Elle a quarante ans, un travail honnête, une vie de couple, et un soudain besoin d’entrer dans l’inconnu. Déflagration intérieure. Harper Regan vit sous pression, sous un assemblage composite d’une succession d’oppressions.
Pression familiale : son adolescente de fille fait sa crise, son bonhomme de mari a perdu son boulot. Tous ont dû déménager.
Pression professionnelle : elle assure seule l’intendance de la maison, et son patron lui refuse un jour de congé pour voir son père mourant.
Voyage initiatique d’une quarantenaire déphasée, Harper Regan fait émerger de l’extraordinaire dans les impasses du réel. Rencontres tendres, bouleversements intimes, impulsions libératrices, l’héroïne fait face à l’ordinaire cruauté du banal. Elle fait front, part en guerre contre ses propres résignations, et terrasse les monstres d’un quotidien étouffant.
Elle sort grandie, sans violence, attendrie et vivante d’un insolite parcours imaginé par le dramaturge anglais Simon Stephens, né en 1971, formé au Royal Court de Londres, remarqué notamment pour sa pièce Pornography, et mis en scène par Lukas Hemleb.
Ce dernier, sensible à « la délicatesse, l’intelligence, l’élégance » de Harper Regan, cisèle en orfèvre une pièce en suspension, « où la crainte du pire affleure toujours, mais où demeure un espoir, une lumière. C’est un texte qui détecte et fait se frotter les plaques sismiques des êtres ». Un univers ni noir ni froid, simplement « salutaire ».
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