Une chambre froide munie d’un tabouret où un unique spectateur est invité, pour 3 minutes montre en main, à partager un instant de vie de la bouchère.
D’un spectateur à l’autre, l’histoire change ou se répète.
Pour entrer, il suffit de prendre son ticket auprès du boucher et d’attendre son tour ; à la sortie les commentaires vont bon train...
Pour ce spectacle unique limité à quarante personnes par soirée, l’Atelier du Plateau contraint ces quelques privilégiés à réserver et payer à l’avance, ce qui leur donnera le droit et le plaisir de déguster un pot au feu des plus moelleux et de vivre un moment des plus curieux.
Dépêchez-vous, les premiers seront les mieux servis. Le prix comprend le
repas et le spectacle
Des petites histoires de 3 minutes, dans un ordre aléatoire. Plusieurs morceaux de femme, mais une seule bouchère. Un spectacle unique pour un unique spectateur. Prenez un ticket auprès du boucher et attendez patiemment votre tour.
A l’origine il y a la figure de la femme. La femme de mon quotidien, la boulangère, la technicienne de surface, la voisine du dessous, la tante Babette, ma mère… Une femme que je connaît à travers son statut. Elle est mère, travailleuse, souvent les deux à la fois. Coincés entre ces rôles, il y a pourtant ses fantasmes, ses rêves, ses frustruations, sa poésie, son regard sur elle-même. J’ai voulu parler de cette intimité.
Puis j’ai rencontré des bouchères.
Celles qui se désignent elles-mêmes comme « bouchères par amour » sont apparues représentatives de la problématique féminine de toujours : la femme existe-t-elle au delà de son identité sexuelle ?
La bouchère, dans un même lieu est femme, mère, épouse et commerçante. La boucherie, entre le sang, la viande, la chair et les chairs, est particulièrement riche en symboles féminins. La chambre froide est le lieu de conservation. Ainsi notre « Frigo » contient les souvenirs, les moments de vie réels ou imaginaires.
Femme au Frigo est une version personnelle de la femme dans son corps.
Laurence Garcia
Ce regard sur la femme se décline de deux manières, «Le Frigo», théâtre pour un spectateur et une comédienne, propose plusieurs courts-métrages théâtraux, mêlant objets, astuces optiques et jeu d’acteur. Il est question de rites de passage (les premières règles, la première fois), de la femme en tant qu’objet de désir (la préparation de la mariée), ou de la place sociale de la femme (la femme de). Le spectateur est témoin, voyeur, mais jamais acteur. Son regard est dirigé ; il regarde par une lucarne vitrée. Il est protégé physiquement, mais il a pour lui seul une femme qui se raconte.
Sam Mary
Esplanade de la République 91940 Les Ulis