Elle est toujours noire. Elle est toujours belle. Maïmouna Gueye revient. Un même texte, la même interprète, les mêmes cicatrices mais un autre regard, une nouvelle mise en scène, une nouvelle mise en rêve et cauchemar. Bambi et son retour pour la plus grande joie de ses fa(o)ns.
On ne s’appelle pas Bambi lorsque l’on naît au Sénégal ! Pourtant, c’est derrière cette identité d’illusion et d’infortune que la comédienne sénégalaise a décidé de nous conter les mille et une chausse-trappes qui ont meurtri son existence et sa venue en France. Bribes d’instants féminins souvent douloureux. Morceaux de vie, tranches de vécu, risibles, minuscules s’ils n’étaient frappés au coin de la blessure, de l’exclusion et de la bêtise majuscules.
L’incompréhension des parents, le mépris du maître, le viol du voisin, les mensonges du marabout, les paillettes de l’ailleurs, le mariage et la belle-famille européenne au racisme tranquille, les désillusions de l’exil sur le chemin du père, la rupture, ... autant de grimaces de la vie qui trouvent un peu de répit sous le mascara du rire et de l’humour, autant d’errances apaisées avec la rencontre et l’amour.
« Bambi, elle est noire mais elle est belle, c’est tout d’abord un rendez vous donné au public lors de mon premier spectacle (Les souvenirs de la dame en noir), afin de leur raconter une suite, une prochaine fois ; mais plus personnellement c’est aussi l’occasion de répondre à un besoin d’universalité, étant donné que le premier spectacle parlait plus de l’Afrique (excision, mariage arrangé, etc.). Ici, en abordant la question de l’intégration, le passage d’une culture à une autre, je souhaite élargir mon propos, rendre compte d’une aventure humaine qui concerne tout le monde. Le théâtre est sûrement l’endroit approprié pour poser les questions de l’intégration, de l’amour et de la différence. J’espère que la comédienne que je suis s’effacera pour mieux servir l’auteur que j’ai été, afin de rendre au texte sa résonance universelle. » Maïmouna Gueye
Parc de la Villette 75019 Paris