Entre culpabilité et reconstruction, les conditions du retour des rescapés des camps nazis restent un scandale tant ces miraculés furent souvent mal accueillis. Ces évènements disparaissent dans les livres, les documentaires et les films... Mais le théâtre doit nous aider à trouver un lieu où voir, où penser le danger de la barbarie passée, présente et à venir tellement nous existons dans une illusion de liberté. Cet endormissement de la pensée nous empêche de penser la barbarie qui est le lent renoncement à la mémoire vivante.
Cette pièce interroge ce retour inouï et indicible ; l’accueil fait à ces enfants, ces femmes et ces hommes. Ces faits ne sont pas simplement historiques mais universels et présents car ils mirent et mettent en péril notre humanité. Cette mise en péril doit rester présente à notre esprit car elle dépasse les limites de l’histoire.
Grâce à une trame dissimulée au spectateur et un cadre anhistorique, la pièce tente de poser cette question. Quatre monstruosités possibles sont évoquées - engagée pour Ekli, active pour Ubos, théorique pour Upac, naïve pour Zebu - et posent la question de notre barbarie quotidienne. Grâce à son enfance, à sa féminité et à sa nudité, Etty offre la possibilité d’une renaissance et d’une pureté nouvelles grâce à une parole nouvelle mais seul un fou lucide semble pouvoir la comprendre...
80, Allée Darius Milhaud 75019 Paris