Elles sont âgées, les quatre dames assises là. Un jardin d’été, des après-midi à thé, elles discutent. Aucune nostalgie, mais un dialogue vif, cru, rapide. Ça fuse, échanges ludiques et cocasses. On parle des enfants, et des rages de dents. On chante. Le temps est passé, on se rappelle qu’au-dehors, il y a eu des bagarres et des histoires d’amour, une quincaillerie remplacée par un magasin bio, puis un McDo. Tout a fermé. Elles blaguent, rient beaucoup, racontent le monde comme il est, comme il va. Et la fin de tout, l’apocalypse peut-être, apparaît comme prophétisée. L’eau manquante, les déchets, les dérives chimiques, la surconsommation et l’activité frénétique, la faim ou la finance.
Autrice contemporaine née à Londres, Caryl Churchill surprend dès les années soixante par un théâtre politique, féministe, truffé d’inventions formelles. Elle bouleverse encore la scène britannique jusqu’à Escaped alone, titre anglais et originel de la pièce qu’elle écrit à 78 ans et crée au Royal Court. Le metteur en scène Marc Paquien s’empare de ce quartet féminin, tac au tac diabolique. Il aime les actrices et les héroïnes, il a dirigé Dominique Blanc dans La Locandiera de Goldoni, Catherine Frot dans Oh les beaux jours de Beckett, il a mis en scène Molly Bloom, Antigone, Phèdre ou La Voix humaine. Ici, quatre grandes figures de la scène saisissent les échanges de ces voisines, amies et complices, Cassandres au rire acerbe.
« Caryl Churchill imagine une apocalypse qui engloutirait tout ce qui donne son sens au monde. Elle en fait le récit d'une plume désopilante, agrégeant l'absurde à l'inepte, jusqu'à faire surgir la vision d'un ciel d'où tomberaient les animaux. » Télérama sortir TT
« Subtilement mise en scène par Marc Paquien et portée par d'immenses comédiennes, la brève comédie apocalyptique de Caryl Churchill étonne, amuse autant qu'elle effraie. » Les Echos
« Avec un talent sûr, Marc Paquien se défait justement du souci de vraisemblance et de réalisme pour créer une mise en scène à l’écoute de la langue, pour travailler la question de l’adresse au public de manière fine et sensible. Cela, il l’accomplit grâce au jeu parfaitement accordé de ses quatre interprètes, qui permet à travers la forme imposée de l’écriture d’atteindre des moments d’émotion, de vérité. » Agnès Santi, La Terrasse
D'excellentes comédiennes au service d'un texte sans queue ni tête, parfois poétique, parfois drôle, souvent déroutant. un spectacle court où l'on ne s'ennuie pas, mais pour public averti.
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D'excellentes comédiennes au service d'un texte sans queue ni tête, parfois poétique, parfois drôle, souvent déroutant. un spectacle court où l'on ne s'ennuie pas, mais pour public averti.
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