Carmen pourrait se résumer par cette phrase : « Elle le quitte, il la tue ». La phrase choque, elle est pourtant le reflet d’une réalité quotidienne, Carmen dans la mise en scène de Jeanne Desoubeaux compose un passionnant paysage politique.
On connaît Carmen pour ses tubes qui semblent célébrer l’amour. Pourtant, dans cet opéra, l’amour joue au coude à coude avec la mort. Carmen pourrait se résumer par cette phrase : « Elle le quitte, il la tue ». La phrase choque, elle est pourtant le reflet d’une réalité quotidienne. De la même manière que le mouvement féministe des colleur.euses s’est emparée de ces slogans pour les remettre au cœur de l’espace public, Carmen compose un passionnant paysage politique.
Dans Carmen, il n’y a aucun décor bourgeois. Carmen se passe dehors : la place, la taverne, la montagne, la corrida. Le défi de cette mise en scène sera d’emmener les spectateurs à pied d’un espace à l’autre, comme autant de lieux de représentations qui s’ignorent. Dans cette histoire qui fait écho aux violences de notre société, l’espace public apparaît comme le seul endroit où le débat doit prendre place, à la manière du théâtre antique.
Un piano, un violoncelle, une clarinette, un trombone, une trompette, des ukulélés, des percussions et des voix, l’instrumentarium promet une adaptation musicale virevolte qui saura également mettre en valeur le drame. Une troupe de dix comédien.nes, chanteur.euses et instrumentistes se prend au jeu de raconter cette histoire dans des paysages où le regard du spectateur est cadré, amené à se poser là où les ambiguïtés et les complexités de notre vivre-ensemble se posent. Avec humour et bienveillance, l’adaptation de cet opéra par la compagnie Maurice et les autres sera joyeuse, collective et politique.
Cet opéra-monde, créé en 1875 par et pour un public bourgeois, célèbre étonnamment l’itinérance de pauvres gens, l’urgence à bouger, à rester sur le qui-vive des bohémiens. Mais, Carmen, c’est aussi le lieu d’une tragédie, l’histoire d’un féminicide.
Avec cet opéra-paysage itinérant, adapté pour un instrumentarium mobile, la compagnie Maurice et les autres, équipe associée au Théâtre de l’Aquarium, déplace l’action en extérieur, là où le bruit du monde s’exerce, comme pour repenser les choses dans leur contexte. Cherchant à sortir l’opéra de ses dorures, la metteuse en scène Jeanne Desoubeaux, à la manière du mouvement féministe des colleuses, nous propose d’unir nos présences, de faire corps dans un espace public, de ne plus regarder de loin le drame en train de se produire.
Dans le livret de Carmen, aucun salon bourgeois, palais ou autre chambre à coucher : nous sommes loin de Tosca ou de Traviata. À chaque acte répond un espace extérieur ou intérieur, à la puissance poétique propre, dans lequel le spectateur sera invité à cheminer : la place, la taverne, la campagne, la corrida.
J'ai adoré cette interprétation de Carmen, l'introduction ave les violences faites aux femmes était nécessaire,les acteurs chanteurs étaient excellents,la mise en scène dans les différents lieux très bien choisi, bravo
Pour 1 Notes
J'ai adoré cette interprétation de Carmen, l'introduction ave les violences faites aux femmes était nécessaire,les acteurs chanteurs étaient excellents,la mise en scène dans les différents lieux très bien choisi, bravo
Les Granges de Port-Royal 78114 Magny-les-Hameaux
En voiture : A13-A12 • Sortie Saint-Quentin-en-Yvelines direction Guyancourt et Voisins-le-Bretonneux (30 min depuis la porte de Saint-Cloud)