« Balakat » signifie bavarder en russe. Communiquer, échanger et produire du sens…, tel est l’enjeu des deux protagonistes de cette histoire située en prison. Chaque semaine, une détenue et une jeune femme écrivain se rencontrent au parloir. La criminelle, emprisonnée depuis une dizaine d'années, veut écrire un livre, espérant ainsi, peut-être, quitter la « parenthèse insupportable » que représente l'incarcération. Par leur rencontre, l’auteure espère comprendre l’être qui se cache derrière cette criminelle, et lever les mystères du passage à l’acte.
Au fil des rencontres, une histoire que l’on n’avait pas imaginée se déplie. Une parole advient, gommant les frontières entre la normalité et l’anormalité. Dans un dispositif réduit à l’essentiel, une table et deux chaises, des séquences s’enchaînent au parloir. Dans ce lieu de parole et d’écoute codifiés (comme au théâtre), cet espace surveillé, les spectateurs semblent conviés avec l’auteure à rendre visite à la criminelle. Pris dans la réalité d'un parloir, Balakat refuse toutefois l’approche documentaire du fait divers. Avec force et simplicité, Delphine Hecquet (comédienne au théâtre - Jacques Osinski, Julie Duclos, Joris Lacoste…- et au cinéma – Cécile Telerman, Bruno Ballouard…) signe ici une mise en scène qui fait apparaître la machinerie de la détention : le lieu d’un temps qui ne compte plus.
Par la Compagnie Magique-Circonstancielle.
5 rue Curial 75019 Paris