En italien surtitré.
« « Un concentré d’Antigone », voilà comment Luca De Fusco définit la mise en scène qu’il présente de ce mythe dans la version écrite par la dramaturge Valeria Parrella. En relation avec l’original de Sophocle, les thèmes abordés dans ce spectacle rejoignent des préoccupations plus contemporaines ; en particulier l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique. Blessé dans une bataille, Polinice est maintenu en vie sous assistance respiratoire depuis plusieurs années. Sa sœur Antigone souhaite mettre fin à ce processus artificiel pour pouvoir lui donner une sépulture. Ce faisant, elle s’oppose à la loi, laquelle est incarnée par le personnage du législateur ; autrement dit, Créon – celui-ci n’étant jamais désigné par son nom propre dans le spectacle.
Ce conflit entre deux visions de la loi, avec d’un côté le législateur, de l’autre une soeur aimante et, au milieu, un choeur réduit au minimum, s’appuie dans cette mise en scène sur l’apport de la vidéo, élément essentiel du travail de Luca De Fusco. Directeur artistique du Napoli Teatro Festival, ce Napolitain de naissance défend une esthétique dépouillée où la forte présence de la musique de Ran Bagno vient appuyer le texte et aide à mieux écouter l’écriture de Valeria Parrella. Luca De Fusco explique : « J’ai essayé d’extraire les comédiens de l’obscurité, de les détacher de la boîte noire pour n’être que de purs concepts, des fantômes ou des souvenirs. Je leur ai demandé de se concentrer sur le texte plutôt que de s’identifier aux personnages. J’espère que cette création révèle le travail d’une troupe en harmonie. » »
Hugues Le Tanneur
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