Sur la grève, sur la scène, un homme hirsute, échoué, rescapé d'on ne sait quelle errance, exclu, oublié de toutes les histoires. Il émerge d’un tas de vêtements au bout du petit matin...
Etienne Minoungou s’empare du Cahier d’un retour au pays natal. Il s’approprie la poésie d’Aimé Césaire, la rend accessible, lui offre une autre géographie. Le comédien burkinabè inscrit le poète martiniquais dans l’Histoire immédiate, dans les instants citoyens que son pays a récemment connus. La négraille assise inattendument debout ! Et les paroles de l’hymne national burkinabè se mêlent aux fièvres lyriques comme le poing à l’allongée du bras.
La langue éblouissante du nègre-carrefour est là, le souffle, le sursaut, la sottise dangereuse des frégates policières, la dénonciation, la rage, la plage des songes et l’insensé réveil.
Un monument. Une poésie essentielle.
Et une relecture dans laquelle on peut aussi entendre le cahier d’un espoir au Burkina Faso.
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