Becket ou l'honneur de dieu

du 19 septembre 2000 au 9 janvier 2001

Becket ou l'honneur de dieu

CLASSIQUE Terminé

Thomas Becket, compagnon du Roi au conseil, dans le plaisir, à la chasse, travaille contre le pouvoir exorbitant que l'ancienne charte d'Angleterre avait donné au clergé et à son chef, l'archevêque-primat.

Becket par Anouilh
Henri II Plantagenêt (1133-1189)
Thomas Becket (1117/18-1170)

Becket par Anouilh

Thomas Becket, compagnon du Roi au conseil, dans le plaisir, à la chasse, travaille contre le pouvoir exorbitant que l'ancienne charte d'Angleterre avait donné au clergé et à son chef, l'archevêque-primat.

Il est sans doute l'ami du Roi avec le mélange humain ordinaire des choses qui vous rapprochent d'un être et des choses qui vous en séparent. En tout cas, il est profondément fidèle à son suzerain et au serment féodal qui le lie à lui. Il est l'homme d'une époque où les rapports humains - basés sur la fidélité d'un homme à un autre homme - étaient simples.

L'Archevêque meurt. Le Roi, croyant simplifier tout pour le bien du royaume, force Becket à accepter ce poste. Becket l'avertit qu'il va faire une folie. " Si je deviens Archevêque, je ne pourrai plus être votre ami. " Le Roi s'obstine, l'oblige. Le soir de son élection, Becket renvoie ses concubines, vend sa vaisselle d'or, ses chevaux et ses riches habits à un juif, revêt une simple robe de bure, invite les pauvres de la rue à dîner et commence à lutter contre le roi - qu'il n'a peut-être pas cessé d'aimer. Il avait accepté le fardeau. Ce débauché, cet homme facile, ce réaliste qui pressurait le clergé pour le compte du royaume, était maintenant comptable de l'Honneur de Dieu.

Voilà ce que j'ai lu un jour dans " La Conquête de l'Angleterre par les Normands ", d'Augustin Thierry, que j'avais acheté par hasard parce que les volumes avaient une belle reliure verte.

Mon émotion et mon plaisir m'ont suffi. Je n'ai rien lu d'autre. Le drame entre ces deux hommes qui étaient si proches, qui s'aimaient et qu'une grande chose, absurde pour l'un d'eux - celui qui aimait le plus - allait séparer, m'a donné la pièce.

Que les Anglais - en plus de quelques plaisanteries de chansonnier dont je ne me guérirai jamais - me pardonnent cela. Je n'ai pas été chercher dans les livres qui était vraiment Henri II - ni même Becket. J'ai fait le Roi dont j'avais besoin et le Becket ambigu dont j'avais besoin.

Depuis on m'a appris que le pauvre Augustin Thierry et ses chroniqueurs de l'époque - au lourd latin pourtant fidèlement cité dans les notes de son ouvrage - étaient de loin dépassés par la science historique moderne. (Car on fait des progrès même en histoire, et le monde des savants s'avance radieusement et rationnellement vers la vérité.)

Il paraît que Thomas Becket n'était même pas d'origine saxonne - c'était un des ressorts de ma pièce - il était normand. Qui sait s'il était même le fils de la belle Sarrazine qui avait sauvé son père captif d'un pacha au cours de la seconde croisade ? Qui sait si la chanson que j'avais faite là-dessus était vraie ? Une chanson même pas vraie ! Horreur !

Tout s'écroulait pour un homme sérieux. Mais je suis un homme léger et facile - puisque je fais du théâtre. J'ai décidé que cela m'était égal. Et à vous ?

Henri II Plantagenêt (1133-1189)
roi d'Angleterre (1154-1189)

Petit-fils d'Henri 1er, désigné par son grand-père pour lui succéder dès le moment de sa naissance, Henri II doit tout à l'énergie de sa mère, et de son père Geoffroi V Plantagenêt.
Il est couronné en 1154 et, dès ce moment, il est le maître non seulement de l'Angleterre, mais aussi de la Normandie ; en outre, grâce à un mariage opportun avec Aliénor d'Aquitaine, il contrôle tout le sud-ouest de la France.

L'Anjou, le Maine et la Touraine compléteront son Channel State. Il aura quelque peine à maintenir son autorité sur un aussi vaste ensemble et devra affronter des révoltes féodales en Angleterre, les intrigues des Rois de France Louis VII et Philippe Auguste et, à la fin de sa vie, le soulèvement de ses propres fils, Henri, Richard et Geoffroi. Pourtant, conquérant de l'Irlande en 1171-1172, ayant rêvé en vain d'établir son autorité sur l'Écosse, il est l'un des créateurs et des réalisateurs du rêve anglais qui consistait à réunir les îles Britanniques sous un seul sceptre.

