Résumé
Notes de mise en scène
La presse
Dublin, une chambre d’hôtel minable en 1963 et en 2003.
1963. Maureen, jeune Irlandaise célibataire est contrainte de quitter sa famille et son village parce qu’elle est enceinte. Elle prend le train. Direction : un couvent tenu par des sœurs à Dublin, où elle sait qu'elle va se retrouver cloîtrée à travailler sans rémunération jusqu'à la naissance de l'enfant, lequel lui sera alors retiré. Maureen choisit une autre solution : elle loue une chambre dans un hôtel. Le lendemain, elle s'embarquera pour l'Angleterre pour tacher de rejoindre sa soeur aînée, elle-même brouillée avec la famille.
2003. Partageant l’espace de cette même chambre minable, 40 ans plus tard, Sûsan, jeune fille kurde, a dû, elle aussi fuir son pays, la Turquie, parce qu'elle était enceinte et parce que dans son pays, les Kurdes sont forcés de vivre dans un monde de ségrégation et de répression. Son voyage s'est révélé long et périlleux. Mais la voilà en Irlande où elle pense retrouver sa sœur qui a fui elle aussi le pays plusieurs années auparavant.
La pièce se bâtit autour des espérances, des craintes et des rêves qui habitent les personnages en cette nuit-là. Maureen partira le lendemain dans l'inconnu, pour Birmingham, là où l'on voit dans certaines pensions de famille un écriteau qui précise « Interdit aux nègres, aux chiens, et aux Irlandais ». Sûsan sait, elle aussi, qu’elle va se heurter aux préjugés et à l'hostilité.
Elles ont quitté la sécurité d'un monde où elles étaient naturellement reconnues pour un environnement hostile où on les jugera, à l'aune des habituels préjugés, sur leur accent et leur nationalité uniquement. En même temps, elles savent que, si elles désirent construire un véritable avenir pour elles-mêmes et leur enfant, il leur faut entreprendre ce voyage difficile.
Les destins des deux jeunes filles s’entremêlent en s’inscrivant dans les respirations de l'autre. Evoquant leur vie, leurs espoirs, leurs peurs, leur désir d’une vie meilleure pour elles et l’enfant à naître, elles font rejaillir sur scène les figures du passé… s’éveillant à des lendemains qui chantent.
La mise en scène de cette pièce ouvre un champ cinématographique sur la scène théâtrale. Dans le même espace scénique, il nous faut distinguer deux identités géographiques, deux histoires séparées par quarante années, deux espaces l’un réel, l’autre imaginaire, deux formes, l’une réelle l’autre reprise par la mémoire, le tout englobé comme dans une unité de rêve. Malgré cette performance, l’action doit se dérouler au plus près des spectateurs. La distance identitaire entre le public et le récit ouvre la voie à cette idée que nous sommes partie d’une histoire et que toute cette histoire nous appartient, terrible et féconde.
Nous n’optons jamais pour un décor en tant que tel mais le décor de ce spectacle doit servir à dessiner à la fois pour les acteurs et pour les spectateurs l’identification distincte de tous les espaces historiques, réels, imaginaires et contés, avec des sas en tulle.
Les acteurs peuvent parfois assister au déroulement du récit des autres histoires. Il nous faut matérialiser une présence collective sur scène qui suit tous les évènements.
La lumière dans cette création ne peut qu’être latérale. Elle doit être constante sans éclairer les objets ni le sol. Elle doit permettre d’identifier par sa couleur et l’intensité de sa chaleur les différences entre les espaces et garder l’aspect de conte. Les mouvements font voir la lumière, pas la lumière les mouvements. Eviter toute lumière de face, de douche…
Il y a une voix, il y a des voix à créer par une bande-son pour faciliter la compréhension des scènes qui sont courtes et qui traversent des lieux différents mais aussi pour soutenir cette idée de partage entre le réel, le récit, la mémoire et le rêve. Les bruits naturels comme le ruisseau, la pluie, le vent et les oiseaux sont indispensables.
Ce chantier d’écriture nous offre aussi de découvrir le champ musical de deux continents qui sont si loin l’un de l’autre et si proches des hommes. Cette pièce peut être considérée comme un hymne à la liberté dans un monde où l’engagement de la création fait peur.
K. S.
" « Naître au monde »… Kazem Shahryari met en scène deux jeunes femmes qui deviennent pleinement adultes et elles-mêmes en gagnant leur liberté. Avec Départ et Arrivée, pièce écrite à quatre mains avec le dramaturge irlandais Dermot Bolger, Kazem Shahryari nous offre une nouvelle fois, en son Art studio théâtre, un bel hymne à la liberté et à l'indépendance, et surtout deux beaux portraits de femmes." Jean-Paul Debest L’Humanité, 7 décembre 2004
"Deux destins qui se croisent : (…) Deux récits émouvants, écrits dans une volonté très précise de mise en scène, en deux langues (…) Un beau projet (…) Kazem Shahryari a décidément beaucoup de talent. Il est aidé par d’excellents comédiens, bien choisis et parfaitement à leur place. Du théâtre de haute lignée dans un petit lieu paumé mais extrêmement chaleureux." Jean-Luc Jeener, Figaroscope, 24 novembre 2004
"Deux femmes qui ont fait le choix de l’amour croisent leur destin. Avec une belle distribution. Du théâtre rare." Jean-Luc Jeener, Figaroscope, 17 novembre 2004
"Les deux auteurs font œuvre utile avec un théâtre qui éclaire les ténèbres du monde d’aujourd’hui. Jean-Marc Stricker, France Inter , 14 novembre 2004
"Kazem Shahryari a ouvert une salle de théâtre dans le 19ième arrondissement. Il en a fait un lieu absolument magnifique où il fait des créations et des mises en scène tout à fait intéressantes. Il nous avait fait découvrir en France un très très grand dramaturge irlandais qu’on ne connaissait pas, Dermot Bolger. Il a monté de Dermot Bolger deux pièces qu’on avait beaucoup aimé ici à Cosmopolitaines. Il récidive avec Départ et Arrivée, une pièce signée par Dermot Bolger et par lui-même." Paula Jacques, France Inter-Cosmopolitaines, 14 novembre 2004
"Une pièce débordant de sensibilité. Une entreprise littéraire rare au théâtre. Magnifique direction d’acteurs." Myrto Reiss, Theatreonline.com, 8 novembre 2004
"La grande réussite de cette pièce, c’est que sans oublier qu’on a affaire à une jeune fille irlandaise et à une jeune fille kurde, on va au-delà. On peut se retrouver historiquement là, maintenant, ou après. (…) L’Art Studio Théâtre est un lieu magnifique. (…) C’est extraordinaire et très troublant." Alexandre Laurent, Radio Île de France, 30 octobre 2004
"Une pièce remarquable, chaleureuse, humaine, tendre et solidaire, à l'image de Kazem. Un théâtre du 19ème, un metteur en scène, un écrivain, une pièce, un petit bijou à connaître absolument !" La lettre de Joël Houzet, novembre 04
"D’une écriture vivante, imagée, dans laquelle alterne émotion et drôlerie, souffrances et espoir, ce spectacle est particulièrement bien rendu par des comédiens au jeu juste, d’un grand naturel et authenticité. Une pièce, deux textes, un lieu également à découvrir rapidement." Michèle Taieb, cinéthéâ-art et spectacle
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