Mode d’emploi : Laurence Vielle habite à Bruxelles, Jean-Michel Agius habite à Paris. Ensemble, ils décident de parcourir à pied la distance entre leurs maisons. Elle recueille les voix, les signes du chemin, il crée des danses et des images en marchant. Ensuite, il y a un spectacle où se déploient textes, danses, images et musique. Chroniqueurs de la très grande lenteur, explorateurs des interstices entre les capitales, ils rapportent les matériaux glanés sur le chemin.
Le parcours : 600 kilomètres à pied, à deux. Une marche d’un mois entre Bruxelles et Paris en passant par Ittre, Tournai, Roubaix, Arques, Saint-Omer, Boulogne-sur-Mer, la baie de la Somme, Abbeville, Amiens, Beauvais… De Bruxelles à la frontière française, le trajet se fait surtout le long des canaux, ensuite, détour vers la côte Atlantique (Cap Gris Nez, Boulogne), pour revenir vers Paris.
Le temps de la marche : un temps étirable, réitérable... Une marche en plusieurs temps.
Chaque fois, reprendre le chemin où il a été laissé.
Premier temps : du 26 juillet au 15 août 2005, ensuite du 10 septembre au 21 septembre, et une troisième période, au printemps 2006.
Équipement : sacs à dos, un carnet pour écrire, une caméra, un petit enregistreur pour garder traces des rencontres, un ordinateur portable pour le blog, des cartes IGN…
« Etat de marche, c’est, ce serait, ce sera notre cartographie de mots, visuelle, sonore, charnelle, vocale, musicale, d’un moment de route, une exploration des interstices entre les capitales, le partage d’une sensation retrouvée, celle de faire partie intégrante du monde : nos corps en jambes côtoient l’araignée dans sa toile, au-dessous du vol des oiseaux, à travers le vent, au fil de l’eau, des intempéries, des vies croisées. Nous assistons, pas après pas, à la beauté du monde, avec une jubilation parfois enfantine. En même temps, les usines en friche d’industries finissantes, les gares abandonnées remplacées par les machines automatiques, les cultivateurs éreintés par les nouvelles normes européennes, les autoroutes qui coupent en deux un chemin de terre, nous rendent plus tangibles, la fragilité des temps sombres dans lesquels nous vivons.
Etat de marche, c’est un cheminement devant, avec les spectateurs assis ; lorsque nous nous arrêtions sur la route, notre marche prenait tout son sens. »
Laurence Vielle
2, place Victor Hugo 94270 Le Kremlin-Bicêtre
Voiture : partir de la porte d'Italie, prendre la RN7 en direction de Villejuif. A la hauteur de la station de métro tourner à droite, avenue Eugène Thomas puis au 1er feu à gauche rue Jean Monnet.