Présentation
Un montage de textes
Quelques extraits
Entretien avec Violaine Arsac
Battue, Vendue,
Mutilée, Emprisonnée
Assassinée
Divorcée
Raillée, Sous-estimée, Négligée
Combattante, Libérée
Vigilante
Victorieuse, Lumineuse
Amoureuse
Avec des mots anciens et des mots nouveaux, elles nous disent la Femme. Elles s’avancent vers nous, tour à tour discrètes, fragiles, revendicatives, provocantes et courageuses.
Violaine Arsac et Caroline Artis sont femmes, bien-sûr… Mais ici, elles sont toutes les femmes, unissant dans leurs souffles et leurs corps l’ample mouvement de la féminité depuis son rejet jusqu’à son accomplissement.
Elles traversent l’abîme de la scène avec certitude. Elles témoignent. Elles donnent. Elles apaisent et attisent.
Elles déposent notre message au creux de ce qui reste avant tout un spectacle. Spectacle incisif, bouleversant, parfois drôle. Un spectacle du rire aux larmes. Pour tenter de nous interpeller sur la place faite aux femmes au sein de ce monde en tumultes…
Alain Héril
(metteur en scène)
« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront. » René Char
« Croyez-moi ne me croyez pas quand j’en témoigne
Ce que je sais du malheur m’en donne le droit
Le bonheur existe et j’y crois. »
Louis Aragon
Le spectacle Femmes à venir… a été créé à partir d’un montage de textes écrits par 25 auteurs différents, parmi lesquels des femmes, mais aussi des hommes, des auteurs classiques et des auteurs contemporains, des écrivains connus et d’autres moins…
- Etel Adnan : Je suis femme
- Louis Aragon : Zadjal de l’avenir
- Mathilde Arrigoni : Vive la révolution !
- V. Arsac & C. Artis : Insultes, Balai, Femmes et pourtant célèbres…,
L’un sans l’autre
- Violaine Arsac : Ignorance, Crimes d’honneur, Il entre,
Pays des droits de l’homme, Souvenirs rouges
- Caroline Artis : Vacances !
- Charles Baudelaire : Spleen et idéal, XXV
- Germaine Beaulieu : Plus ardent au fond de l’océan
- Pierre Corneille : Horace
- Lucie Delarue-Mardrus : Les Esclaves, Femmes
- Waris Dirie et Cathleen Miller : Fleur du désert
- Juliette Drouet : Lettres
- Célyne Fortin : Etre femme
- Madeleine Gagnon : Etres femmes
- Benoîte Groult : Ainsi soit-elle, Les Vaisseaux du cœur
- Jacqueline Held : Monologue d’Eve
- Annie Leclerc : Parole de femme, Hommes et femmes
- Philippe Lemaire : Les prédateurs
- Louise Michel : Mémoires
- Henry de Montherlant : La Reine morte
- Taslima Nasreen : Femmes, manifestez-vous !
- Anna de Noailles : Similitude
- Jean Racine : Andromaque, Bérénice, Phèdre, La Thébaïde
- Jeanine Salesse : Le Pain de pierre
- William Shakespeare : La Mégère apprivoisée
- Anne Sylvestre : Une sorcière comme les autres, La reine du créneau
« Humanité sans force, endurante moitié
Du monde, ô camarade éternelle, ô moi-même !…
Femme, femme qui donc te diras que je t'aime
D'un cœur si gros d’amour et si lourd de pitié ? »
« Je suis la moitié de l'univers : serai-je jamais un être entier »
« On ne comprendra rien à la différence des sexes si on ne voit pas qu’elle s’invente et se fabrique pour l’amour. Notre communauté, c’est notre culte de la différence. C’est différent que je t’appelle, c’est différente que tu me cherches. »
« Vous m’avez aimée servante
M’avez voulue ignorante
Forte vous me combattiez
Faible vous me méprisiez
Vous m’avez aimée putain
Et couverte de satin
Vous m’avez faite statue
Et toujours je me suis tue
S’il vous plait
S’il vous plait faites-vous légers
Moi je ne peux plus bouger. »
« Une nuit s'ouvrira la barrière : les rêves passeront poitrine haute. »
« Adam voudrait que je fasse le ménage. Le ménage… ! En fait de ménage, un jour je ferai un malheur ! Je le sens venir. Un jour je croquerai la pomme ! Comme ça. Pour rien. Sans en avoir envie. Juste pour les embêter. Pour voir la tête qu’ils feront. Un jour je croquerai la pomme. Gratuitement. Juste à cause du ménage… »
« C'est dur mais 'y a pas d'os dedans. Ça bouge tout seul, mais ça n'a pas de muscles. C'est doux et touchant quand ça a fini de jouer, Arrogant et obstiné quand ça veut jouer. C'est fragile et capricieux. Ça n'obéit pas à son maître. C'est d'une susceptibilité maladive. Ça fait la grève sans qu'on sache pourquoi. Ça refuse tout service ou ça impose les travaux forcés. Ça tombe en panne quand le terrain est délicat. Et ça repart quand on n'en a plus besoin. Ça veut toujours jouer les durs alors que ça pend vers le sol pendant la majeure partie de son existence… »
« On naît femmes. A exister, on le devient enfin dans le livre du monde. On est femmes. »
« Saviez-vous qu’en Cisjordanie, l’homme décide du sort de la femme, de son esclavage ou de sa mort ? Et que les mères étouffent donc leurs filles à la naissance plutôt que de les laisser vivre dans ce monde… ? »
« L'orgasme n'est-il pas au corps ce que la lumière est à l'âme, quand l'obscurité tombe une dernière fois au fond des yeux ? »
« Alors la complémentarité entre les deux sexes sera reconnue et cela fera une fameuse brèche dans la bêtise humaine. L'homme et la femme pourront marcher main dans la main. »
BC : Pourquoi avoir choisi de faire un spectacle sur la condition féminine ?
