Présentation
Un Auteur secret - Une Oeuvre flamboyante
Antigone
On écrira entre autre, à propos de ce texte emblématique
Créon un roi autoritaire, inflexible mais pas dupe, s'oblige - comme c'est la coutume - à abandonner aux corbeaux le cadavre d'un rebelle, Polynice. Sa soeur, Antigone, est la nièce de Créon. Elle décide de donner à son frère une sépulture décente, sachant bien qu'elle risque sa vie, au bout de cette tâche inutile mais à ses yeux indispensable.
En recouvrant de sable avec une pelle d'enfant le corps de son frère, Antigone forçant le destin, accomplit son ultime devoir. Créon fera de même en décidant pour cette jeune fille incontrôlable et inattendue, une fin horrible. La tragédie, aura le dernier mot.
Courageuse et consciente, Antigone s'engage contre l'injustice, la loi imposée, l'humiliante oppression : ici, aujourd'hui, ailleurs, demain !
Cette pièce marque l'apogée d'un répertoire tendre et désespéré. Jean Anouilh raconte qu'un jour, au plus profond de l'Occupation : une photographie découverte par hasard sur l'édition française du magazine allemand Signal, montrant des premiers résistants arrêtés, des enfants au regard traqué, que les allemands, sous l'Occupation, avaient surnommé "terroristes", le décide, bouleversé, à écrire Antigone.
Antigone sera créée le 13 février 1944. L'histoire de cette héroïne connaîtra un incomparable succès parisien, national et mondial.
En 1946, Hubert Gignoux prépare un livre consacré à Jean Anouilh. Il écrit à l'auteur dramatique déjà riche d'une dizaine de pièces jouées et de milliers de représentations, pour lui demander, afin d'éviter toute erreur dans son ouvrage, de lui adresser quelques éléments personnels.
Jean Anouilh lui répond : «Je n'ai pas de biographie et j'en suis très content. Je suis né le 23 juin 1910 à Bordeaux, je suis venu jeune à Paris, j'ai été à l'école primaire supérieure Colbert, au collège Chaptal. Un an et demi à la Faculté de Droit de Paris; deux ans dans une maison de publicité, où j'ai pris des leçons de précision et d'ingéniosité qui m'ont tenu lieu d'études poétiques. Après L'Hermine, j'ai décidé de ne vivre que du théâtre, et un peu du cinéma. C'était une folie que j'ai tout de même bien fait de décider. J'ai réussi à ne jamais faire de journalisme, et je n'ai sur la conscience, au cinéma, qu'un ou deux vaudevilles et quelques mélos oubliés et non signés. Le reste est ma vie, et tant que le Ciel voudra que ce soit encore mon affaire personnelle, j'en réserve les détails.»
On aura compris que l'homme n'est guère bavard et qu'il vaut mieux se reporter aux centaines de personnages qu'il a créés de 1932 à 1981.
Auteur de plus de trente oeuvres, classées en pièces noires, roses, grinçantes,
baroques, secrètes, farceuses et costumées. Son oeuvre est gigantesque puisqu'il faut joindre à
cela :
- 22 films, comme auteur, adaptateur, réalisateur, dialoguiste, en compagnie de Yves
Allegret, Marcel L'Herbier, Christian-Jaque, Jean Gremillon, André Barsacq, Edouard
Molinaro.
- 7 traductions de pièces de Shakespeare, Eugène O'Neil, Heinrich von Kleist, Oscar
Wilde, Graham Greene.
- 11 adaptations théâtrales ou mises en scène des auteurs cités dans le paragraphe précédent, en y ajoutant Steve
Passeur et Roger Vitrac.
Toutes les vedettes françaises figurèrent un jour ou l'autre sur ses affiches. Peter Sellers, Richard Burton et Jane Fonda complétant ces génériques uniques dans l'histoire du spectacle contemporain.
Pourtant, malgré ce parcours exceptionnel, Jean Anouilh écrit à sa fille Colombe (missive inédite - non datée): « J'ai commencé à travailler je trouve mais avance très lentement par prudence parce que c'est une pièce très difficile et que je ne sais pas trop où je vais. Il ne faut surtout pas faire du dialogue brillant -ça n'est pas très facile- et puis perdre sa vraie route. Il faut la suivre dans la forêt inconnue, de miette à miette comme le petit poucet. Songe que je raconte généralement une histoire que je ne connais pas moi-même. Je suis heureux aussi qu'Antigone t'ai plu. J'attendais toujours que vous ayez envie de lire mes pièces, je ne pouvais pas vous les proposer. »
En 441 avant Jésus-Christ, « Antigone » marque l'âge d'or du théâtre grec. Creuset de la fête populaire, il rassemble, 10 jours par an, 15.000 spectateurs invités par la Cité. Mangeant et buvant, heureux dans les hémicycles de pierre, de soleil et d'oiseaux, ils écoutent la parole des poètes.
