Pour ses cinquante ans L. a reçu de sa mère un cadeau : c'est un frigo. Devant cet objet indéchiffrable, froid comme la mort, L. est seul. Alors commence la transe. L. incarne toute une galerie extravagante de figures. Son imaginaire monstre prend le pouvoir et prolifère. « Le Frigo, c'est la boîte du prestidigitateur la plus élémentaire quand on n'a pas de moyens » dit Copi. Qu'y a-t-il dans ce frigo, dans nos frigos ? Et si le temps d'une soirée le théâtre dépassait les bornes ? Et si on entrouvrait la porte vers l'inconnu ?
Les mardis et jeudis à 20h : Dans le frigo de Copi suivi de Macbeth de Shakespeare (durée totale : 2h25)
Les mercredis et vendredis à 20h : Dans le frigo de Copi suivi des Bonnes de Genet (durée totale : 2h25)
Les samedis à 19h30 et les dimanches à 15h30 : Intégrale (durée totale : 4h avec entracte
Tout commence par la solitude. Un homme seul et nu sur son vieux canapé, L., fait face à un frigo, comme une allégorie encore indéchiffrable. On sent simplement la mort qui rôde. On apprendra vite qu’il s’agit du cadeau que lui a fait sa mère pour ses 50 ans. Qu’y a-t-il dans ce frigo ? L. hante son appartement de vieux garçon, comme un ogre son antre. Nous sommes dans une grande pièce défraichie, le cendrier dégorge de vieux mégots, des cadavres de bouteilles jonchent ça et là la moquette élimée qui fût élégante un jour. Les murs sont tapis-sés de grandes penderies... C’est une première vision, inquiétante, sombre : le vieillissement avec pour seul interlocuteur une grande boîte froide.
Le téléphone sonne, alors commence la transe : L. incarne successivement une ancienne star du mannequinat à la retraite, Goliatha sa bonne menaçante, une gitane, un détective, madame Freud, sa mère, un rat... Il passe d’un costume à l’autre à une vitesse affolante. Son imaginaire prend le pouvoir, la vie, les obsessions, les fantasmes éclatent et se répandent dans la pièce. Ce L. est un monstrueux Homme-Théâtre qui orchestre, en même temps qu’il l’incarne, la représentation furieuse de sa propre vie. Il est possédé, multiple, à la fois homme et femme, créature hybride dialoguant avec lui-même. Quelle vigueur encore chez Copi. Au crépuscule de sa vie, quelle franchise et quelle élégance ! Dans cette pièce brève, il se livre en même temps qu’à une mise en abîme de son histoire intérieure, à celle du théâtre et de son pouvoir.
Le plateau est ce lieu où l’on retourne le gant de nos consciences ; on y observe l’intérieur à l’extérieur. La scène se fait écrin d’une cérémonie païenne, inquiétante et jubilatoire. Le théâtre a surgi du néant et l’imaginaire prolifère sans bornes. Où cela va-t-il finir ? Est-ce que cela peut, est-ce que cela doit finir ? La boîte de Pandore est grande ouverte et pourtant, jusqu’à la fin, la porte de ce mystérieux frigo, elle, reste close. Après une telle folie dionysiaque, on se prend à rêver : et si la porte s’ouvrait ?
Depuis longtemps je voulais travailler autour de la figure du monstre pour ce qu’il a d’effrayant mais aussi de merveilleux. Le désir s’est renforcé avec le besoin de sortir d’un certain formatage du langage, de la pensée et de nos scènes.
Ce spectacle est pour moi l’occasion de questionner la représentation et de lui redonner son caractère imprévisible et dangereux. Le spectateur pourra se confronter à l’inattendu. On sait comment ça commence, nous venons voir Le Frigo de Copi, mais, pour une fois, on ne sait pas jusqu’où, et vers où, cela peut aller. Dans le Frigo sera un seul en scène à huit acteurs. Un cheminement dans les recoins inavouables de nos âmes, à la recherche de ce qui est dissimulé, enseveli dans nos cœurs, scellé dans nos frigos intérieurs. Un parcours imprévisible, lui-même monstrueux.
Clément Poirée
en réalité ce sont 3 pièces qui se suivent toutes aussi surprenantes l'une de l'autre j'ai passé 4H sur place sans "souffrir" :)
tres drole et tres bien joué
Pour 2 Notes
en réalité ce sont 3 pièces qui se suivent toutes aussi surprenantes l'une de l'autre j'ai passé 4H sur place sans "souffrir" :)
tres drole et tres bien joué
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.