Deux adolescents sont enfermés dans une grange et se livrent à une étrange cérémonie. Ligoté par Razou, Radieux a pour obligation de raconter, voire d’inventer l’histoire de son ami d’infortune : ils ont été abandonnés l’un et l’autre dès la naissance. La souffrance de Razou est telle qu’elle ne peut se dire autrement que par le chaos. Radieux, double de lui-même, a les mots que l’autre n’a pas. Peu importe lesquels, pourvu qu’ils donnent à Razou un destin. La machine s’emballe. Jusqu’où peuvent-ils aller ?
Un troublant cérémonial entre deux copains unis par la même souffrance, qui ne trouvent à s’en échapper que par un affrontement, construit comme un rituel barbare. Un texte poignant sur des adolescents qui tentent de se dépasser par des cérémonies, dans lesquelles la parole, l’invention de vies merveilleuses, la magie des mots concourent à un possible apaisement. L’histoire d’une reconquête infinie de soi avec en filigrane la figure de Jean Genet.
" La mise en scène restitue la simplicité et la brutalité des rapports entre les deux personnages. Cette recherche d’une vérité qui toujours échappe, cette construction-déconstruction de la vie de Razou, obligent à inscrire la mise en scène dans une forme séquentielle, cinématographique. Les cérémonies se succèdent, reprennent, s’interrompent et l’invention des vies se lit dans la dynamique des corps, à la recherche d’un équilibre inaccessible.
Nous assistons à la fabrication brutale d’un passé. Le jeu est fait de voltes-faces, d’échappées, de fuites permises par un décor mobile, un plateau circulaire en équilibre soumis aux mouvements des adolescents.
Ce plateau, comme dans le numéro de cirque de l’assiette chinoise, tourne, se balance et lorsque l’on croit voir apparaître l’équilibre, un nouvel événement survient qui vient tout bouleverser. Pourtant au travers de ces ruptures, nous laisserons apparaître la tendresse particulière qui lie Razou et Radieux, ces deux êtres ont une douleur commune et ils sont nécessaires l’un à l’autre.
Zondée, quant à elle, est aimée des deux. Une musique brutale et déchirante se laisse deviner parfois dans la tête de Razou qui y réagit physiquement, sans qu’on entende le son. Parfois la musique entre dans l’espace de jeu comme par effraction, comme une brisure. " Patrick Simon
« Des acteurs formidables, une mise en scène simple et sobre, une scénographie simplement magnifique. » La Croix
« L’histoire d’un cérémonial théâtral entre deux copains de même souffrance. Un affrontement qui se résoudra par un rituel barbare…Les ruptures, échappées, fuites, volte-face des garçons rythment un temps flirtant entre passé et présent quand la tendresse adolescente est profonde. Un hommage rendu à la jeunesse.» La Terrasse
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