V.A : Je crois que nous avons été rattrapés par l’actualité : il arrive un moment où l'on se dit que ce n’est plus possible et qu'il faut faire quelque chose…
Une Nigérienne a été condamnée à être enterrée vivante et lapidée à mort pour cause d’adultère. Une jeune maghrébine a été brûlée vive dans le local à poubelles d’une banlieue parisienne. En France, une femme sur dix subit des violences conjugales et aux Etats-Unis, une femme est violée toutes les
minutes.
Vous souhaitez donc faire réagir le public ?
Exactement : nous souhaiterions que notre spectacle fasse prendre conscience aux gens que si les femmes ont effectivement remporté de très belles victoires, il reste des injustices, des inégalités, et donc des combats à mener…
Ce spectacle est notre manière de nous exprimer en tant que femmes et citoyennes.
Mais ne pensez-vous pas que le féminisme est un combat d’arrière garde ?
Tout dépend de ce qu’on appelle féminisme : quand on voit les exemples dont je viens de vous parler, on comprend qu’aucun pays ni aucune culture n’est épargné. Les femmes subissent encore des violences et des pratiques discriminatoires ; et cela est intolérable.
A vous entendre, on dirait que vous partez en croisade contre les hommes ?
Mais non : surtout pas ! Nous partons en croisade AVEC les hommes, et en aucun cas contre eux. Ce spectacle n’est pas un acte d’accusation contre la gente masculine. Il s’agit au contraire d’une reconnaissance de nos différences, pour mieux les accepter et les harmoniser. C’est avec l’homme que la femme peut se construire et non pas contre lui. Ou alors tout contre lui !!!
Pour terminer, pouvez-vous nous parler un peu du ton de ce spectacle ?
C’est un spectacle du rire aux larmes, qui aborde des registres très divers : le ton peut être dramatique, émouvant, mais aussi provocant, séducteur, tendre ou drôle… Comme dans la vie !
Propos recueillis auprès de Violaine Arsac
Je suis parfaitement d'accord. Le spectacle est formidable, par le choix, la recherche et la disposition des textes. Les actrices sont extrêmement talentueuses. Elles vous font passer des larmes au fou rire le plus franc en un instant. On oublie tout de suite qu'on est serrés dans une petite salle de théâtre pour plonger au plus plus profond de nous mêmes. Ce spectacle n'est ni fait pour dénigrer les hommes, ni pour présenter la femme comme une victime innocente et l'homme comme son adversaire mortel. On nous signale plutôt, tout ce qu'être un femme implique et en faisant appel à nos émotions, on veut ne pas oublier que loin de notre société ou même en elle, des femmes souffrent encore, avec plus ou moins, la possibilité d'en rire ou d'en pleurer.
Quelle émotion dégage ce deux magnifiques comédiennes pour nous parler de la condition féminine sans sombrer, je suis d'accord, dans un féminisme revendicatif à outrance. Merci de nous rappeler, malgré une certaine évolution des moeurs, combien les acquis sont fragiles surtout à l'heure où nous vivons dans ce monde particulièrement chaviré. Ce spectacle fondé sur une succession de textes si réalistes écrits à la fois par les actrices, metteur en scène et auteurs connus, est habilement construit, il nous laisse parfois sans voix devant la profondeur des messages et nous permet de reprendre notre souffle avec des moments d'humour. Il faut absolument continuer, cette pièce est un succès. N'hésitez-pas à vous déplacer si prochainement elle reprend à l'affiche.
