Frehel, la goualante de l'indomptée

   
Présentation
Note de mise en scène
Pourquoi un spectacle “Fréhel” aujourd’hui?
Quelques extraits de presse
Frehel 

• Présentation

C’est l’évocation d’un Paris aujourd’hui disparu, la fresque d’une époque incroyable où tous les excès sont permis, quand on s’appelle Maurice Chevalier ou Mistinguette. C’est aussi et surtout Fréhel la plus grande chanteuse réaliste du début du siècle, dont les succès (la Java Bleue, Tel qu’il est il me plaît, Du gris...) sont dans la mémoire collective des Français. Fréhel, personnage hugolien sorti du ventre de Paris, excessive, canaille, drôle et misérable, qui interpelle les passants, provoque, rigole et chante : Un destin exceptionnel qui méritait bien qu’on lui consacre un spectacle.

Haut de page

• Note de mise en scène

Dans un bistrot sans nom, une pocharde pas très distinguée se gorge d’un breuvage plus connu pour apporter l’oubli que pour raviver les souvenirs. Elle erre à la recherche de sa place. Sa place sur la banquette de moleskine. Sa place dans le coeur des hommes qui l’ont aimé. Sa place dans le choeur des indifférents silencieux qui ne prononcent plus son nom: Fréhel. “Place Fréhel”, aux croisements de l’insolence et de la tendresse, de la passion et de la déchéance, de la gloire et de la solitude. Une place d’où ne partent et ne débouchent que des impasses..... Et pourtant, vu de haut, c’est une étoile!

Haut de page

• Pourquoi un spectacle “Fréhel” aujourd’hui?

Ce n’est ni l’anniversaire de sa mort, ni celui de sa naissance. C’est la mode des lasers, des arrangements et des mises en scène. Et pourtant une comédienne, seule avec son accordéoniste, interprète une histoire, des chansons qui ont fait rire et pleurer ses grands-parents!! Elle retrace la vie d’une artiste presque oubliée, d’une femme brisée d’un talent ruiné par la drogue et l’alcool. Pourquoi? Parce que, aujourd’hui comme hier nous croyons que la poésie peut être populaire, que la musique peut être mélodie, que la déchéance n’est pas irréversible, que le théâtre parle plus aux âmes qu’à l’intelligence.

Haut de page

• Quelques extraits de presse 

Taïra, pour notre plaisir, incarne Fréhel avec une véracité magnifique, accompagnée de J. Cilento, à la présence discrète et chaleureuse..... Le Figaro

Un hommage vibrant interprété par une vraie nature, Taïra, qui sait émouvoir, faire rire et fredonner, comme une complainte des faubourgs... L’Evénement du Jeudi

Avec une vérité poignante, Taïra, soutenue par J. Cilento, restitue l’authenticité poisseuse d’une vie sulfureuse, flambée dans l’énergie du désespoir. Elle s’enflamme comme un volcan qui se consume pour mieux faire fleurir refrains et goualantes...... Le Parisien

Taïra est drôle, émouvante, irréprochable dans l’interprétation de la diva du mélo populaire... Un travail net et juste qui remue le coeur...  l’Humanité

Haut de page

• Frehel

“La complainte de ma vie.... Et comment n’appellerais-je pas ma vie une complainte, moi qui depuis l’âge de cinq ans, n’ai cessé de pousser la romance, moi qui à cinq ans paraît-il, sans rien savoir de l’existence, faisais passer dans mes chansons toute la misère du coeur humain, toute la frénésie de l’amour et toute sa tristesse. Coups durs, coups de cafard, joies, triomphes et déchéances, ma vie roule tout cela pêle-mêle. Un seul moment me retrouve chaque soir pareil à moi-même, c’est celui où devant la rampe tout fait silence en moi ; où à l’être tumultueux que je suis, se substitue l’image que le public s’est faite de moi : Fréhel, la complainte de Paris. J’ai eu de bons instants et d’autres atroces, j’ai été pauvre, j’ai été très riche, j’ai fait des folies et même des bêtises, j’ai aimé avec passion et détesté avec force, j’ai roulé ma bosse ici et là, j’ai vu beaucoup de choses. En somme ça ne fait pas une trop mauvaise complainte....”
Fréhel est née le 14 Juillet 1891 et c’est un drôle de feu d’artifice que lui réserve la vie. Elle a été la plus grande chanteuse réaliste de la première moitié du siècle. Aimée de tous, populaire malgré l’exil, l’alcool, la drogue et la misère on la surnommait “l’inoubliable et l’inoubliée” . Vedette à 15 ans à l’Univers, elle joue dans la revue du Moulin Rouge, en compagnie de Mistinguette, rencontre Maurice Chevalier en 1909, qui devient l’amour de sa vie et qui la quittera pour Mistinguette provocant le drame et le début de sa décadence. Elle s’exile à St Pétersbourg à la cour du Tsar de Russie, puis en Roumanie. En 1918, on organise déjà en France des galas de soutien pour la rapatrier de Constantinople où elle avoue prendre 15g de cocaïne par jour.
Enlaidie, déformée, prématurément vieillie par les excès, elle redémarre une deuxième carrière en 1923 à l’Olympia où elle demeurera tête d’affiche jusqu’en 1940. Très appréciée aussi au cinéma, elle tourne dans 18 films dont les plus connus sont : La rue sans nom, Pépé le Moko, Le roman d’un tricheur, La maison du Maltais, Une java et Un homme marche dans la ville.
A la libération on la retrouve ruinée, vieillie, brisée. Elle traîne de bars en bars et trouve encore quelques petits engagements minables contre un verre ou deux. Des admirateurs la sauvent de l’asile en organisant des galas de soutien. On lui loue une chambre sordide rue Pigalle et elle y meurt le 3 février 1951. Il y eut foule à son enterrement pour un dernier hommage.

Haut de page