Un couple, aujourd’hui
A propos d’After Liverpool
La presse
After Liverpool ? Ni football, ni Beatles, ni crise des dockers. Simplement un couple, aujourd’hui. Et toujours cette fameuse pomme : pomme d’amour, pomme de discorde… Ou pomme pourrie ? Les rapports humains ne se sont pas simplifiés depuis Adam et Eve, et c’est avec une élégance et un humour tout britanniques que James Saunders s’amuse à les décortiquer. De la simple question « Tu veux une pomme ? » aux tentatives désespérées pour « communiquer », tout n’est que grains de sable dans les rouages de l’amour.
« L’ordre dans lequel les séquences sont jouées n’est pas établi. Pour employer une analogie musicale, le texte offre certains thèmes, sur lesquels toutes les variations sont possibles. » : une formidable invitation au jeu à laquelle répond avec délectation notre quartette de comédiens. Chacun se reconnaîtra fatalement à un moment ou un autre de cette partition parfois déjantée.
Adaptation française de Valérie Da Mota et Sarah Vermande.
After Liverpool a été créée en Angleterre en 1971, au théâtre, à la radio et à la télévision. De nombreuses adaptations suivent à l’étranger, notamment pour la télévision allemande en 1973, sous la direction du cinéaste Michael Haneke.
Ce texte, qui, selon J. Saunders, « n’est pas une pièce de théâtre, mais une suite de séquences, pour un ou plusieurs comédiens et une ou plusieurs comédiennes », met en scène deux personnages anonymes, un homme et une femme. Ces couples, qu’ils soient récents ou plus anciens, sont tous confrontés à la difficulté de communiquer. Ils essayent de tromper leur ennui et de combler leur vide existentiel en se lançant dans des joutes verbales. Plus que tout, ils ont peur du silence, de ce silence d’où risquerait d’émerger la vérité : celle du couple - rien à se dire ou trop à se dire ? - et celle de l’individu - on a beau faire semblant d’être deux, on est toujours tout seul.
De la question la plus banale : « Est-ce que tu veux une pomme ? » à la plus cruciale : « Est-ce que tu m’aimes ? », c’est toujours le même besoin de s’accrocher à l’autre qui s’exprime. Mais les mots s’avèrent vite insuffisants - « Nous élevons des remparts de questions auxquelles nous ne répondons jamais » - quand ils ne deviennent pas les instruments d’une cruauté latente. La violence réside « dans l’hypothèse que votre logique peut être communiquée. Et quand vous vous rendez compte qu’elle ne peut pas être communiquée, l’unique solution de rechange est de prendre le bâton ».
Ici, les protagonistes tentent jusqu’au bout d’éviter le recours à la violence physique, qui reste contenue sous le vernis de leurs bonnes manières. Ils disposent d’un certain patrimoine financier et culturel : loin des contingences matérielles du quotidien, ils peuvent donc s’offrir le luxe de disséquer leurs états d’âme - et de s’y embourber.
Mais tout cela n’est-il pas finalement un moyen de se divertir ? Quelle est la part du jeu, aussi pervers et dangereux soit-il, dans leurs échanges ?
« Pas de temps mort ni de longueur dans la mise en scène enlevée et remarquablement chorégraphiée d’Isabelle Kérisit. L’ensemble compose un spectacle drôle et plaisant, qui a l’élégance de rire de ce dont peut-être il faudrait pleurer. Servi par des comédiens talentueux et pétulants, ce texte de Saunders est une petite merveille de finesse et d’humour. » Catherine Robert, Journal du Théâtre de Théâtre On Line
« Des acteurs remarquables alliant l’intelligence et le cœur, dans une mise en scène élégante et rythmée. » Catherine Galloway, Radio France International
6, avenue Maurice Ravel 75012 Paris