Colette au Music Hall

Neuilly-sur-Seine (92)
le 6 mai 2002

Colette au Music Hall

Avant d'être la vieille dame ébouriffée du Palais Royal entourée de chats, Colette a été danseuse de music-hall. L'Envers du music-hall et Notes de tournées racontent avec humour et tendresse la vie des artistes de Caf' Conc' aux alentours de 1900.

Présentation de l'œuvre  
Colette, mime
La Pantomime
Le livre, le témoignage
L'Envers du music-hall et Notes de tournées sur scène

Avant d'être la vieille dame ébouriffée du Palais Royal entourée de chats, Colette a été danseuse de music-hall. L'Envers du music-hall et Notes de tournées racontent avec humour et tendresse la vie des artistes de Caf' Conc' aux alentours de 1900.

Quelques chansons surannées se glissent entre les récits toujours actuels de Colette.

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Aucun volume de Colette ne fut publié en librairie de 1910 à 1913. C'est qu'elle poursuivait avec persévérance son métier de mime (et occasionnellement de comédienne) devenu son principal gagne-pain depuis 1906 et qu'elle consacrait aux articles ou aux contes le peu de liberté laissée par le music-hall et ses tournées.

Nous savons par Georges Wague à quel point elle était une artiste consciencieuse, respectueuse des horaires, des répétitions, du travail d'équipe et de toutes les contraintes de la scène.

Si la critique contemporaine se montre réticente sur ses talents de comédienne -son redoutable accent bourguignon y était un sérieux handicap- elle est souvent favorable à ses interprétations de mimodrame, dans La Chair ou La Chatte Amoureuse en particulier : sa plastique, bien féminine, y est d'autant mieux appréciée qu'elle se montre presque nue ; sa mimique, aidée par le triangle de son visage, paraît expressive ; ses poses suggèrent la sensualité.

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Elle avait été négligée en France pendant un demi-siècle, de la mort du célèbre mime Debureau, en 1846, aux années 1890 ; puis on avait assisté au renouveau de cet art avec, en 1888, la fondation du " Cercle funambulesque " deP. Marguerite et R. de Najac, auxquels des écrivains aussi célèbres que Jean Richepin ou Catulle Mendès n'hésitaient pas à donner des scénarios.

Mais c'est Georges Wague qui s'attela à rendre à la pantomime ses lettres de noblesse, et il y parvint. Il fut pour Colette un maître exigeant, un chef de tournée compétent, avant de devenir un ami à qui, les années ayant passé, elle put témoigner sa reconnaissance en lui faisant obtenir un poste de professeur au Conservatoire national de Paris.

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Pendant les années 1910, Colette a laissé mûrir l'écriture de l'Envers du music-hall. Le livre qui en résulte est particulièrement intéressant. Il rend compte indirectement de la vie de Colette, surprenante avec le recul, pendant ces années d'expérience de la scène et de l'univers du music-hall qui, sans son témoignage, serait bien moins connu.

Music-hall, café-concert, les contemporains ne faisaient guère la différence, et la différence, en effet, n'était pas facile à faire, les artistes passant de l'un à l'autre, le public aussi, qui mêlait ouvriers et petits-bourgeois, bourgeois encanaillés et voyous, employés et cousettes ; public mélangé, pittoresque, agité, bruyant mais chaleureux, qui aimait les artistes d'un amour partagé.

Pour Colette, la différence existe : les spectacles de music-hall sont plus raffinés, plus artistiques, plus travaillés -et moins canailles.

Mais nul mépris chez elle pour tous les gagne-petit du spectacle, consciencieux, courageux et, pour la plupart, amoureux de leur métier.

A tous, Colette applique l'attention amicale de qui a partagé leur vie et une compréhension qui rejoint la pitié uniquement dans ce qu'elle a de plus généreux.

Le livre ne repose pas sur une composition stricte. Les chapitres ont d'abord paru sous forme d'articles dont certains tiennent à la fois du conte et du récit et sans aucun souci d'unité.

Colette ne nous donne pas un panorama en forme de music-hall, mais juxtapose impressions, croquis, portraits, dialogues, anecdotes, scènes observées d'un œil clairvoyant.

L'écriture est celle, quotidienne, vive, chaleureuse et colorée, qui caractérise les œuvres descriptives de Colette. Colette n'ayant éprouvé pour cette période de sa vie ni honte, ni regrets, c'est un témoignage.

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Ce n'est pas une lecture au sens traditionnel du terme, mais bien un spectacle complet avec décors, lumières élaborées, rythmes travaillés. Part méconnue de l'œuvre de Colette, ces Notes de tournée et L'Envers du music-hall sont un véritable témoignage sur l'envers du décor.

Elle observe cet étrange spectacle qui a lieu de l'autre côté du rideau de scène, dans les coulisses, et auquel elle-même participe. Montrer le processus de création, décrire son exploitation : nous ne sommes pas sur la scène, mais dans la loge. La différence est notable car nous ne voyons pas le comédien travailler mais se préparer.

Une loge est un lieu vulgaire et magique. Dans ce lieu vulgaire il y a des mouchoirs en papier jetés ça et là, des accessoires hétéroclites et des costumes scintillants, des odeurs mêlées de cosmétique et de sueur.

Dans ce lieu magique, des gens dorment, mangent. Il y a les bavards et les muets, des enfants, des bébés même, avec tout leur matériel. C'est dans ce lieu clos, intime et impudique, où il abuse des postiches, fards, poudres, costumes, accessoires, que le comédien atteint sa vérité.

On se croise, on s'embrasse, on se parle, on observe. Beaucoup. Des hommes et des femmes, arrivés du dehors avec leurs faiblesses, leurs compromissions, leur amour et qui, à l'heure dite, doivent faire oublier le monde réel au public, en utilisant ce que le monde à inscrit en eux.

Avec poésie, Colette décrit des comédiens en train de jouer le spectacle de la vie dans lequel certaines scènes peuvent se révéler être de véritables mimodrames.

Elle pointe du doigt ce que " le tourbillon et les magies des spectacles cachent : le labeur, la souffrance, parfois le sacrifice mais toujours le bonheur de jouer.

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Spectacle terminé depuis le lundi 6 mai 2002

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