Sophocle, avec ses 123 titres y triomphe. Le choeur d' « Antigone » (on a tellement envie d'écrire «le coeur») annonce : «Le monde ne compte plus ses merveilles mais l'être humain est la merveille des merveilles.».
Cette oeuvre-phare raconte une histoire simple : Créon est un bon roi, autoritaire, juste, sévère. La coutume et ses vengeances l'obligent à abandonner aux corbeaux le cadavre d'un ennemi, Polynice. Sa soeur, Antigone, est la nièce de Créon. Elle décide de donner à son frère une sépulture décente, sachant bien qu'elle va laisser sa vie, simple et claire, au bout de cette tâche inutile mais à ses yeux indispensable.
Jean Anouilh raconte qu'un jour, au plus profond de l'Occupation : «une photographie découverte par hasard sur l'édition française du magazine allemand Signal, dans l'antichambre d'un dentiste, montrant les premiers petits résistants arrêtés -des enfants au regard traqué (qu'on appelait alors, comme c'est de tradition sous tous les régimes, des «terroristes»), décida de tout. Je quittai l'homme de l'art avec une dent en moins et un sujet de pièce en plus.»
« Antigone » sera créée le 13 février 1944 - mise en scène et décor d'André Barsacq - avec Monelle Valentin, Jean Davy, Suzanne Flon, André Le Gall, Auguste Boverio, Beauchamp, Odette Talazac, Rambauville, Mathos et Sylver.
En recouvrant de sable avec une pelle d'enfant le corps tant respecté, la rebelle Antigone forçant le destin, accomplit son ultime devoir. Le roi Créon fera de même en décidant, pour cette héroïne incontrôlable et inattendue, une fin horrible. La tragédie, c'est son rôle historique, aura le dernier mot.
Courageuse et consciente, Antigone s'engage contre l'injustice, la loi imposée, l'humiliante oppression : ici, aujourd'hui, ailleurs, demain.
L'histoire de celle «qui veut bien mourir mais qui ne veut pas qu'on la touche» connaîtra un incomparable succès parisien, national puis mondial.
« Je pense décidément que Jean Anouilh est l'auteur dramatique le plus remarquable de sa génération. » Gabriel Marcel
« Anouilh ressemble à un étudiant, rit malgré lui aux bons passages de ses pièces, se tourmente pour un rien et possède évidemment un sale caractère : il n'aime pas Rubens, mais Lautrec. » Roger Nimier
« Il y aura bientôt deux ans que j'attends à la porte de fer qu'on veuille bien me faire une petite place sur scène, m'écrivait Jean Anouilh quelques jours avant la répétition générale d'Antigone. N'est-ce pas là une confidence bien décourageante ? Alors que, depuis deux ans, tant de niaiseries nous assaillent; alors que, depuis deux ans, nous sommes si souvent condamnés à assister aux balbutiements de vagues romanciers qui se croient dramaturge. Jean Anouilh attendait, tenant en ses mains impatientes le manuscrit d'Antigone, le manuscrit d'un chef-d'œuvre ! » André Castelot
« Très différente des autres pièces de Jean Anouilh que nous avons aimées, cette Antigone s'inscrit brillamment dans l'oeuvre du jeune auteur. C'est un ouvrage admirablement pensé et supérieurement écrit. » Marcel Lapierre
« Antigone est l'aboutissement heureux et l'alliance des deux lignes de forces qui animaient jusqu'ici le théâtre d'Anouilh : l'enfance, préservée du monde des hommes, et le destin, qui ordonne la nature des
choses.
Avec son Antigone, Anouilh résoud ainsi harmonieusement son problème, qui est de montrer au spectateur qu'il n'est pas seulement un conteur d'histoires, que son intuition touche à la condition même de l'homme. Il le résoud harmonieusement, car, s'il n'abandonne rien de sa vision personnelle, il réussit à capter quelque chose de la force antique. »
Robert de Luppé
« Le phénomène de résonance harmonique a trouvé son apogée avec Antigone. Ces jeunes gens et ces jeunes filles qui revenaient cinq ou six fois voir la pièce et qui lui faisaient d'interminables rappels ce n'étaient point pour proclamer leur désespoir mais leur entêtement. » Béatrix Dussane
le compositeur s'appele jean claude Camors.IL joue dans le quatuor,en ce moment au theatre de la porte st martin.La musique n'a pas été encore édité,et a été spécialement composé pour le spectacle.
Super , nous avons assisté à la 2ème première. Question: cette musique rythmée nous rappelait quelque chose. Qui est l'auteur, Où peut-on la ré-écouter? (disque Cd ....)
le compositeur s'appele jean claude Camors.IL joue dans le quatuor,en ce moment au theatre de la porte st martin.La musique n'a pas été encore édité,et a été spécialement composé pour le spectacle.
Super , nous avons assisté à la 2ème première. Question: cette musique rythmée nous rappelait quelque chose. Qui est l'auteur, Où peut-on la ré-écouter? (disque Cd ....)
Avenue de Marigny 75008 Paris