Ce spectacle parle d’un couple de jeunes parents qui se retrouvent aux urgences avec leur nourrisson d’un mois. On leur dit que tout va bien se passer et qu’il ne faut pas s’inquiéter, mais très rapidement, on les accuse d’avoir maltraité l’enfant et on le leur retire. À partir de 12 ans
À partir de 12 ans
On dit souvent aux jeunes parents : « Tu verras, c’est que du bonheur ! »
Ce spectacle parle d’un couple de jeunes parents qui se retrouvent aux urgences avec leur nourrisson d’un mois. On leur dit que tout va bien se passer et qu’il ne faut pas s’inquiéter, mais très rapidement, on les accuse d’avoir maltraité l’enfant et on le leur retire.
Dès lors, une enquête policière est déclenchée et c’est une machine juridico-administrative qui se met en route face à laquelle les parents font tout pour récupérer leur fils.
Dans ce spectacle, on met en lumière la légitimité à se sentir parent qui est déjà fragile pour des jeunes parents et qui dans ce cas précis s’en trouve d’autant plus fragilisée. On met aussi en lumière les absurdités du système avec un lot d’humour noir.
C’est un spectacle plein d’amour. Et de poésie aussi, car notre nourrisson est représenté par un violon qui prend vie grâce à la violoniste. Un récit rythmé et haletant d’une heure quinze. Six interprètes qui donnent vie à dix-sept personnages dans une esthétique cinématographique.
Un spectacle dont on sort touché, oui, mais certainement pas abattu.
Avant de devenir père, j'ai souvent entendu cette phrase toute faite : « Tu verras c'est que du bonheur ! ». Et cette phrase résonnait en moi comme une injonction et presque un devoir à ne pas éprouver autre chose que de la plénitude.
À la maternité, je me souviens de la mise en garde d'une sage-femme qui m'avait bien agacé : « Quand vous n'en pouvez plus, donnez votre enfant à votre conjointe ou laissez-le pleurer. Dans tous les cas, ne le secouez jamais. » Je me disais : « Pourquoi elle me dit ça ? J'ai une tête à secouer un bébé, moi ? ». Jusqu'au jour où les pleurs et les cris de mon fils m'ont poussé à bout et que j'ai ressenti une pulsion violente qui ne souhaitait qu'une seule chose : Stop ! Il faut que ça cesse…
Cette pièce, c'est mon histoire, mais pas que. J'y mélange celles de deux faits divers entendus sur France Culture. Leur point commun : elles parlaient toutes de la perte d'un enfant. Je vous rassure, il ne s'est rien passé et mon fils va bien. Mais cette nuit-là, je me suis fait peur, très peur. Depuis, je me suis questionné sur ma légitimité à être parent. Peut-être que je n'étais pas fait pour ça, après tout ? Et face à cette pression sociale qui veut qu'on soit des « super » papas ou des « super » mamans, j'éprouvais de la honte.
Dans mon processus d'écriture, j'ai recueilli des témoignages et je me suis rendu compte que ma situation était banale. Pourquoi ? « Parce que vouloir balancer son fils qui pleure, ça arrive à tout le monde, mais personne n'en parle » me disait un ami. Pourtant j'ai décidé de le faire, de parler de mes idées noires, de ma honte et de mes angoisses.
Note de l'auteur - Alex Gangl
35, rue Léon 75018 Paris