Ils ne sont pas comédiens et ont entre 18 et 23 ans. Ils répondent à des questions sur leurs amours, leurs inquiétudes, leur vision du futur, la famille. Une performance sans fard et sans pincettes.
Ana Borralho et João Galante aiment davantage le réel que la fiction. La performance, plus que l’art dramatique. Les actes plutôt que les histoires. Et lorsqu’ils se mettent à l’écoute de la jeunesse pour prendre le pouls de notre époque, ils lui tendent un micro de manière franche et directe. Le tandem d’artistes habitué à des performances sur l’intimité s’efface pour laisser place à des jeunes rencontrés là où se jouera Gâchette du bonheur. A Montreuil, comme à Valenciennes, Budapest ou Lisbonne, les participants sont invités à se raconter.
Ils parlent moins du bonheur que de leurs désirs, de leur regard sur la société, de l’intime. L’ensemble suit la logique aléatoire d’un jeu de roulette russe, où priment les associations d’idées et une énergie collective explosive. Quand des artistes adeptes de la prise de risque mettent sur scène des jeunes qui s’exposent, la confidence frôle l’exhibition. La vision d’Ana Borralho et João Galante, amoureux du « No Future » punk, rencontre celle d’une jeunesse en route vers son avenir : confrontation.
« Si ce jeu de la vérité dérange, lasse, étonne simultanément, il ne manque pas d’interroger sur notre capacité à donner du crédit à toute histoire présentée comme véridique. Pourquoi repousse-t-on l’hypothèse que ce pourrait être des acteurs qui interprètent ? Pourquoi balaie-t-on la supposition que le texte a été appris préalablement et que les hésitations sont un jeu ? » Anne Diatkine, Libération
63, rue Victor Hugo 93100 Montreuil