistique de cinq comédiens marionnettistes, Alexandra-Shiva Mélis, Isabelle Martinez, Gladys Mnémonide, Stéphane Deslandes et Vincent Legrand. Chacun d’entre eux est à l’origine d’une des six propositions constituant le fil dramatique du spectacle. Martial Anton, directeur artistique de la compagnie Tro-Héol, nous a apporté tout son savoir faire, sa sensibilité et son humanisme en signant la mise en scène. Le spectacle s’appuie donc sur une suite de petites formes dont le dénominateur commun est l’accident. Accidents de vie, parcours brisé, exclusion familiale et sociale, autant de thématiques souvent liées à la solitude qui offrent au spectateur un reflet amer et caustique de notre monde, contrebalancé par un humour noir et décalé.

Chaque « sketch» créé par l’un des membres de la troupe est-il autonome ?
A la genèse du projet, l’idée de pouvoir concevoir des formes dissociables a été évoquée. Mais lors du travail de création, l’implication de chacun au service des formes des autres nous a convaincu d’être les auteurs d’une oeuvre commune. D’autre part, grâce au travail de Martial Anton qui a su créer une entité forte au spectacle, nous avons peu à peu écarté cette idée, sans pour cela nous l’interdire. A titre d’exemple, Alexandra-Shiva Mélis a présenté Luis en solo au Pays de Galles.

Dans le monde de la marionnette, quels sont les univers de création dont vous vous sentez les plus proches ?
Nous sommes toujours surpris et émerveillés par la richesse de la marionnette contemporaine et des arts associés à la marionnette. Des artistes comme Jacques Templeraud (Théâtre Manarf), passionné par la relation objet-acteur, Neville Tranter (Stuffed puppet), manipulateur extravagant maître de la dissociation, Fabrizio Montecchi (Teatro Gioco-Vita), spécialiste du théâtre d’ombres, Philippe Genty, magicien de l’espace et du temps, Bruno Leone, maître italien de la Guarattelle, ont su nous toucher et par là même, influer et nourrir notre travail.
Le Théâtre des Alberts, c’est aussi et surtout des rencontres : le profil de la compagnie s’est en partie dessiné autour d’individus, de rencontres variées, de sensibilités croisées qui nous ont permis d’appréhender de nouvelles techniques et d’approcher des univers sensibles tout en bouleversant certaines conventions de jeu. Ainsi nous avons travaillé avec des artistes d’horizons différents tels que le Gallois Terry Lee (Green Ginger), l’Italien Fabrizio Montecchi (Teatro Gioco-Vita), l’Irlandaise Colette Garrigan (Cie Akseler), Alexandra-Shiva Mélis (promotion ESNAM), Martial Anton (Cie Tro-Héol). Nous désirons continuer à travailler dans cette transversalité, enclencher ces rencontres et nous nourrir de leurs interférences en mettant à profit l’imaginaire créatif, la convivialité artistique et humaine qu’elles génèrent.

Vous rentrez d'une tournée en Afrique avec Accidents, comment s’est déroulée cette tournée ? Quel a été l'accueil réservé à ce spectacle ?
Après la Namibie et l'Afrique du sud en 2007, nous avons joué aux Comores, à Madagascar, au Zimbabwe, au Kenya et au Malawi, en français ou en anglais selon les pays, auprès de publics découvrant la marionnette contemporaine. Le spectacle a remporté un vrai succès, ce qui nous fait dire qu'il traite vraiment de thèmes universels. Nous nous en étions déjà rendu compte à Avignon où des marionnettistes taïwanais sont tous devenus " fans " du spectacle alors qu'il était joué en français et qu'ils n'en comprenaient pas un mot ! Ce qui est drôle, c'est que leurs réactions étaient souvent décalées avec celles du reste du public. La marionnette a donc bien son propre langage !

Propos recueillis en juin 2008

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  • La presse

« Martial Anton apporte aux histoires brèves écrites par les marionnettistes eux-mêmes une saveur et un relief saisissant. On reste bouche bée surtout, devant l’humanité de Félicité, imaginée et mise en mouvement par la comédienne Isabelle Martinez. » Mathieu Braunstein, Télérama, 9-22 août 2008

« Des personnages cocasses transformés en marionnettes touchantes, dont les tranches de vie, mises bout à bout dans une valse douce-amère, forment un collier de saynètes précieux et original. Les nombreuses trouvailles esthétiques servent un propos souvent cruel que la virtuosité de la manipulation, la grâce poétique des personnages, la diversité des supports allègent de tout poids superflu. L’art de la marionnette des Alberts, au-delà de la technique de manipulation ou du réalisme des expressions […] peut se permettre une grande liberté de ton, […] le petit « théâtre de la cruauté » qui en résulte est tout à fait impressionnant. » David Larre, Theatreonline, 6 août 2008

« Beaucoup de poésie, beaucoup de drôlerie […] une délicieuse galerie de portraits - à découvrir absolument. » Catherine Richon, Fluctuat.net, 6 août 2008

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Sélection d’avis du public

Accidents Le 8 août 2008 à 10h45

Superbe spectacle ! Les marionnettes sont magnifiques, les manipulateurs très doués et nous sommes plongés d'entrée dans un univers onirique, cruel, à la croisée de Tim Burton et de Fellini. On est ému, attendri, bouleversé par ces destins tragi-comiques, et de fait on rit ! Une vraie perle à découvrir !

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Accidents Le 8 août 2008 à 10h45

Superbe spectacle ! Les marionnettes sont magnifiques, les manipulateurs très doués et nous sommes plongés d'entrée dans un univers onirique, cruel, à la croisée de Tim Burton et de Fellini. On est ému, attendri, bouleversé par ces destins tragi-comiques, et de fait on rit ! Une vraie perle à découvrir !

Informations pratiques

Le Tarmac

159 avenue Gambetta 75020 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Gambetta Librairie/boutique Ménilmontant
  • Métro : Saint-Fargeau à 184 m
  • Bus : Saint-Fargeau à 128 m, Pelleport - Gambetta à 208 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Le Tarmac
159 avenue Gambetta 75020 Paris
Spectacle terminé depuis le jeudi 23 février 2012

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