Par sa sensualité, sa fantaisie et son humour souvent grinçant, le théâtre de Sergi Belbel dégage une vitalité comparable à celle du cinéma de Pedro Almodovar. Jouissif et sombre tout à la fois.
Après la pluie se déroule sur la terrasse d'une tour de quarante-neuf étages. Plusieurs entreprises occupent l'immeuble. Elles interdisent toutes à leurs employés de fumer. La terrasse est donc le lieu où, des secrétaires aux chefs, tous viennent en cachette, braver les interdits et fumer la dive cigarette.
En plaçant ses personnages en danger permanent, Sergi Belbel dévoile tous les mensonges des rapports humains, particulièrement dans des situations de pouvoir. Et la difficulté de communiquer.
Cette terrasse devient progressivement un lieu de fantasmes. Les rêves de meurtres ou de suicides succèdent aux scènes de drague. Seule la pluie, qui n'est pas tombée depuis deux ans, va délivrer les personnages de leur propre sécheresse, sécheresse de leur sensibilité et de leur cœur.
Un orage éclate à la fin de la pièce. Le rythme s'accélère. Entre coups de tonnerre et éclairs, les passions se déchaînent dans un drôle de happy end, absolument surréaliste.
61, rue Dunois 75013 Paris