Herman Diephuis, né à Amsterdam, élève de Mudra -célèbre école de Maurice Béjart-, danseur chez les plus grands chorégraphes français et plus particulièrement chez Mathilde Monnier, a créé sa compagnie en 2004.
Dans sa première pièce, un duo déjà, D'après J.-C., il rendait hommage à la peinture religieuse. Dans Dalila et Samson, par exemple, née d'un désir d'écrire un oratorio dansé par un homme et une femme, c'est le baroque flamand qui l'a inspiré, la plénitude des chairs des tableaux de Rubens et de Jordaens, mais aussi l'épure des portraits hollandais du 17ème siècle et les musiques de Purcell, Leclair ou Caldara.
Cet oratorio dansé fait se rencontrer la chanteuse Dalila Khatir qui est de toutes les aventures artistiques - la musique alternative, l'opéra, l'opérette, la danse contemporaine avec Boris Charmatz et Julia Cima, le théâtre avec Pascal Rambert - et Herman Diephuis lui-même.
C'est l'histoire de cette rencontre, celle d'un couple mythique, biblique, improbable ; peintre et modèle, mère et fils, amants peu assortis, elle possessive, maternelle et enfantine, lui, secret, manipulé, désiré, deux corps qui vont se fondre dans une étreinte douce/violente et inattendue.
Répétition du mouvement, citations picturales, nous regardons, fascinés, ce spectacle comme nous regarderions un tableau étrange et familier dont les personnages s'animeraient soudain.
Dalila et Samson, par exemple correspond à l'envie d'écrire une sorte d'oratorio-dansé pour un homme et une femme. Le traitement du corps dans l'univers débordant et en chair des tableaux de Rubens et Jordaens, la rigueur et la pudeur des portraits hollandais du 17ème siècle et la musique de cette époque sont les éléments d'inspiration de la pièce.
Le baroque se trouve dans la relation même du couple et déséquilibre une situation attendue ou conventionnelle pour arriver à un état de paroxysme amenant au renversement des rôles, à une confusion des genres et un trouble de la perception. La pièce se nourrit de ces thèmes présents dans la peinture en s'appropriant librement les représentations picturales et musicales de personnages, couples mythiques et bibliques afin d'atteindre ce qu'on pourra appeler un baroque minimaliste.
Herman Diephuis
17, boulevard Jourdan 75014 Paris