En allemand surtitré. Première en France.
Dans ce Molière explosif et explosé qui fit sensation à Berlin lors de l’ouverture de la dernière saison de la Schaubühne, Alceste est un kamikaze, un militant fanatique de la sincérité qui pour mieux dénoncer l’hypocrisie des conventions sociales choisit d’en incarner l’obscénité.
En France, si nous avons la chance d’entendre Molière dans sa propre langue, la fidélité qui nous lie à son texte risque parfois d’inhiber notre approche de ses chefs-d’œuvres.
Ivo van Hove explore Molière d’une manière totalement autre et décomplexée. Il s’interroge ainsi sur la figure d’Alceste : qui est-il ? Est-ce un malade, affligé d’un excès de bile noire ? A ce compte, c’est sa mélancolie qui s’exprimerait par sa bouche et Philinte, l’ami et le confident, serait d’abord là pour nous faire comprendre où se situerait un « juste milieu » du comportement en société. Mais la critique qu’adresse Alceste à l’humanité entière ne serait-ce vraiment qu’un symptôme ?
Autre question que soulève Ivo van Hove : Philinte ne se laisserait-il pas corrompre lui aussi, car son « juste milieu » a, au fond, déjà choisi son camp ?
Au final Alceste explose, n’en peut plus, il faut faire éclater la vérité, il l’exige même s’il doit devenir la risée, le bouc émissaire de tout ce petit monde.
Dans sa mise en scène Ivo van Hove, nous renvoie à notre propre responsabilité critique : que vaut une vérité qui, d’un seul geste, s’affirme et s’abîme dans la violence d’une révolte isolée – mais que vaudrait une société où cette révolte ne s’exprimerait pas ?
« Un casting moliéresque parfait ! » Berliner Zeitung, 21 septembre 2010
« Brillant ! » Die Welt, 20 septembre 2010
« La pièce et sa mise en scène sont ici aussi justes que pertinentes. » Deutschlandradio Kultur, 19 septembre 2010
« Dans Le Misanthrope, on est époustouflé par l'emploi magistral de la vidéo avec parois sans tain, caméras invisibles ou au contraire volontairement à vue, utilisation de supports divers jusqu'aux écrans de tablettes électroniques. (…) Un engagement radical, une manière délibérément brutale de s'emparer des textes sous la houlette d'artistes très originaux et qui ne détestent pas une certaine insolence. » Armelle Héliot
8, boulevard Berthier 75017 Paris
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