Une mère et sa fille ont assisté à une représentation de la pièce Sauve qui peut, une de ces pièces qui démolissent tout, qui rabaissent tout, jusqu’à ce que tout soit démoli. La fille a applaudi avec le plus grand enthousiasme. La mère n’a pas applaudi, pas tout de suite. Et puis, tout à coup, elle n’a pas pu s’en empêcher, elle a applaudi, elle aussi.
Mais ensuite, en sortant du théâtre, elle a eu honte parce que, « quand la scène est couverte de saleté, qu’est-ce d’autre que de la saleté ? » Après le spectacle, la fille voulait un autographe de l’auteur. Donc mère et fille l’ont rencontré : un tout jeune homme. Et là, brusquement, la mère l’a invité à venir séjourner quelque temps avec elles au bord de la mer, à Katwijk. Étrangement le jeune auteur a accepté tout de suite. Les deux femmes sont rentrées chez elles. Très tôt, le lendemain matin, elles attendent l’auteur en finissant de préparer les bagages pour Katwijk. Une nouvelle pièce commence : Au but. Mais, comme le dit la mère : « quand nous sommes arrivées au but, tout se renverse ».
Le prix du Brigadier 2018 a été décerné à Dominique Valadié pour son interprétation.
« Beaucoup de finesse et d’intelligence dans la mise en scène de Christophe Perton qui signe avec Barbara Creutz, un travail de scénographie extrêmement précis, et restitue toutes les dimensions de Thomas Bernhard : l’extrême perversité, la cruauté, mais aussi une forme d’ingénuité, de candeur, de douceur dans cette monstruosité. Tous les niveaux de lecture sont là. On est happé par chaque instant du texte. C’est une soirée prodigieuse, il faut absolument y aller. » Arnaud Laporte, France Culture
« Dominique Valadié est extraordinaire parce qu’elle a tout, le rythme et la folie. Elle est tout simplement époustouflante, formidablement drôle, formidablement inquiétante, et d’une très grande précision. On est complètement emporté, et par son personnage, et par la justesse avec laquelle elle joue ce personnage. » René Solis, Libération
« Dominique Valadié a une façon de jouer avec le texte et la pensée de l’auteur qui est formidable. On rit très souvent, et ce personnage féminin qui est à la fois Thomas Bernhard et un anti-Thomas Bernhard est fascinant. » Philippe Chevilley, Les Echos
« C’est une pièce d’une cruauté absolue, d’une intelligence redoutable et d’une lucidité effrayante. C’est magnifique, on est totalement emporté par le propos. Dominique Valadié est exceptionnelle, grandiose. J’ai été séduite par le décor, ce rideau blanc qui s’ouvre et vole au gré du vent, ouvrant une profondeur de champ et nous permettant de nous évader et d’imaginer ce paysage. » Marie-José Sirach, L'humanité
« La comédienne irradie dans l’une des pièces les plus rarement jouées de l’auteur autrichien. (…) Thomas Bernhard fait jouer toute la puissance du théâtre, et Dominique Valadié lui emboîte le pas avec sa gourmandise et sa rigueur de grande actrice. Elle joue de toute la gamme offerte par le dramaturge, interprétant le texte comme une partition musicale. » Fabienne Darge, Le Monde
« Une vitalité corrosive », dit le metteur en scène Christophe Perton en parlant de la pièce de Thomas Bernhard qu'il met en scène. (…) Dominique Valadié incarne d'une manière hallucinante toutes les nuances perpétuellement changeantes du «personnage» (…) c'est une comédienne absolue, unique, d'une finesse, d'une profondeur vertigineuse. (…) Christophe Perton dirige ses interprètes avec une grande rigueur. (…) Le très grand art d'une comédienne exceptionnelle, au service d'un texte écrit par un écrivain musicien. » Armelle Héliot, Figaroscope
