Nouvelle production. En langue française.
Ariane et sa nourrice arrivent dans le château de Barbe-Bleue, accusé d’avoir successivement tué toutes ses femmes. Ariane entend percer son secret. Barbe-Bleue lui remet un trousseau de sept clés : 6 en argent et une petite en or dont il lui interdit de se servir…
Ariane et Barbe-Bleue est le seul opéra achevé et publié de Dukas. Le livret est tiré d’une pièce que Maeterlinck avait publié en 1899 et qui était d’emblée conçue comme un livret d’opéra destiné au compositeur danois Edvard Grieg. Mais celui-ci y renonça et Dukas finit par en obtenir les droits, mais il mit sept ans avant de terminer son ouvrage. Si bien qu’entretemps, Debussy avait fait représenter Pelléas et Mélisande, sur un autre texte de Maeterlinck. Et comme la création eut lieu à l’Opéra Comique, un théâtre mal adapté pour accueillir cette pièce amplement symphonique et très sérieuse, elle n’obtint qu’un succès public relatif. Mais tous les professionnels de la musique, néanmoins, manifestèrent leur intérêt pour l’œuvre.
Car il s’agit d’une œuvre importante, qui met au premier plan son personnage féminin, exige de lui des capacités vocales exceptionnelles et en fait une des premières héroïnes « révoltées » de l’histoire de l’opéra (« Il faut désobéir, c’est le premier devoir quand l’ordre est menaçant et ne s’explique pas », dit Ariane, dès sa première intervention).
Messiaen, qui fut l’élève de Dukas, analyse l’œuvre en ces termes : « Ariane, c’est la lumière de la vérité. Barbe-Bleue : c’est le monde. Les paysans : c’est l’humanité révoltée contre la souffrance du monde. Les femmes : c’est l’humanité engourdie dans les mystères qu’elle ne peut ou ne veut scruter, c’est le démon de l’habitude qui fait préférer les souffrances que nous connaissons aux joies que nous ne connaissons pas. »
Sur ce puissant arrière-fond symbolique, Dukas a composé une partition qui porte la marque de Wagner et Debussy. Il réussit ainsi à faire cohabiter, de manière dissimulée et dans un style composite, les deux compositeurs les plus marquants de l’époque. Mais l’orchestre de Dukas est plus puissant et massif que celui de Debussy. Dans cette texture dense et originale, il parvient à obtenir un coloris orchestral très riche et compose le face-à-face de la lumière et des ténèbres.
Livret de Maurice Maeterlinck, musique de Paul Dukas (1865-1935).
Orchestre et Choeurs de l'Opéra national de Paris. Direction musicale Sylvain Cambreling. Chef des choeurs Peter Burian
Ariane et Barbe-Bleue a été représenté pour la première fois au Palais Garnier en janvier 1935 avec Germaine Lubin dans le rôle d’Ariane. Après des reprises en 1939, 1945 et 1952, une nouvelle production a été présentée dans ce même théâtre en 1975, sous la direction musicale de Gary Bertini et dans une mise en scène et des décors de Jacques Dupont, avec Grace Bumbry dans le rôle d’Ariane. L’œuvre est donnée pour la première fois à l’Opéra Bastille.
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.