Hilda ressemble à un sombre fait divers de province. Mme Lemarchand engage Hilda, l’épouse de M. Meyer, comme femme de peine. Pour 50 F de l’heure, il s’agit de faire le ménage, de s’occuper des trois enfants, de lui tenir compagnie et l’aider à affronter la longueur des journées. Mais pour cette patronne « de gauche », Hilda ne peut se contenter de servir, elle doit être élevée à son niveau.
Mme Lemarchand veut éduquer sa servante à la chose politique et lui apprendre comment penser, pour que celle-ci puisse devenir son amie, son double. Ce qu’elle exige d’Hilda, c’est son amour, son apparence, toute sa vie en réalité. Comment accepter, sinon, d’être servie ? Chaque scène enferme un peu plus la jeune bonne dans les névroses affectives de sa patronne.
Si Hilda nous dépeint la tragédie d’une nouvelle forme d’esclavage, elle fait aussi de l’imitation une parodie et de la domination une absurdité.
2, passage du Bureau 75011 Paris