Hérodias

Paris 11e
du 18 au 26 mars 2006
1h20

Hérodias

Dans sa citadelle de Machaerous, au bord de la Mer Morte, Antipas retient prisonnier Ioakanann (Jean-Baptiste), qui condamne publiquement son union incestueuse avec Hérodias. La toile des conflits internes, politiques et religieux se tisse entre les opposants et alliés d’Antipas, alors qu’Hérodias oeuvre en secret pour ne pas perdre son autorité et être répudiée. Spectacle pluridisciplinaire, cet ultime panneau du triptyque de Flaubert associe danse, théâtre et vidéo.

Au coeur d’un festin, une danse à en perdre la tête.

  • La tragédie de Jean-Baptiste

Politique et religion, séduction et manipulation
Dans sa citadelle de Machaerous, au bord de la Mer Morte, Antipas retient prisonnier Ioakanann (Jean-Baptiste), qui condamne publiquement son union incestueuse avec Hérodias. La toile des conflits internes, politiques et religieux se tisse entre les opposants et alliés d’Antipas, alors qu’Hérodias oeuvre en secret pour ne pas perdre son autorité et être répudiée. Les différents fils de l’intrigue se nouent lors du festin anniversaire d’Antipas, siège du coup de théâtre final : Salomé, fille d’Hérodias, danse pour Antipas, puis demande, et obtient de lui, la tête de Ioakanann.

Une adaptation résolument contemporaine
Dernier volet du triptyque flaubertien entrepris depuis 2004 par la Compagnie L’Élan Bleu, Hérodias referme le travail d’exploration engagé avec La Légende de Saint Julien l’Hospitalier et Un coeur simple. Spectacle pluridisciplinaire, cet ultime panneau associe danse, théâtre et vidéo en réunissant cinq comédiens, trois danseurs, deux musiciens, un vidéaste et un informaticien.

Dans le traitement résolument contemporain de cette fable adaptée et mise en scène par Olivier Poujol, l’image numérique et la captation en temps réel auxquels s’additionnent des plans préenregistrés vont mettre en exergue l’érotisme et le fantasme des protagonistes, les jeux de séduction et d’apparence.

Au choeur des images
Diffusées simultanément sur un mur de huit écrans, les images forment une image géante ou une mosaïque d’images réparties dans l’espace scénique. Ce dispositif prend en charge le rôle habituel du choeur dans la tragédie antique, celui du rapporteur et témoin de l’histoire qui se joue, mais aussi celui de l’oeil du spectateur.

Des caméras subjectives donnent également au public l’accès à ce qui se trame hors du plateau, lieu de l’action et des grands effets du drame. Ainsi est mis en jeu dans cet univers télévisuel ce qui influence ou contrarie de l’extérieur la perception ou la prise de décision des personnages qui détiennent le pouvoir.

24 heures en temps réel
Au coeur de l’évocation des dernières vingt-quatre heures de la vie de Jean-Baptiste, Olivier Poujol a également souhaité utiliser la captation et la transformation en temps réel du son et de l’image. Ainsi, les mouvements et les gestes des danseurs et comédiens affecteront l’expérience scénique grâce à des capteurs placés dans le décor.

La Compagnie
La Compagnie L’Elan Bleu, conventionnée en 2004, mène un travail artistique à la recherche d’un nouveau langage pour le récit. À la croisée des dramaturgies contemporaines et des technologies nouvelles, l’image, le son, le geste aux accents chorégraphiés et le texte, sont les espaces de création dans lesquels Olivier Poujol et son équipe construisent leur mode d’expression.

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  • Triptyque flaubertien, un chantier sur trois ans

« Trois histoires. Trois vies aux destinées inattendues. Trois choses à mettre en scène. » Gustave Flaubert

Avec les Trois contes, nous reculons dans le passé. De la Normandie moderne à l’Europe médiévale puis en Palestine à l’époque romaine - double plongée dans le temps et vers l’Orient, géographique, cosmologique. Un parcours initiatique entre une nouvelle réaliste des temps modernes, une légende du Moyen Age chrétien et une chronique de l’occupation romaine en Judée. Entre un saint criminel canonisé, une pauvre fille servante et des acteurs épisodiques de l’épopée de Jésus-Christ. Un matériau qui permet de nous intéresser aux phénomènes visuels à travers les visions, hallucinations, miracles et présages qui jalonnent ces récits.

Pour constituer la dramaturgie de ces trois propositions, l’art numérique (son et image) interroge les différentes formes contemporaines du spectacle vivant, et suscite de nombreuses réflexions et évolutions du rapport à la scène. Notamment celle du rôle artistique de l’interprète qui trouve comme partenaire sur le plateau l’installation vidéo ou sonore.

Le travail vise donc, dans l’adaptation théâtrale de l’oeuvre de Flaubert,à ce que l’art de la fiction et du virtuel, et l’art de l’interprétation se prête mutuellement secours pour orchestrer une autre écoute et un autre visionnage des Trois contes.

C’est par un emprunt à Flaubert d’une écriture visuelle préfigurant celle du cinéma que s’élaborent ce qu’il appelait prophétiquement les scénarios des trois fictions, les images mobiles ayant une place prépondérante dans son travail de recherche. Il en résulte sur scène une partition offerte au propre talent de rêverie du spectateur, associant corps et jeux d’acteurs avec des espaces virtuels. La densité de chaque conte conduit naturellement à des pièces courtes d’environ 1h30.

Le traitement de chaque conte, la forme et la couleur uniques de chaque spectacle n’occultent pas un dénominateur commun mêlant réel et fantastique : ils consistent à véhiculer avec ironie une pensée mythologique dans un monde atomisé où la religion est vidée de tout contenu, où il n’y a plus de sens et de repères.

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Spectacle terminé depuis le dimanche 26 mars 2006

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