Bravo pour ce merveilleux spectacle. L'équipe et les comédiennes par leur jeux d'émotions et de montage de textes à la manière d'un puzzle nous invitent à nous poser les bonnes questions. Ce chaud/froid est saisissant. Un tel spectacle mérite d'être joué dans une salle beaucoup plus grande. BRAVO et merci à BOUFFON Thêatre de nous faire partager des spectacles d'une telle qualité. Merci et Bravo à tous ! P.S. LEs comédiennes sont merveilleuses tant sur le plan de leur jeux que dans leur attitude. Valérie
La pièce Femmes à venir est un spectacle à voir absolument. Non seulement les deux comédiennes sont sublimes, visiblement habitées par leur rôle, réellement impliquées par le discours qu'elles clament, mais en plus elles font passer un message sur la condition fémine sans tomber dans un féminisme primaire qui pourrait heurter plus d'une personne. Car parler tantôt de façon extrêmement dramatique, à la limite parfois du mal-aise, tantôt de façon humoristique, ce qui casse le rythme et permet aux spectateurs de se remettent de leurs émotions, du "malheur" des femmes est un pari hautement risqué mais totalement réussi. Cette pièce est une réussite, tant dans le jeu, la mise en scène que les dialogues.
Je suis parfaitement d'accord. Le spectacle est formidable, par le choix, la recherche et la disposition des textes. Les actrices sont extrêmement talentueuses. Elles vous font passer des larmes au fou rire le plus franc en un instant. On oublie tout de suite qu'on est serrés dans une petite salle de théâtre pour plonger au plus plus profond de nous mêmes. Ce spectacle n'est ni fait pour dénigrer les hommes, ni pour présenter la femme comme une victime innocente et l'homme comme son adversaire mortel. On nous signale plutôt, tout ce qu'être un femme implique et en faisant appel à nos émotions, on veut ne pas oublier que loin de notre société ou même en elle, des femmes souffrent encore, avec plus ou moins, la possibilité d'en rire ou d'en pleurer.
Quelle émotion dégage ce deux magnifiques comédiennes pour nous parler de la condition féminine sans sombrer, je suis d'accord, dans un féminisme revendicatif à outrance. Merci de nous rappeler, malgré une certaine évolution des moeurs, combien les acquis sont fragiles surtout à l'heure où nous vivons dans ce monde particulièrement chaviré. Ce spectacle fondé sur une succession de textes si réalistes écrits à la fois par les actrices, metteur en scène et auteurs connus, est habilement construit, il nous laisse parfois sans voix devant la profondeur des messages et nous permet de reprendre notre souffle avec des moments d'humour. Il faut absolument continuer, cette pièce est un succès. N'hésitez-pas à vous déplacer si prochainement elle reprend à l'affiche.
Bravo pour ce merveilleux spectacle. L'équipe et les comédiennes par leur jeux d'émotions et de montage de textes à la manière d'un puzzle nous invitent à nous poser les bonnes questions. Ce chaud/froid est saisissant. Un tel spectacle mérite d'être joué dans une salle beaucoup plus grande. BRAVO et merci à BOUFFON Thêatre de nous faire partager des spectacles d'une telle qualité. Merci et Bravo à tous ! P.S. LEs comédiennes sont merveilleuses tant sur le plan de leur jeux que dans leur attitude. Valérie
La pièce Femmes à venir est un spectacle à voir absolument. Non seulement les deux comédiennes sont sublimes, visiblement habitées par leur rôle, réellement impliquées par le discours qu'elles clament, mais en plus elles font passer un message sur la condition fémine sans tomber dans un féminisme primaire qui pourrait heurter plus d'une personne. Car parler tantôt de façon extrêmement dramatique, à la limite parfois du mal-aise, tantôt de façon humoristique, ce qui casse le rythme et permet aux spectateurs de se remettent de leurs émotions, du "malheur" des femmes est un pari hautement risqué mais totalement réussi. Cette pièce est une réussite, tant dans le jeu, la mise en scène que les dialogues.
Le spectacle que les deux comédiennes nous offrent est renversant. Quelques phrases et déjà on est au coeur du sujet, alternant le drame de la brutalité la plus cruelle aux regards, ambigus parfois, de l'amour et de la joie éternelle d'être femme. Le choix des textes est très efficace et les comédiennes ont construit une adaptation pleine de subtilité. L'humour nous offre, juste quand le souffle nous manque, une respiration salutaire. Cet humour-là est noir, certes et parfois jaune, hélas. Quoi, nos consciences seraient-elles incertaines ? Finalement, ce spectacle ne nous parle pas de droit, de condition féminine. Non, il nous parle de combat et fait de nous d'inconditionnels féminins. Voilà certainement sa grande réussite.
26-28, rue de Meaux 75019 Paris