Légende criminelle en sept tableaux . "... dans une véritable tempête, tout être vivant est solitaire, et l'homme en particulier. L'animal a seulement peur de l'éclair, il couine, hurle et se terre dans l'humus, mais l'homme, s'il a suffisamment d'esprit, comprend que le rayon aveuglant le cherche, lui, et que le coup de tonnerre qui gronde après l'éclair prononce en fait son nom.".
La pièce se déroule dans une cellule de prison. Un jeune garçon est détenu pour avoir vomi sur le tableau d'une église. Ce tableau sacré, objet de vénération, est le symbole de l'histoire de la ville et de sa foi, l'unique relique d'un monde "magnifique et libre" que l'on ne connaît plus qu'à travers une
légende, la légende des roses.
Les gardiens de la prison essaient de faire comprendre au garçon la portée scandaleuse de son acte, n'hésitant pas à user de violence. Ils lui annoncent que, vu la gravité de son "crime", deux juges expérimentés et spécialement envoyés du chef-lieu vont mener l'enquête. Un seul juge arrive. Il annonce, énigmatique : "mon ami est mort". Il commence l'interrogatoire. Le juge apprend que, juste avant le crime, le garçon travaillait comme modèle chez une jeune femme peintre qui avait reçu une commande particulière : peindre un tableau sur la légende des roses. Et ne jamais le montrer à personne, ni même au garçon. Il découvre ensuite qu'une certaine relation amoureuse s'était tissée entre le peintre et son modèle. Il pressent enfin un lien mystérieux entre leur amour, la légende des roses et la commande du tableau.
"Les roses sont blanches comme les roses de Dante. Au bout du monde, je crois qu'il y a l'amour, il resplendit comme la métaphore de la rose.
La fille peint le garçon au bout du monde, dans le parfait bien, dans le parfait beau, parmi les roses.
Mais qui a commandé cela et pourquoi ? Des contrats douteux précèdent l'acte.
Avoir vomi sur les roses, les avoir souillées sont à la fois une révolte et un règlement de compte.
D'une part avec la fille qui représente le caractère sensuel et l'érotique du Beau et d'autre part, avec les roses, qui représentent le niveau métaphysique du Bien."
Laszlo Darvasi, 1994
Place de la liberté (Boulevard Foch) 57103 Thionville