« Dominique Valadié incarne la mère rugueuse de la pièce de Thomas Bernhard Au But. Une extraordinaire interprétation. (…) La mise en scène de Christophe Perton est stricte, rigoureuse. Du grand théâtre dérangeant. Et pourtant l'on rit beaucoup, tellement Bernhard est méchant et tellement il aime ses personnages. Son humanité triomphe dans la traduction de Claude Porcell, ce spectacle, cette interprétation. » Armelle Héliot, Le quotidien du médecin
« Dominique Valadié, comédienne au sommet de son art, (dé)livre une prestation magistrale et donc, ravira les inconditionnels de Thomas Bernhard. » Froggy's delight
« Durant une heure trente, Dominique Valadié, qui incarne cette mère, est purement et simplement phénoménale ! (…) Elle est épatante. (…) La mise de Christophe Perton, magnifiée par une somptueuse scénographie, est très réussie. Les personnages, et notamment la mère, sont dirigées avec une grande justesse et une grande précision. (…) Voici donc une vraie réussite. Ce théâtre-miroir, servi par des comédiens de grand talent nous force à nous interroger et nous remettre en question, et non seulement à « subir » ce qui se déroule devant nos yeux. » Yves Poey, De la cour au jardin
« Dominique Valadié trouve un rôle à sa mesure, manipulatrice et castratrice, elle donne tout. Léna Bréban a une présence indéniable, Yannick Morzelle apporte le piquant qu’il faut. » Anne Delaleu, Théâtre Passion
« Dominique Valadié a un port de reine, le regard perçant, une chevelure de lionne définitivement indomptable et une classe inouïe. (…) Dans Au but au Théâtre de Poche-Montparnasse, la comédienne s’empare du texte de Thomas Bernhard avec une facilité déconcertante, elle compose sur un rythme musical les ruminations contradictoires et perverses d’une mère terrible. (…) Pour maîtriser le tragique, Christophe Perton réalise une mise en scène intelligente marquée par les contours élégants et griffés d’un pur style Art Déco dans des décors dessinés aussi par Barbara Creutz. (…) Dès cette entrée de saison le Théâtre de Poche-Montparnasse met la barre très très très haute... » Laurence Caron, Ce qui est remarquable...
« À rôle-monstre, comédienne-monstre. Deux heures durant, [Dominique Valadié] soliloque avec majesté, déesse trônant sur son Olympe désabusé. (…) Mutique, la jeune femme [Léna Bréban] exprime une palette d’émotions colorées rien qu’avec son visage. Habile idée de Christophe Perton d’avoir joué sur l’opposition immobilité hiératique de la mère/agitation permanente de la fille. Malgré cette relation compliquée, les deux actrices savent communiquer une forme d’amour qui repose sur un non-dit. » Hier au théâtre
« Haute précision d'horlogerie fine, l'intelligente mise en scène Christophe Perton souligne la justesse d'interprétation. Dominique Valadié en mère toxique, voix mélodieuse et subtilité expressive, nous offre une incarnation magistrale. (…) Au but nous parle de la condition humaine, de la vacuité des existences. Une pièce déstabilisante, un moment de théâtre fascinant. » Paris la douce
« Dominique Valadié incarne cette mère infernale avec brio, la moindre nuance du discours est restituée avec justesse. (…) En face, Léna Breban, répond tout en finesse avec ses expressions faciales. (…) Christophe Perton fait de la pièce de Thomas Bernhard, un exercice de style pour Dominique Valadié où elle excelle. » R42, culture gourmande !
