L'histoire de l'homme qui vend son âme à Lucifer contre la réalisation de tous ses désirs est vieille comme le monde. Et si on transposait ce mythe universel aujourd'hui ? On pourrait remplacer les sciences occultes par l'accès au réseau numérique qui promet tous les plaisirs à portée de clic...
La compagnie Émilie Valantin ose le parallèle. Elle a relu les textes classiques : celui de l'auteur élisabéthain Christopher (le premier à écrire sur ce mythe), la pièce de référence de Goethe et une nouvelle de Balzac d'une grande modernité. Et elle a inventé un Faust contemporain qui cède au bonheur facile de la consommation et de la vulgarité. Les airs du célèbre opéra de Gounod, interprétés par Élie Granger au piano et à l'harmonium, accompagnent Jean Sclavis, tour à tour « mauvais ange », chanteur et homme orchestre de cette tragi-comédie carnavalesque.
Faust et usages de Faust est la fois un hommage au mythe, « source de la mémoire collective », un spectacle musical et visuel réjouissant où abondent les péripéties magiques et une caricature de l'individu à l'ère d'Internet, perpétuellement insatisfait.
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