À partir de 16 ans.
Henri Barbe Bleue, vendeur de chaussures pour dames, s’arrête au parc et commande une glace. Il observe, il s’observe, Juliette apparaît. S’en suit une série de meurtres entre adultes consentants, s’en suit un voyage : il nous convit à une fête, à un défilé macabre, les femmes semblent déterminées à mourir, Henri semble accéder à cette requête à contrecœur. Barbe Bleue nous mentirait-il ?
Au vu du lot, des plus honorables, de récits et de contes qui peuplent l’Allemagne, il est vrai qu’il peut sembler étrange, néanmoins intriguant, de découvrir un préquel du conte de Perrault, écrit de la main de Dea Loher pas moins de trois siècles plus tard. Elle qui suivit l’enseignement d’Heiner-Müller, nous concocte une revisite moderne, dans un style concret et poétique, de ce tueur d’épouses à la chevelure et à la barbe noire-corbeau. De plus, Elle dirige la dramatique tout en nuances, d’une
main féministe, dans son sens noble : tantôt le temps s’arrête, tantôt par saccades, les mots traversent Juliette. Elle s’est mise à genoux, arborant une demande pour laquelle Henri s’efforce de rester stoïque tant bien que mal. Il est cependant prêt à tomber dans ses bras d’un instant à l’autre, à l’aimer « au delà de toutes mesures », telle est la situation initiale. Le rapport des corps, la charge d’un mal profondément enfoui, le sourire de la vanité ambiante, transparaissent avec beauté au travers des comédiens. Les comédiennes, pour leur part, se substituent les unes aux autres à un rythme effréné, les scènes s’enchaînent avec une fluidité impressionnante et ne connaissent aucun temps mort. Les femmes, dans cette mise en scène, s’assimilent aux rouages de cette mécanique de précision qu’est l’art de la magie et de l’illusion. Ces mécanismes, mis en place par les metteurs en scène, sont maîtrisés et efficaces. La lumière travaillée et la scénographie éloquente, cette danse lascive et cette jolie berceuse polyphonique accompagnée de musiciens, viennent mettre devant nos yeux l’évidence d’un spectacle où toutes les disciplines employées, viennent se servir les unes les autres, et se confondent en une harmonie magique.
Les décors à la symbolique forte viennent mettre en relief le récit de ces femmes hautes en couleurs, à l’agonie et désespérée, chacune dans un monde où il ne semble exister qu’une issue. Toutes se languissent qu’un ange vienne les chercher, qu’il soit vendeur de chaussures pour dames ou autre. Elles placent en lui l’espoir d’être libre enfin ; Malgré elles, ou de par une stratégie rusée, elles l’obtiendront de lui. La mort est magnifiée, les femmes déterminées comme jamais, le récit du Fossoyeur nous transporte dans des lieux merveilleux d’horreur, où les codes sociaux volent en éclats, où l’amour est absolu, où la haine n’est que le reflet des absents : C’est une éducation des plus généreuses qu’est la mise en scène de ce conte hors du commun.
A la recherche d’un projet audacieux et à la portée universelle, nous lisions tour à tour une multitude de pièces de théâtre, du classique au contemporain, sans oublier les adaptations scéniques possibles de certains films. C’est par hasard que nous tombons sur le recueil de Dea Loher. La pièce aborde des sujets que tous deux nous pensons primordiaux. Le regard féministe, l’écriture épique, et les références habiles à Shakespeare ont pesé dans la balance. C’est un hommage à Perrault et une envie de partager cette vision moderne du conte, qui offre un regard sur le monde, et sur une France d’aujourd’hui, illustrant parfaitement l’envie commune du peuple : mourir en silence, seule façon de rendre son dernier souffle dans une démocratie aussi couchée.
Une mise-en-scène inventive et de jeunes comédiens épatants au service d'une pièce d'aujourd'hui inspirée de Charles Perrault mais aussi d'Oskar Kokoschka comme le suggère son titre. Courez donc voir ce théatre ambitieux et réjouissant !
Pièce qui amène à une réflexion sur l'amour absolu .un langage moderne sur un conte revisité mais convaincant ,servie par des comédiens doués et enthousiastes.
Pièce dynamique, jeunes comédiens doués.
Une pièce rythmé, une belle gestion de l'espace, un jeu d'un très bon niveau. 1h30 de spectacle qui défile en un battement de cil ! A voir et revoir !
Pour 6 Notes
Une mise-en-scène inventive et de jeunes comédiens épatants au service d'une pièce d'aujourd'hui inspirée de Charles Perrault mais aussi d'Oskar Kokoschka comme le suggère son titre. Courez donc voir ce théatre ambitieux et réjouissant !
Pièce qui amène à une réflexion sur l'amour absolu .un langage moderne sur un conte revisité mais convaincant ,servie par des comédiens doués et enthousiastes.
Pièce dynamique, jeunes comédiens doués.
Une pièce rythmé, une belle gestion de l'espace, un jeu d'un très bon niveau. 1h30 de spectacle qui défile en un battement de cil ! A voir et revoir !
Conte pour adultes avec de magnifiques tirades sur l'amour, interprétation généreuse et de très haut niveau. Beaucoup d'humour, excellent moment !
Des comédiens dans le vrai, qui nous exposent des conceptions de l'amour très différentes et interessantes. Barbe Bleue est il un assassin ou simplement victime des évènements ? Vous vous en ferez une idée..
6, rue de la Folie Méricourt 75011 Paris