Blue Room

À partir de 14 ans.

Avertissement : violences sexistes et sexuelles.

• Le lieu où tout bascule

Blue Room, c’est la salle de jeux chez les parents de Lola. C’est là où Lola, Olive, Théo, Greg, Sarah et Adam, dans les années 2000 et 2010, passent la majeure partie de leur adolescence en toute insouciance. Blue Room, c’est le lieu où tout bascule pendant l’été du bac.

Comment agir quand un membre de son entourage est accusé de violences sexuelles ? Peut-on accepter la réaction des autres ? Comment appréhender ces violences ? Est-il possible de continuer à faire groupe ?

Comme le dit très justement Adèle Haenel : « Les monstres ça n'existe pas. C’est notre société. C’est nous, nos amis, nos pères. ». Ce spectacle traite de questions transgénérationnelles : il nous confronte à notre propre adolescence, à notre construction au sein d’un groupe. Aurais-je pu dire ce que je pense ? Aurais-je eu peur de ne pas penser comme tout le monde ?

Distribution en alternance.

• La presse

« Les jeunes acteurs s’acquittent, avec application et conviction, de ce double jeu de l’innocence et de la sidération. [...] Un travail clair, sur un sujet sombre » Hotello

« Blue Room pièce indispensable de Prune Bonan. Une pièce que les 15-35 ans se sont conseillés de bouche à oreille, la salle était très jeune, elle était comble. Une pièce qui porte, les applaudissements ont été longs et nourris. Une pièce que les 35-99 ans devraient voir, pour comprendre comment les choses ont changé, déglutir leur passé à cette grille. » Je n'ai qu'une vie

« L’écriture brillante de Prune Bonan aborde les violences sexuelles à l’adolescence [...] Ça sent le coup de cœur [...] Une pièce plus que nécessaire. » Baz'art

• Note d'intention

Une bande d’ado face aux violences sexuelles : un sujet transgénérationnel

Comme le dit très justement Adèle Haenel : « Les monstres ça n’existe pas. C’est notre société. C’est nous, nos amis, nos pères. ». Le sujet des violences sexistes et sexuelles n’a ni frontières ni âge, il concerne toutes catégories sociales confondues. C’est une vérité qui fait constamment écho à notre actualité, comme le procès Mazan en ce moment. Dans Blue Room, les six personnages sont né•es à la fin des années 90. Comme les générations qui les précèdent, dans leur adolescence, iels n’ont jamais appris la notion de consentement, ont grandi avec des termes comme « crime passionnel » pour parler de féminicide ou ont grandi avec l’idée qu’un viol ne peut être commis que par un inconnu avec violences physiques. L’adolescence est un sujet qui m’a toujours interrogée. C’est une période de la vie qui peut être la plus fébrile et dangereuse parce qu’elle peut mener à faire des choix qui changeront son cours. Mettre en scène des jeunes adultes jouant des ados, c’est confronter tout adulte à sa propre adolescence et à sa propre construction.

Comment aurais-je réagi à leur place ? Y aurais-je cru ? C’est aussi amener à confronter son adolescent·e passé·e à travers un groupe. Aurais-je pu dire ce que je pense ? Aurais-je eu peur de ne pas penser comme tout le monde ? Aurais-je dû quitter ma bande d’ami·es pour un crime que je n’ai pas commis ?

Bien que Blue Room ait pour protagonistes une bande d’ami•es dans une époque et à un endroit précis, la pièce aborde un sujet malheureusement transgénérationnel. C’est ce que je tente de faire transparaître au plateau : pouvoir imaginer que cette enfance et ces évènements puissent parvenir à toutes les générations passées et même futures. En montant Blue Room, j’espère pouvoir présenter cette pièce non seulement aux adultes mais aussi aux adolescent·es. J’aimerais également mener des actions culturelles dans les collèges et lycées autour de la pièce et de son sujet.

Une jeunesse née à la fin des années 90 : musique, gadget et vêtements.

Comme tous les personnages de Blue Room, notre génération a grandi avec les mêmes vêtements, les mêmes idoles et les mêmes jouets. Je souhaitais que la Blue Room, décor unique de ce huis clos, rappelle à chaque spectateur·rice un souvenir des années 2000 et 2010 et lui évoque un endroit imprégné de l'adolescence. C’est la raison pour laquelle les choix des accessoires, des costumes et des musiques sont primordiaux. La construction de Blue Room est divisée en deux parties. La première partie met en avant la bande d’adolescent·es et convoque auprès du•de la spectateur•rice souvenirs et nostalgie à l’aide de références marquantes. Les lumières sont de couleurs crues et pop grâce aux LED. Alors qu’à contrario, pendant les scènes d’adulte, les lumières sont plus froides, la musique quasi absente et l’ambiance plus neutre et simple, pour laisser place au sujet principal qui frappe d’un coup et ferme la porte à l’enfance.

Une écriture complétée par des témoignages

Comment faire lorsqu’un proche est accusé de violences sexuelles ? Ça a été le point de départ de l’écriture de Blue Room. Il est difficile de prévoir notre propre réaction et celles des autres à l’annonce d’une accusation contr l'un de nos proches, ce qui est certain c’est que ça a un réel impact sur une famille, un groupe d'ami•es, des collègues... C’est sous cet angle que j’aimerais parler des violences sexuelles : à travers une bande d'ami•es soudainement impactée par une accusation de l’un des leurs.

J’ai décidé d’intégrer de nombreux flashbacks afin que l’on puisse s’attacher à cette bande d’adolescent·es, mais aussi s’identifier à travers un ou plusieurs personnages et se confronter en tant que spectateur·rice à une situation bien plus complexe à résoudre que ce que l’on pouvait imaginer. C’est la raison pour laquelle une partie de la pièce est joyeuse et enfantine : les comédien·nes jouent des adolescent·es à différents âges et nous les voyons grandir ensemble.

Et c’est dans une seconde partie que mon travail d’écriture est complété par une collecte in situ, dans le réel. En fonction de leur personnage et du point de vue qu’il défend, les comédien•nes ont pu se nourrir d'entretiens que j'ai mené avec des personnes victimes de violences sexuelles, de témoignages de l’entourage des personnes victimes et de l’entourage de personnes accusées. Ces interviews nous ont permis d’enrichir la construction des personnages avec un travail au plateau et un travail d’improvisation. Enfin, il me semble primordial que les comédien·nes ne se cantonnent pas à l’interprétation de leur rôle mais surtout qu’iels soient investi·es par ce sujet fort, qu’iels portent ce projet collectivement et profondément sur scène.