Casimir et Caroline

Casimir et Caroline est l’une des pièces populaires de critique sociale les plus importantes de la première moitié du XXe siècle.

Un soir de fête foraine en Allemagne dans les années 30, barbe à papa, glaces à gogo et montagnes russes. Les filles et les garçons se cherchent, jouent au chat et à la souris. Encore gamins et pas tout à fait adultes, ils s’extasient au passage d’un zeppelin, les filles glissent voluptueusement sur des toboggans et la bière coule à flots. On se défoule pour oublier la crise qui sévit et nourrit la montée en puissance d’Hitler.

L’atmosphère festive contraste totalement avec le drame amoureux dont nous sommes témoins. A travers l’histoire anodine d’un petit couple, Casimir et Caroline, Horvath raconte l’histoire d’un peuple au bord du gouffre qui trouve un sombre écho à nos oreilles. Casimir est au chômage et Caroline le quitte, en quête de sécurité. Elle accepte la compagnie d’un homme étrange et cède au propriétaire de la fête de la bière qui possède une si belle voiture. Pourtant ces deux jeunes gens s’aiment mais une nécessité supérieure les sépare et les déchire.

En dépit de leur amour, Casimir et Caroline ne parviennent pas à échapper à leur condition sociale. Horváth lui-même avait commenté : il s’agit de la balade du chauffeur sans emploi Casimir et de sa future…, une balade pleine d’un tranquille chagrin, adoucie par l’humour ; ou tout du moins par cette sorte de conscience quotidienne de ce que « nous finissons tous par mourir un jour ».

Il est peu question d’amour, malgré les apparences, mais d’une société en crise, inquiète, qui bascule dans la violence. Le cadre de la fête foraine fonctionne comme une belle allégorie d’une jeunesse en quête de son innocence perdue qui s’étourdit de sensations fortes.

Casimir et Caroline, mis en scène par Johan Simons et Paul Koek, devient un tourbillon de théâtre musical où acteurs et musiciens racontent ensemble cette histoire d’amour.