Présentation
A propos de The Making of
Americans de Gertrude Stein
Spectacle musical de Heiner Goebbels inspiré du texte de Gertrude Stein " The making of Americans ".
Heiner Goebbels poursuit, avec une délectation ludique de plus en plus grande, son exploration des formes, des musiques, de la voix, des relations du geste avec le texte, avec les langues. Il réunit cette saison trois interprètes aux talents multiples : tour à tour comédiennes, danseuses, musiciennes, les différentes facettes de leur art sont sollicitées à chaque moment de cette nouvelle pièce.
Marie Goyette, pianiste canadienne, exceptionnelle personnalité qu’un précédent spectacle du compositeur allemand révèla à Nanterre en 1997 (La Reprise) est désormais associée à la danseuse-chanteuse suédoise Carlotta Engelkes et à la stupéfiante joueuse d’instruments traditionnels japonais Yumiko Tanaka.
De ces trois mondes exotiques, Heiner Goebbels construit sa propre fable, inspirée de la somme de Gertrude Stein The Making of Americans. Si le verbe de l’écrivain américain est déjà haut en couleur, ne doutons pas que les inventions de ce spectacle sauront lui donner le change visuel et sonore.
« Au cœur de la création, il y a toujours une énigme. Un petit coin d’expérience irréductible. Quelque chose qui irrigue l’œuvre souterrainement, mais qui ne se verbalise pas. Marcel Proust, dans un passage fameux de A la recherche du temps perdu, avait ainsi distingué un pan de mur jaune dans une toile du génial Vermeer de Delft. Le compositeur et metteur en scène allemand Heiner Goebbels, la cinquantaine approchant, n’est pas près d’éventer ce genre d’énigme. Il préfère lui donner un nom, “Hashirigaki”, et en faire le titre de sa nouvelle création ». Alexandre Demidoff, Le Temps, 21 septembre 2000.
« Pet sounds est le plus grand disque de rock jamais fait. J’avais beaucoup d’idées inachevées, des fragments de musique que j’appelais des “sensations”. Chaque sensation représentait un certain état ou une certaine émotion que j’avais ressentis, et j’avais pour projet de les assembler en une espèce de mosaïque. » Brian Wilson (The Beach Boys).
Heiner Goebbels poursuit, avec une délectation ludique de plus en plus grande, son exploration des formes, des musiques, de la voix, des relations du geste avec le texte, avec les langues. Hashirigaki réunit trois interprètes aux talents multiples : tour à tour comédiennes, danseuses, musiciennes, les différentes facettes de leur talent sont sollicitées à chaque moment de ce nouveau spectacle au titre japonisant qui signifie à la fois courir, se dépêcher et rédiger, faire des esquisses. Marie Goyette, pianiste canadienne, exceptionnelle personnalité qu’un précédent spectacle du compositeur allemand révéla à Nanterre en 1997 (La Reprise) est désormais associée à la danseuse-chanteuse suédoise Charlotte Engelkes et à la stupéfiante joueuse d’instruments traditionnels japonais Yumiko Tanaka. En faisant dialoguer ces trois mondes exotiques sur fond de musiques pop, Heiner Goebbels construit sa propre fable, inspirée de la somme de Gertrude Stein The Making of Americans et d’un texte extrait de Geography and Plays du même auteur.
Heiner Goebbels appréhende de façon décalée les rapports entre le corps et son double, entre l’humain et son espace, et fait résonner la langue, les instruments et les accessoires de façon improbable en revisitant des airs des Beach Boys (« Caroline, No », « Don’t talk [put your hand on my shoulder] » et « I just wasn’t made for these times »). Plasticien autant que musicien, bricoleur et recycleur tout à la fois, l’artiste collectionne dans Hashirigaki des instants d’étrangeté, les sonorise et les colorise, histoire de bouleverser nos repères perceptifs.
A propos de The Making of Americans de Gertrude Stein
« Est-ce que quelqu’un connaît The Making of Americans de Gertrude Stein ? C’est en fait, je pense, l’un des grands chefs-d’œuvre de prose de ce siècle. Stein était une experte psychédélique, pourrait-on dire, pour vous donner un point de référence qui vous soit familier ; elle s’intéressait à l’art en tant qu’expression de différentes modalités de conscience et à la composition de la prose en tant que forme de méditation tel le yoga.
Et tel le Yoga, elle s’intéressait au langage comme de la méditation-prière pure, peut-être même éloigné de ses attaches. Pour vous donner un exemple (si cette idée est trop abstraite et complexe) : comme Alfred Lord Tennyson afin de se mettre en état d’hypnose, répéterait le nom « Alfred Lord Tennyson ; Alfred Lord Tennyson ; Alfred Lord Tennyson ; Alfred Lord Tennyson ; Alfred Lord Tennyson ; Alfred Lord Tennyson ; Alfred Lord Tennyson ; Alfred Lord Tennyson ; Alfred Lord Tennyson ; Alfred Lord Tennyson », jusqu’à ce que les sons n’aient plus aucun rapport mais deviennent uniquement des sons purs dans un vaste univers physique, et il se trouverait ainsi dans un état d’exaltation bizarre et sans vanité aucune.
Gertrude Stein utilisait donc la prose de la même manière, c’est-à-dire en la traitant à la fois comme matériaux signifiants et comme éléments dépourvus de sens qui articulent de simples structures rythmiques que l’on pourrait prononcer à voix haute. »
Allen Ginsberg
« J’écoute, je sens, je vois toujours la répétition qui se manifeste chez
tous. L’amour de ce qui se répète est en moi à chaque instant de ma vie. Et,
toujours, finit par se former l’histoire complète de ceux que je connais.
Quelquefois, je connais, j’entends, je sens, je vois tout ce qui se répète en un
être ; tout ce qui est essentiel, l’ensemble d’un être, mais c’est, en
quelque sorte, un assemblage de morceaux ; cela ne forme pas un tout. Les gens de cette
espèce se répètent par bribes, ils ne m’apparaissent jamais, durant toute leur
vie, comme un tout, mais comme une succession. »
« Répéter, répéter et répéter, commencer et finir, être jeune, moins jeune, puis
vieillir, puis cesser d’exister, tout cela, je le trouve en moi-même, je le
conçois. La relation entre l’être et la réflexion sur l’être, entre exister
et vivre, entre ce qu’on apprend et la part de bêtise qui est en chacun de nous,
tout cela est maintenant bien en mois, bien sensible, et j’attends. »
Gertrude Stein
Américains d’Amérique, Stock, 1971.
7, av. Pablo Picasso 92000 Nanterre
Voiture : Accès par la RN 13, place de la Boule, puis itinéraire fléché.
Accès par la A 86, direction La Défense, sortie Nanterre Centre, puis itinéraire fléché.
Depuis Paris Porte Maillot, prendre l'avenue Charles-de-Gaulle jusqu'au pont de Neuilly, après le pont, prendre à droite le boulevard circulaire direction Nanterre, suivre Nanterre Centre, puis itinéraire fléché.