Nous sommes en 1966 et le duo américain Simon et Garfunkel signe The Sound of Silence, deuxième album gorgé de mélodies somptueuses. À partir de cette trame musicale, entre nostalgie et vérité, Alvis Hermanis raconte un autre temps, une mémoire partagée.
Comme un écho à Long Life, une de ses créations où il contait le quotidien de retraités dans un appartement communautaire de Riga, The Sound of Silence reprend le fil de l’histoire, c’est à dire ces mêmes héros modestes, quarante ans plus tôt. On rêvait alors d’un bonheur collectif marqué du sceau d’une utopie.
Un âge d’or que le théâtre d’Hermanis raconte, non sans distance : The Sound of Silence, bien que sans paroles, fait pourtant entendre sa petite musique, entre humour et désenchantement. Salué comme une réussite dès ses premières représentations, The Sound of Silence touche en plein coeur par son langage universel. Un théâtre à vif. Et à vivre.
Philippe Noisette
« Je suis d’un certain côté assez traditionnel. Je pense que les spectateurs peuvent pleurer et rire en même temps. C’est la leçon de Chaplin et des grands burlesques à laquelle le théâtre est fidèle, le seul art qui le soit sans doute vraiment. Car la scène est l’espace de l’éphémère. C’est pourquoi c’est un art si mélancolique, il est définitivement ancré dans l’Europe d’autrefois même s’il peut raconter des histoires d’aujourd’hui ».
Alvis Hermanis, propos recueillis par Antoine de Baecque, 2008
1, Place du Trocadéro 75016 Paris