Alphonse

Alphonse a 14 ans et vit sereinement sa vie d'adolescent. Un jour, il disparaît. Alors que sa famille le cherche désespérément, il marche sur un chemin de campagne. Tout au long de son escapade, Alphonse rencontre l'invisible.

Spectacle tout public à partir de 11 ans.

La fugue d'un adolescent
Note d'intention
De la structure du récit…
… à la scénographie

  • La fugue d'un adolescent

Alphonse a 14 ans et vit sereinement sa vie d'adolescent. Un jour, il disparaît. Alors que sa famille le cherche désespérément, il marche sur un chemin de campagne. Tout au long de son escapade, Alphonse rencontre l'invisible. Surgissent en lui des personnages réels de son quotidien et des personnages imaginaires. Parallèlement, l'enquête d'un inspecteur de police répond aux angoisses de sa famille. Celui-ci s'entretient avec tous ceux bien réels qui connaissent, ou croient connaître, Alphonse.

Par la Compagnie Ekkyklema.

  • Note d'intention

Nous sommes tous des Alphonse. Nous avons tous rêvé de nous évader de notre réalité et surtout de rencontrer notre imaginaire. Cette fugue est pour Alphonse la réponse à une envie de se confronter à ses peurs, à ses incompréhensions enfantines, à ses mensonges mais c’est aussi le besoin de tester les garde-fous qu'il s'est créés.
Le fil conducteur de la mise en scène est la relation entre le réel et le fantastique qui se séparent, se confondent et s'entrecroisent.

Il y a dans ce texte toute la richesse de l'écriture de Wajdi Mouawad : le sens du récit, des personnages réels, des personnages fictifs, des moments du passé, du futur et des instants présents. C'est un récit à plusieurs dimensions : concrète, théâtrale et fantastique.

Alphonse ne ressemble pas aux grandes pièces de Wajdi Mouawad que nous connaissons (Littoral, Incendies, Forêts…) et pourtant on trouve déjà dans ce premier texte tous les thèmes que l’auteur affectionne : la quête de sa propre identité, l’amitié, l’amour de la famille, l’errance des personnages, les traces de l’enfance qui sont autant de petits cailloux qu’on sème tout au long de sa vie. Sont également présents son humour et sa tendresse pour ses personnages. Il ne juge jamais les hommes, il ne critique jamais ses contemporains. Là encore, il ne cherche pas à nous expliquer les intentions d'Alphonse, encore moins à justifier sa fugue. Il nous invite à partager une expérience humaine unique.

C’est un texte profondément humaniste. Et c’est cet aspect que j’ai envie de traiter au théâtre. C’est un hymne à la liberté, à la naïveté et à la puissance imaginaire de l'enfance. Le mettre en scène, c'est retrouver le plaisir de raconter des histoires au théâtre, d'explorer la fiction.

François Leclère

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  • De la structure du récit…

« Alphonse » est avant tout un récit théâtral. Pour moi, il ne faut ni le lire, ni l’interpréter comme un monologue classique, ce récit s’apparente d’avantage à la lecture d’un conte. Conte fantastique, conte philosophique. En effet, l’écriture nous entraîne à la fois dans les récits des différents personnages qui ont connu Alphonse, dans l’histoire d’Alphonse, dans celle de son inconscient. Il y a plusieurs histoires qui se croisent et se déroulent pour n’en former qu’une : un événement est relaté, il en entraîne un autre, fait appel à un souvenir de l’un, d’un autre personnage et ainsi, au fur et à mesure, l’auteur nous emmène dans les méandres de son imaginaire.

Cette pièce se construit comme le film Citizen Kane d'Orson Welles : un inspecteur de police mène l'enquête dans l'entourage d'Alphonse. Pour le retrouver ou pour, au fond, le comprendre. J'aimerais mettre en lumière cette "enquête", cette quête, comme un fil d’Ariane. C’est pourquoi j’ai fait le choix d’un seul acteur à travers duquel on retrouve et on s’identifie à tous les personnages de l’univers d’Alphonse. Dès les premiers pas et phrases du comédien, Alphonse doit nous apparaître. Et sa trajectoire est une part de nous-même.

Le comédien est un narrateur, c’est le pivot des histoires ; il se fait le porte-parole de la pensée de l’auteur. Je ne souhaite pas qu’il incarne chaque personnage comme des figures théâtrales mais qu’il les esquisse. Il faut faire traverser au comédien les souvenirs des personnages comme une seule et même histoire. C’est un voyage entre l’imaginaire et le réel, entre l’ombre et la lumière. J'aimerais que ces personnages nous deviennent attachants ; à la façon dont Charlie Chaplin avait de nous parler de l'enfance, avec tendresse et humanisme.

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  • … à la scénographie

Le défi de la mise en scène est de ne jamais oublier que c’est le récit qui structure ce spectacle. Et j’aimerais le traiter comme un récit théâtral cinématographique : jouer sur les lumières, les contrastes, séquencer chaque situation comme des gros plans ou comme des plans larges. L’espace scénique est comme un castelet avec un tulle de projection, pour amener le spectateur, comme dans les panoramas du XIXème siècle, à plonger dans l’image au bout d’un tunnel noir. Ce tulle peut recevoir des images, métaphores des espaces mentaux des protagonistes du récit. La scénographie produit l’atmosphère ouateuse des rêves au cours desquels on passe d’une route de campagne à un commissariat via une grotte mystérieuse comme dans les contes pour enfants…

Sur le plateau, une rampe qui représente le chemin sur lequel avance Alphonse, permet de créer un mouvement ascendant ou descendant et de délimiter plusieurs espaces de jeu. Enfin, la musique, présente sur scène, donne la dimension fantastique du conte. Un guitariste accompagne le comédien dans ses mouvements. La musique, comme au cinéma, fait partie intégrante du récit, pour le rythmer, pour plonger le spectateur dans l’imaginaire d’Alphonse.

François Leclère, juillet 2008

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Spectacle terminé depuis le mardi 9 décembre 2008

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