Qui sont ces jeunes qui, en toute verve et crudité, nous font part de leurs vies bouleversées ? Christine Citti, l’auteure, joue son propre rôle d’intervenante extérieure. Le texte qu’elle a conçu, à l’issue de son expérience dans un foyer de La Courneuve, restitue une langue et une réalité sociale. Une mise en scène de Jean-Louis Martinelli.
Emmanuelle débarque dans un foyer d’accueil d’urgence pour mineurs. Elle est comédienne, elle veut les initier au théâtre. D’emblée, c’est la guerre. Quatre garçons et quatre filles lui opposent l’ennui et les violences d’une adolescence laissée pour compte. Prostitution, drogue, maltraitance, inceste. Ils viennent de là, ils ont traversé des champs de mines de vies ruinées. Ils font grappe, vautrés dans un canapé, ou s’isolent dans une cage de verre, bêtes en cage. Ils se racontent, s’opposent aux éducateurs, à bout de nerfs et de forces. Peuvent-ils encore « gagner » ?
Comédienne, réalisatrice, Christine Citti s’immerge plusieurs mois dans un foyer de Seine-Saint-Denis. Atelier de théâtre et d’écriture. Elle note les échanges, avec humour, sans concession ni angélisme. Elle signe sa première pièce, y joue son propre rôle. Elle donne à voir et à entendre la parole d’une jeunesse bouillonnante.
Ancien directeur du Théâtre national de Strasbourg et des Amandiers de Nanterre, le metteur en scène Jean-Louis Martinelli dirige ici treize comédiens. Aguerri à l’univers fort de Lars Norén, entre autres, il attend du théâtre qu’il donne « la parole à ceux que l’on n’entend pas, peu ou pas assez ».
« Tout est raconté sans tabou ni sensationnalisme. (...) Le fatalisme du propos fait rager. Reste que se dessine une humanité complexe, fragile, à considérer. » Christophe Candoni, Sceneweb, 20 janvier 2019
« Vérité des situations et des personnages – verve admirable et gestuelle éblouissante-, le public est saisi par tant de hargne et de justesse émotive. » Véronique Hotte, blog Hottello, 17 janvier 2019
« Ce tableau d’une jeunesse sacrifiée est né d’une immersion de Christine Citti entre les murs d’un foyer. Son témoignage, plus proche de la fiction que du documentaire, est le prétexte d’un spectacle nu, cru, énergique (...) Brutalité de la chose offerte, c’est vrai, mais ce réel décille les yeux. » Télérama TT
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