« Dominique Valadié incarne la mère rugueuse de la pièce de Thomas Bernhard Au But. Une extraordinaire interprétation. (…) La mise en scène de Christophe Perton est stricte, rigoureuse. Du grand théâtre dérangeant. Et pourtant l'on rit beaucoup, tellement Bernhard est méchant et tellement il aime ses personnages. Son humanité triomphe dans la traduction de Claude Porcell, ce spectacle, cette interprétation. » Armelle Héliot, Le quotidien du médecin
« Si Dominique Valadié n'existait pas, il faudrait l'inventer. L'actrice est au théâtre français ce que la Jaguar est à la 2CV une Rolls Royce. C’est une tautologie ? Oui Assumée. II s’agit de convaincre le lecteur qu'aller voir la comédienne en scène, c'est être le témoin d’une performance exceptionnelle qui ne se laissera plus jamais oublier. Pendant près de deux heures, la Valadié parle sans presque s'arrêter. Avec un drôle de mélange d'humilité et d'arrogance, elle se coule dans le rôle d'une mère perverse qui sadise sa fille tout en flinguant a grands flots de paroles ce qui la contrarie le théâtre, les gens, la société, bref, chaque recoin ou se vautrent les pensées paresseuses et satisfaites d'elles-mêmes. » Joëlle Gayot, Télérama TT
« Christophe Perton a fait appel à Dominique Valadié : impériale, magistrale, la comédienne, deux heures durant, sans jamais faiblir, distille son venin telle un serpent : du regard, de la voix, du corps (…) La comédienne réussit le tour de force d’hypnotiser la salle durant deux heures d’un quasi soliloque qui, loin d’être éprouvant fascine, terrasse parfois et fait rire aussi. Face à elle, Léna Bréban étonne par ses silences et ses légers sourires ambigus, aussi active que Dominique Valadié est presque clouée dans son fauteuil (…) Christophe Perton l’a bien compris : ce rôle, pour ne pas devenir un pensum, ne pouvait qu’être confié à une comédienne comme Dominique Valadié : monstrueuse autant que merveilleuse, elle fascine dans une partition difficile qu’elle transforme en grande, édifiante et sidérante leçon de théâtre. » Théâtr'Elle
Et voilà donc que le jeune homme apparaît, comme un double du jeune Thomas Bernhard, qui observe et décortique dans une mise en abîme drolatique ces personnages qu’il connaît si bien, qu’il aime et déteste tout en même temps et à qui il enfile consciencieusement les camisoles de force d’un petit théâtre magistral où se mêlent le souvenir d’un grand père clown et miséreux, d’une enfant bâtarde accouchée dans les toilettes d’une auberge, du maudit génie d’un richard Wagner incarné dans un nourrisson précocement ridé comme un vieillard mourant : ténèbres et lumière, injure et poésie, l’essence même de l’existence qui se répète en une boucle infernale, joyeuse et triomphale : à la manière d’un Boléro (de Ravel).
Cette musique obstinée, entêtante, c’est le souffle qui rythme puissamment la pièce la plus autobiographique de Thomas Bernhard, Au but dont le titre allemand signifie littéralement : « Toucher au but ». Ce souffle épique c’est le contraire d’une litanie atone, c’est une vitalité corrosive qui maintient en éveil, réveille la conscience et rince les idéaux lénifiants dans la bouche intarissable de la mère crucifiant l’auteur sur la croix du réel : « Vous rêvez et ne faites rien, vous voyez la misère et ne faites rien, vous êtes l’observateur de cette putréfaction mais vous ne faites rien : c’est la malédiction de l’auteur dramatique, c’est trop peu cher Monsieur de regarder et d’attendre, ils le font tous, tous regardent et attendent, ils observent la putréfaction et pourrissent avec ».
Christophe Perton
Très bon spectacle mais salle scandaleusement petite, inconfortable, et excessivement chaude ce qui gâche fortement la qualité du spectacle
Très belle performance dans la 1ère partie de Dominique Valadié .
Pour 2 Notes
Très bon spectacle mais salle scandaleusement petite, inconfortable, et excessivement chaude ce qui gâche fortement la qualité du spectacle
Très belle performance dans la 1ère partie de Dominique Valadié .
75, boulevard du Montparnasse 75006 Paris