Résumé
Intentions de mise en scène
Le mot de l’auteur
Histoire d’âmes est une comédie à saynètes sur la solitude. L’amour, la sexualité, la vie de couple, le suicide, la mort… y sont abordés avec fraîcheur et légèreté.
Comédie dramatique également avec le personnage de Juliette, seule toujours, en quête désespérée de l’âme sœur.
Avec sa sensibilité, elle vient saisir le public, témoin de ses émois dès les premiers instants, pour lui faire partager ... comprendre peut-être … sa solitude.
Mais ne vous méprenez pas, le comique de Histoire d’âmes est bien présent. Dans un décor volontairement sobre (un banc), les saynètes empruntent les rythmes du boulevard et de la comédie. Chaque situation, quotidienne ou absurde, oscille sur le fil du rasoir. Au moment où l’émotion pourrait virer au pathétique, elle rebondit sur le contrepoint de l’ironie, de la naïveté ou du cynisme.
Bref, pendant 1h30, Histoire d’âmes joue avec la vie…
Dans cette pièce drôle et touchante avant tout, l’auteur metteur en scène a voulu que le spectateur puisse se retrouver dans les différents personnages. Il dépeint leur solitude, aussi diversement exprimée soit elle, toujours avec finesse, humour et légèreté. C’est ce fameux humour du désespoir qui rend ses personnages si attachants.
L’imagination du spectateur est mise en éveil également dans ce spectacle, autant par la mise ne scène que par les décors. Juliette, seule sur scène toujours, mime ainsi tout ce quelle vit et fait ressentir davantage encore sa solitude. Dans ce décor volontairement dépouillé (un banc recouvert d’un drap noir), se dessinent les différents univers au gré des multiples situations toutes des plus inattendues.
Cette pièce est l’acte fondateur de la compagnie « Les 1001 Scènes ». C'est autour de ce projet que nous nous sommes tous réunis en 1999. Cette première création :
- a été jouée plus de 70 fois un peu partout en France (et dans des endroits aussi pittoresques qu’un couloir d’une maison d’arrêt).
- a remporté 7 prix dans différents festivals d’Ile de France.
Aujourd’hui encore, nous la jouons avec toujours autant de plaisir car retrouver ces personnages, c'est comme revoir la meilleure partie de sa famille.
Il s’agit donc d’une comédie à saynètes.
Nous en jouons principalement 18 pour une durée de 1 h 30, mais le spectacle est parfaitement modulable et peut être amputé d’une bonne vingtaine de minutes sans en souffrir.
L’envie de départ n’était pas de monter une suite de scènes qui auraient pu donner le sentiment d’être devant des sketches. Bien au contraire. C'est pour cela que j’ai créé
Juliette, qui est le personnage fil rouge de la pièce. On la retrouve à plusieurs reprises et lorsqu’elle n’est pas présente, les autres saynètes rappellent de près ou de loin ce qu’elle vit.
Cette création a pour thème central la solitude, même si d’autres sujets sont abordés comme l’amour et la mort. C'est aussi pour renforcer le thème de la solitude que j’ai choisi de faire jouer Juliette par une seule comédienne, y compris lorsqu’elle est en présence de son Roméo. Elle joue Roméo, ainsi que son téléphone ou son chien (un peu à la manière de Philippe Caubère). Les quatre autres comédiens se partagent les rôles des saynètes qui entourent Juliette. Au bout de toutes ses représentations, nous avons la possibilité, pour les hommes d’échanger nos rôles pour n’importe quelle scène. Ceci est intéressant car, d’une soirée à l’autre, le spectacle peut légèrement changer de
couleur.
La mise en scène est très simple et le décor est on ne peut plus dépouillé. Ceci, bien évidemment, venant du fait de nos manques de moyens qui a caractérisé nos débuts. Nous n’avons donc qu’un seul banc sur scène qui, selon la situation va se transformer en toit d’immeuble, pont d’un navire ou encore stèle funéraire. Nous appliquons là le concept de « l’acteur décorateur » si cher à Ariane Mouchkine. Nous donnons ce qu’il faut d’éléments aux spectateurs pour que son imaginaire fasse le reste. En ce sens, le spectacle est un peu interactif.
Le ton de l’ensemble est clairement porté sur la comédie et certains passages rappellent des scènes de café-théâtre là où d’autres utilisent les ressorts du boulevard. On peut aussi noter de sérieuses incursions dans l’absurde à de nombreuses reprises. Cela dit, la pièce est assez ironique et finit même par la mort de Juliette. Cependant, juste derrière arrive un clown qui assiste à son propre enterrement. Cela montre bien le recul avec lequel nous abordons les thèmes les plus difficiles. Ce qui se retrouve dans nos créations suivantes.
Enfin, on peut rajouter que Histoire d’âmes vaut aussi par la qualité de ses interprètes qui ont travaillé avec un seul mot d’ordre : « donner ». Le plaisir à jouer, à offrir un texte frais et des situations drôles ou inattendues, c'est sur cela que repose les qualités de cette première création pas prête de passer de mode.
Lilian Lloyd
Auteur metteur en scène
20, rue Théodore Deck 75015 Paris