Manque parle de la perte. Perte de soi, de l’identité, du sens. En un lieu et un temps indéfinis, quatre personnes, deux hommes et deux femmes, désignés uniquement par des lettres : A, B, C et M. Quatre voix qui se répondent et qui livrent une parole brute saisie en discontinu. Plus une, qui chante, qui regarde, qui assiste à...
Les personnages sont à vif. Ecorchés. Comme nous. Leurs corps se cherchent, s’entrechoquent, se mêlent et se repoussent. Leurs voix et leurs chairs résonnent. Ils livrent leurs espoirs, leurs amours, leurs impuissances, leurs blessures. Sans pudeur, sans « sous-texte », sans honte. Sans socialement correct. Ils disent le désir. Ils disent la mort. Ils disent. Implacablement. Transgressent tous les interdits. Et sont en vie. Cruellement, mais follement en vie.
Loin du simple registre de la provocation ou du désespoir, il y a là une écriture radicale, exigeante, poétique, pour dire notre monde. Une vraie langue, urgente, résolument contemporaine, qui cherche et qui avance. Qui bouleverse les codes et les âmes.
Sophie Lagier
76, rue de la Roquette 75011 Paris