Oliver Wendell Holmes a dit : « la folie est souvent la logique d'un esprit juste que l'on opprime. ». Partant de ce principe, Arnaud Denis, seul en scène, nous entraîne dans le tourbillon de la folie. A travers nos plus grands auteurs, classiques ou moins classiques, connus ou moins connus, il nous fait voyager. En passant par Flaubert, Maupassant, Michaux, Lautréamont, Shakespeare, Karl Valentin, et même Francis Blanche. Le thriller psychologique trouve sa place au théâtre, par le biais de grands textes qui se révèlent de manière féroce et grinçante.
Le texte commence : « Mon cher docteur, je me mets entre votre mains, faites de moi tout ce qu'il vous plaira... ». C'est le début de Lettre d'un fou de Maupassant. Le sujet décrit des hallucinations dont il est victime chaque nuit. Il raconte sa souffrance et ses angoisses. C'est le début du spectacle. C'est une première accroche qui mène progressivement vers une forme de délire.
De Maupassant, on passe a Flaubert avec Mémoires d'un fou, une oeuvre quasi méconnue, enflammée et violente, écrite à 19 ans. Ce texte nihiliste est une diatribe exaspérée qui raconte la bassesse des hommes. Elle évoque la fin du monde. Le comédien se mue en prédicateur démoniaque tels qu'on peut en trouver dans les rues de New-york.
Et la progression vers la souffrance mentale continue, a travers certains des plus grands auteurs de la litterature française et Anglaise : Lautréamont (extraits des Chants de Maldoror), Michaux, mais aussi Shakespeare (Richard III).
Seule scénographie : les deux chaises deviennent de plus en plus petites au long des extraits, si bien que le comédien ne peut plus s'asseoir dessus. Ceci se fait insensiblement, et suffit à dérouter le public, lui faire perdre conscience des proportions afin de mieux l'entraîner.
Si les sensations exprimées sur scène sont extrêmes (paranoia, délire de persécution, schizophénie), elle ne sont pas systématiquement exprimées de façon dramatique, et mènent parfois vers la dérision à travers d'autres styles d'écriture plus ludiques et grinçants. Ainsi les textes se succèdent par des ruptures franches, et le style pur de Flaubert ou Maupassant fait place à l'écriture drolatique et étrange de Karl Valentin, ou même une chanson de Francis Blanche : « ça tourne pas rond ».
Ce spectacle est l'aboutissement d'un travail de quatre ans. Je l'ai donné à quelques rares occasions qui m'ont permis d'en vérifier l'impact.
Arnaud Denis
performance ! Arnaud Denis a su prendre la mesure de chaque texte, de chaque mot qu'il exprime et rythme avec intensité et une réelle émotion. Bravo et merci.
performance ! Arnaud Denis a su prendre la mesure de chaque texte, de chaque mot qu'il exprime et rythme avec intensité et une réelle émotion. Bravo et merci.
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