En espagnol surtitré en français.
La compagnie chilienne Teatro Niño Proletario aborde dans cette pièce le thème de la survie affective à notre époque. Une œuvre où l'expression « aimer à la folie » revêt tout son sens.
Sur scène, sept êtres sont corps et âmes en quête d'amour ; sept acteurs hétérogènes, tant par leur âge que leur corporalité. Ils se dévoilent, se confient, dans une avalanche de balbutiements, de gestes simples et maladroits, de chansons. Ils occupent un lieu indéfini, un hôpital psychiatrique peut-être.
El Otro (l'autre) est construit comme une série d'images, tel le livre dont il s'inspire, L'Infarctus de l'âme, où les photographies de Paz Errázuriz et les textes de Damiela Eltit rendent compte de l'amour des patients du plus grand hôpital psychiatrique chilien. Nous assistons à la rencontre incertaine avec l'autre, l'autre dans son imperfection, l'autre tel que l'amour nous le fait percevoir.
Par-delà l'inconfort de notre regard formaté, survient l'envie de ressentir un instant nous aussi le bonheur cet amour fou, dérangé, unique et fugace, qui ne semble possible que dans la démence.
Depuis sa création en 2012, El Otro n'a cessé de tourner au Chili et en Europe (Espagne, Pays-Bas, Belgique).
« Le Nino Proletario est allé dans l’hôpital psychiatrique, mais il a surtout travaillé à trouver un langage pour dire ce que cela peut être d’aimer. Etre à côté, prendre le temps, étreindre et toucher, jouer : écrire sa vie avec son corps qui approche de l’autre. Les mots sont absents d’El Otro, sauf ceux, rares et magnifiques, que l’on entend en voix off. Mais les visages et les corps des sept comédiens parlent, ils disent le désir, la pulsion érotique, la tension et l’attention amoureuses. Et ils s’affichent, avec leurs différences, du bel homme à l’homme de toute petite taille, de la jeune fille à la vieille dame. Tous enfermés dans ce que l’on appelle la folie, et que l’on oublie. » Brigitte Salino, Le Monde, 4 décembre 2017
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