Henri II a été en Angleterre un souverain autoritaire et un roi justicier : en révoquant, en 1170, presque tous les shérifs et en les remplaçant par des personnages plus modestes et plus soumis, il a préservé son droit d'intervention dans les comtés et contribué à asseoir un véritable pouvoir local d'origine royale ; c'est sous son règne qu'est entreprise la fixation du droit coutumier, avec l'aide des plus grands érudits du temps, Ranulf de Glanville, Richard Fitz-Nigel, Thomas Becket, Roger Hoveden, Hubert Walter ; la common law va s'imposer, imprégnée de droit romain. De véritables codes sont promulgués, dont le plus célèbre, en 1164, les Constitutions de Clarendon ; des tribunaux royaux sont organisés, hiérarchisés jusqu'au Grand Conseil, et des cours itinérantes, assistées de jurys recrutés sur place, viennent offrir la justice royale, civile et criminelle dans les lieux les plus éloignés de Londres et non sans devoir reconnaître l'autonomie des cours féodales les plus puissantes. Ayant réorganisé l'administration de l'Échiquier, Henri II développe un système fiscal original et réussit à imposer l'écuage, impôt représentatif du service militaire que les vassaux auraient renoncé à accomplir outre-mer : l'immunité fiscale des seigneurs est ainsi brisée. Le souci d'uniformisation autoritaire lui vaut son plus grave échec : désireux de soumettre également l'Église, il tente d'imposer l'autorité judiciaire du pouvoir temporel, notamment sur les clercs criminels ; il se heurte à l'un de ses anciens conseillers, devenu Archevêque de Canterbury, Thomas Becket, et le meurtre de ce dernier, en 1170, est imputé à l'exaspération du roi : celui-ci pour obtenir du pape le pardon nécessaire, doit s'incliner et renoncer d'autre part à la faculté de s'opposer à la publication en Angleterre de tout acte pontifical. Henri II aura été le premier souverain qui, après la conquête normande, aura réalisé l'amalgame de traditions françaises et de coutumes locales et donné à la constitution anglaise un aspect original.

Thomas Becket (1117/18-1170)

Né à Londres, Thomas Becket étudie à Paris. Rentré en Angleterre, il devient clerc à Canterbury, jouissant de la confiance du vieil Archevêque. Il se rend pour affaires à Rome et va étudier le droit à Bologne et à Auxerre.

En 1154, il devient Archidiacre et Chancelier du royaume par la faveur du jeune Roi Henri II. Il se montre bon administrateur et, bien que clerc, homme de guerre ; en 1159, il combat vaillamment devant Toulouse et en Normandie. Après un an de vacance du siège, Thomas est élu, en mai 1162, Archevêque de Canterbury. Il est ordonné prêtre le 2 juin, Evêque le lendemain. Sans abandonner ses goûts de faste, il se pose en défenseur des droits de l'Église contre le Roi, étonné des réactions de son ancien familier. Les relations se gâtent à tel point que le Roi fait condamner l'Archevêque par une assemblée tenue à Northampton en octobre 1162. Thomas Becket a le courage de comparaître pour récuser la sentence. Il s'enfuit clandestinement en France, se fixe à l'abbaye cistercienne de Pontigny, puis, quand le Roi d'Angleterre menace de se venger sur les cisterciens de ses États, à Sens. Dans son exil, Thomas Becket mène une vie austère, mais n'abdique aucun de ses droits, qu'il défend en lançant des excommunications contre les Evêques et les clercs qui ne le soutiennent pas avec assez de vigueur. Au début de décembre 1170, Thomas Becket rentre en Angleterre pour agir directement. Quatre chevaliers décident alors de débarrasser leur Roi de cet encombrant Archevêque. Au soir du 29 décembre 1170, ils se présentent au palais épiscopal ; les clercs et les moines conduisent l'Archevêque dans la cathédrale ; les chevaliers l'y poursuivent et veulent l'entraîner au dehors ; Thomas Becket les repousse ; ils sortent leurs épées et, au troisième coup, l'Archevêque tombe devant l'autel de Notre-Dame.

Le crime cause un scandale immense ; le Roi Henri II est frappé d'interdit et n'obtient l'absolution qu'après avoir prouvé son repentir. Thomas Becket est canonisé le 21 février 1173. Son culte devient immédiatement très populaire dans tout l'Occident ; les représentations contemporaines de son martyr sont très nombreuses.

Sélection d’avis du public

Becket ou l'honneur de dieu Le 24 janvier 2002 à 14h50

eux ses rôles .Il se glisse avec une facilité déconcertante dans le personnage qu'il doit jouer et il le fait avec une rigueur et une intégrité qui me laisse toujours clouée à mon fauteuil jusqu'à la dernière répartie. Je regrette qu'il ne vienne pas plus souvent en Belgique.

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Becket ou l'honneur de dieu Le 24 janvier 2002 à 14h50

eux ses rôles .Il se glisse avec une facilité déconcertante dans le personnage qu'il doit jouer et il le fait avec une rigueur et une intégrité qui me laisse toujours clouée à mon fauteuil jusqu'à la dernière répartie. Je regrette qu'il ne vienne pas plus souvent en Belgique.

Informations pratiques

Théâtre de Paris

15, rue Blanche 75009 Paris

À l'italienne Accès handicapé (sous conditions) Pigalle Saint-Lazare Vestiaire
  • Métro : Trinité - d'Estienne d'Orves à 271 m, Liège à 365 m
  • Bus : Moncey à 133 m, La Bruyère à 146 m, Trinité à 181 m, Saint-Georges à 397 m
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Plan d’accès

Théâtre de Paris
15, rue Blanche 75009 Paris
Spectacle terminé depuis le mardi 9 janvier 2001

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