Un PDG et une SDF se rencontrent sur un toit d'immeuble repeint en blanc. Ces deux individus que tout oppose réalisent peu à peu qu'ils ont eu la même idée au même moment : sauter dans le vide. Oui mais voilà : chacun d'eux espérait avoir ce jour-là l'exclusivité du suicide. S'en suit alors un débat absurde pour savoir qui aura la priorité pour en finir. En bref, qui des deux est le plus à plaindre...
Un lieu à priori désert. Neutre et déprimant à souhait. Un toit d’immeuble repeint en blanc.
C’est sur cet enfer immaculé que va se jouer une comédie cocasse. Deux individus qui ne se connaissent pas vont s’y rencontrer bien malgré eux. En commun, ils n’ont que la couleur noire de leurs vêtements respectifs. Pour tout le reste, ce sont les deux personnes les plus dissemblables qui se puissent trouver. Le premier est un homme, la deuxième est une femme. Le premier est le PDG de l’importante entreprise qu’abrite l’immeuble. La deuxième une SDF qui crèche tous les jours sur les marches de celui-ci. Le premier expérimente son tout premier burn-out. La deuxième refuse une nuit supplémentaire à la belle étoile. Il est grand le désarroi de ces deux gus, lorsqu’ils s’aperçoivent, perchés sur leur toit blanc, qu’ils ont tous les deux prévu la même chose au même endroit et au même moment.
Chacun des deux ressent alors dans son fort intérieur la même injustice criante : pour une fois qu’ils allaient avoir droit à leur reconnaissance publique, à leur petit moment de gloire, voilà qu’un individu fort in à propos s’invite pour gâter la fête. Pour des raisons symboliques, tous deux veulent faire le grand saut de ce toit et pas d’un autre. Pour que chacun puisse avoir droit à son petit article personnel dans le journal du lendemain, il n’y a donc qu’une seule et unique solution : l’un des deux doit se résigner à faire « ça » un autre jour. Seulement voilà, céder la place à son prochain n’est pas inhérent à la nature de l’homme. Il va falloir se battre pour ce billet vers l’ailleurs, décider qui des deux a le plus de légitimité à l’obtenir en premier. Décider, par conséquent, qui des deux est le plus à plaindre. A partir de là, le combat s’engage, le « concours du plus malheureux » débute, et l’histoire peut réellement commencer.
Car c’est bel et bien l’histoire d’un débat absurde, que cette comédie prétend raconter. Un débat urgent et irrité entre deux âmes à l’opposé l’une de l’autre qui s’insupportent dès le premier regard. Sur un thème à priori grave, cette pièce est avant tout faite pour faire rire. Rire du malheur des autres avec cette liberté décomplexée que seul procure l’humour noir. Pour faire rire, mais pas seulement. Car ce récit se veut aussi une apologie du dialogue comme remède à tout, et un conte d’aujourd’hui sur les amitiés qui commencent mal. Bien qu’ils soient seuls sur scène, les deux désespérés font exister par leur discussion une myriade de personnages divers et burlesques parfois. Du psy dépressif au copain clodo en passant par Mylène Farmer, les deux individus sont accompagnés tout au long de leur dispute par ces figures absentes, souvent responsables de leurs multiples déboires. Et puis, il y a ce troisième personnage, bien présent cette fois, qui vient régulièrement interrompre la macabre discussion. Ce peintre en bâtiment qui vient de repeindre le toit en blanc et qui aimerait bien pouvoir passer la deuxième couche. Ce gêneur récurrent à qui il faut mentir et prétendre une pause cigarette pour éviter qu’il ne prévienne les secours.
Patient au début, il s’agace rapidement lorsqu’il constate lors de ces tentatives suivantes qu’ils n’ont toujours pas bougé de son chantier. Aussi banal qu’ils sont surprenants, il sert d’élément perturbateur, qui vient sans cesse rappeler aux deux hommes l’inconfort et l’urgence de leur situation. Au cours de cet improbable débat, des questions sont posées, soulevées, et laissées en l’air la plupart du temps. Comment s’opèrent les mauvais choix de la vie ? Qu’est ce qui fait déborder le vase ? Quand est-ce qu’on décide de laisser tomber les rêves ? Les interrogations se bousculent les une à la suite des autres, occultées toujours par une plus grande question. Celle qui les anime. Qui doit sauter en premier ? Qui est le plus à plaindre ? Où chacun d’entre eux se situe t-il sur l’échelle de la déprime ? Comment se calcule le taux de chagrin ? Car c’est bien d’un calcul dont il est question. Malheureusement pour eux, et c’est ce qui rend le débat ardu pour nos deux personnages, mais comique pour le spectateur, l’instrument de mesure du malheur n’a encore jamais été inventé.
Epurée à l’extrême au niveau des décors (la pièce se passe sur un toit vide), la mise en scène prend le partie d’un jeu d’acteurs naturaliste, vivant, et agressif. Les costumes jouent sur le contraste de couleurs entre le peintre et les deux personnages principaux. Entre chansons françaises et classiques du rock, la musique varie et ponctue les trois actes. Le jeu de lumière mit en place évoque l’atmosphère d’un extérieur d’été.
À voir absolument même si l'on est pas habitué à fréquenté les salles de théâtre. Une histoire prenante, des comédiens qui occupent bien la scène et qui ne vous laisseront pas le temps de vous ennuyer. Le sujet peu paraître un peu noir mais la pièce ne l'est pas. J'ai passé une bonne soirée et je vous recommande cette ensemble de comédiens et sa pièce bien écrite.
Agréable surprise que cette pièce qui nous emmène sur des sujets difficiles avec beaucoup d humour et de tact, on rit et on est aussi émus très souvent, le texte est bien écrit, les acteurs très bons dans leurs rôles respectifs. On ne peut que les encourager, on entendra reparler de claire giuseppi, bravo !
Très agréable découverte. C'est une association réussie de trois jeunes acteurs de talent. Leur jeu est juste, la mise en scène efficace, le spectacle est rythmé, et le texte très beau reflète une actualité sociale émouvante. Allez soutenir ces jeunes talents et passez une bonne soirée.
Pour 3 Notes
À voir absolument même si l'on est pas habitué à fréquenté les salles de théâtre. Une histoire prenante, des comédiens qui occupent bien la scène et qui ne vous laisseront pas le temps de vous ennuyer. Le sujet peu paraître un peu noir mais la pièce ne l'est pas. J'ai passé une bonne soirée et je vous recommande cette ensemble de comédiens et sa pièce bien écrite.
Agréable surprise que cette pièce qui nous emmène sur des sujets difficiles avec beaucoup d humour et de tact, on rit et on est aussi émus très souvent, le texte est bien écrit, les acteurs très bons dans leurs rôles respectifs. On ne peut que les encourager, on entendra reparler de claire giuseppi, bravo !
Très agréable découverte. C'est une association réussie de trois jeunes acteurs de talent. Leur jeu est juste, la mise en scène efficace, le spectacle est rythmé, et le texte très beau reflète une actualité sociale émouvante. Allez soutenir ces jeunes talents et passez une bonne soirée.
6, rue de la Folie Méricourt 75011 Paris