Fando et Lis

• Le périple d’un couple vagabond

Pièce clé d’Arrabal, Fando et Lis met en scène le voyage d’un homme et d’une femme paralysée vers la ville miracle Tar. Ce sont des vagabonds. Ils errent et se contentent de peu : une poussette pour transporter Lis et un tambour pour se divertir. Le reste, ils se l’imaginent en se le racontant. Cependant ils tournent en rond, et leur communication devient de plus en plus difficile. C’est par l’arrivée de trois curieux personnages Namur, Mitaro et Toso -préoccupés par la direction du vent et l’envie de dormir-, qu’une étrange discussion va s’engager…

Mise en scène : Collectif Talon Pourpre.

• Note d’intention

L’histoire est une épopée, le périple d’un couple vagabond à la recherche d’un paradis terrestre TAR. Or, Tar est un rêve inaccessible, une utopie. Personne ne sait comment y parvenir. Lis, paralysée des jambes se fait conduire par Fando qui est incapable de faire face à sa solitude. Leur dépendance se renforce. La violence physique de Fando et l’abandon de Lis les conduiront vers une fin tragique : la mort de l’un et le suicide probable de l’autre. Seule la poussette restera comme témoin de leur histoire panique et éphémère.

Le trouble, l’invention et le génie d’Arrabal nous sont gracieusement offerts par l’arrivée de trois curieux personnages : Namur, Mitaro et Toso. Dandys absurdes, génialement paradoxaux, témoins de l’incertitude, des angoisses et de la division du monde. Sous l’apparence d’augures ou de passeurs, viennent-ils nous délivrer un message ? Burlesques et grandiloquents lorsque la situation touche au tragique, ou, au contraire, rationnels et méthodiques si trop de confusion ; ils sont les détenteurs du code arrabalien. Ils planent sur la pièce et sont libres de toute interprétation.

La scénographie épurée sert un spectacle où se mêlent cruauté et poésie. L’intemporalité des costumes, l’énergie des maquillages et le jeu des atmosphères ambre, azur ou rouge nous révèlent la saveur toute méditerranéenne du Talon Pourpre.

Ecrite il y a un demi-siècle, cette pièce n’a rien perdu de son actualité et de son intensité, dans un monde où les repères sont bousculés, bafoués, et où la quête d’un idéal semble abandonnée. Notre compagnie Talon Pourpre se reconnaît dans l’œuvre d’Arrabal. Un univers onirique et cruel régit par la confusion où se côtoient le sacré et le blasphème, la misère et la beauté.

Talon Pourpre