C’est l’un des mythes littéraires les plus troublants. Profitant de l’absence du général thébain Amphitryon, le dieu Jupiter usurpe son apparence pour séduire son épouse, la belle et vertueuse Alcmène. Mais la nuit qui scelle leur union se prolonge dans le cœur de chacun : qui dans le dieu travesti en humain a aimé véritablement Alcmène ? Qui est aimé par elle ? Que cherchent les dieux dans l’amour des hommes ? Que reste-t-il à l’homme à qui on a volé l’identité qui le rendait aimable ?
Du vacillement du « moi » jusqu’à l’effondrement des certitudes, les personnages de Kleist font l’épreuve de la plus violente des dépossessions. Pourtant la perte n’est pas, ici, synonyme d’anéantissement. À rebours des interprétations nihilistes de ce mythe littéraire, la mise en scène de Sébastien Derrey éclaire la lutte que mènent les hommes pour sortir de l’isolement et de l’amertume. Et si le manque, la précarité de l’identité, étaient autant de ressources pour réaffirmer la confiance absolue en autrui ? Un salut, ressuscitant la foi amoureuse ?
Traduction Ruth Orthmann et Eloi Recoing (éditions Actes Sud).
2, rue Edouard Poisson 93304 Aubervilliers
Voiture : par la Porte d'Aubervilliers ou de La Villette - puis direction Aubervilliers centre
Navette retour : le Théâtre de la Commune met à votre disposition une navette retour gratuite du mardi au samedi - dans la limite des places disponibles. Elle dessert les stations Porte de la Villette, Stalingrad, Gare de l'Est et Châtelet.