In Between

Angoulême (16)
le 11 juin 2002

In Between

Spectacle de danse. Dans un décor minimaliste, quatre danseurs explorent l'espace en se confrontant aux éléments fondamentaux, l'eau, la terre, l'air et le feu. Utilisant danse, son, images, espace visible et invisible, In Between nous plonge dans un rêve poétique et hors du temps.

  
Présentation
A propos de In Between

La scénographie par Paolo Atzori
Musique et interactions Par Todor Todoroff
La Compagnie

Présentation

Dans un décor minimaliste, quatre danseurs explorent l'espace en se confrontant aux éléments fondamentaux, l'eau, la terre, l'air et le feu. Utilisant danse, son, images, espace visible et invisible, In Between nous plonge dans un rêve poétique et hors du temps.

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A propos de In Between

In Between est la première création de Michèle Noiret dans le cadre de sa résidence au Théâtre Les Tanneurs à Bruxelles. Elle a été présentée au mois de mars 2000 dans le Festival VIA de Charleroi/Danses et dans le cadre de Bruxelles/Brussel 2000.
"On veut toujours que l’imagination soit la faculté de former des images. Or elle est plutôt la faculté de déformer les images fournies par la perception, elle est surtout la faculté de nous libérer des images premières, de changer les images" G. Bachelard
In Between entraîne quatre danseurs dans un espace de recherche architecturé par les images de Paolo Atzori et les sons (interactions sonores et composition musicale) de Todor Todoroff. L’œuvre musicale Tierkreis du compositeur Karlheinz Stockhausen à partir de laquelle a été créé Twelve Seasons en mai 2001, apparaît déjà en filigrane dans cette pièce.
Construisant une sorte d’alphabet chorégraphique né de la confrontation aux éléments fondamentaux (l’eau, la terre, l’air, le feu), Michèle Noiret se lance à la recherche des fondements de l’imaginaire, interrogeant au contact des technologies ce qui fonde, libère ou modifie l’imagination créatrice.
En réfléchissant sur le concept d’imagination que Gaston Bachelard définit comme la “ faculté de déformer les images fournies par la perception”, la chorégraphe place la danse au cœur d’un dispositif producteur d’imaginaire. Jouant avec la structure même des images, et des sons, la danse se situe dans une constante interactivité, réagissant aux éléments visuels ou sonores qu’elle modèle à son tour. La richesse des propositions, reposant sur une technologie sans faille sachant se faire oublier, conduit à une confusion sensorielle désarmante et prégnante. Le spectateur n’a alors d’autre issue que d’interroger la validité et la limite de ses perceptions, plongeant avec la chorégraphe dans ce questionnement du sens, des sens. Une danse élaborée, savante, qui cherche à pénétrer scientifiquement la météo de l’âme et les climats de l’esprit.

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“ ...and there is nothing that I could do without here loving the state that I'm in between no longer and not yet ”.                          David Sylvian, Wanderlust,1999
La perception est la conscience des éléments d'un environnement donné au travers de la sensation physique. La technologie digitale, en particulier, de par ses systèmes informatiques interactifs et ses réseaux télématiques, peut développer et intégrer notre appareil sensitif. En outre, la globalisation des réseaux et la technologie des médias impliquent l'expérience de perceptions transpersonnelles, d'une nouvelle compréhension de la présence humaine en relation avec de nouveaux procédés cognitifs.
En réfléchissant sur le concept d’imagination que G. Bachelard définit comme “faculté de déformer les images fournies par la perception”, In Between se concentre sur l'espace/temps de représentation en tant que base d'une “action imaginante”. Nous pencher sur les véritables sources de notre imaginaire, nous fait réaliser que beaucoup de ces images nous viennent, de nos jours, des programmes télévisés et, plus récemment, des réseaux informatiques, plutôt que d'émaner d'une expérience immédiate et personnelle. Dans les pays occidentaux, les gens consacrent une importante partie de leur vie devant les écrans, ces fenêtres en réseaux illimités de l'expérience quotidienne.
En considérant le théâtre comme un espace où s’exprime la synthèse dynamique des transformations de notre temps, il est nécessaire d'introduire une nouvelle dimension avec une infrastructure propre. Un dispositif digital pouvant supporter des environnements interactifs. Un espace servant à afficher des formes de réalité intégrée se composant, simultanément, d'action en direct et de données, d'informations numériques élaborées sous la forme de sons et d'images.
Un espace où la croissance entropique de la complexité et la coexistence de multiples niveaux de perceptions peuvent être représentées.
L'interaction avec l'environnement numérique, la coexistence des données espace/temps, stimulent et accroissent notre perception d'une réalité “locale”. Se concentrer sur la "localité" de l'événement revient à présenter la réalité du groupe des interprètes comme un fragment représentatif d'un contexte social contemporain. Par l’utilisation de la technologie l'interprète contribue à la dynamique de sa propre représentation.
Ce procédé sur un niveau ultérieur de signification s’inscrit comme le désir de démanteler un contexte où l'imaginaire est sans cesse imposé, (“un dédale d'images totalitaire”, J. Noiret), qui colonise notre cognition, comme le font la plupart des programmes télévisés et où la dé-réalisation et la fiction de la réalité sont l'approche habituelle.
Selon Nietzsche, une personne n'est pas individuelle, mais "dividuelle": l'unité du soi ne peut être perçue comme unité parce que la condition de l'existence est naturellement vécue sous une forme de multiplicité. En se référant à la découverte des sciences cognitives selon laquelle la connaissance ne peut être vérifiée comme miroir de la nature, mais, plutôt, que le connaissant et le connu sont co-impliqués par une absence de coordonnées, ou un manque de fondations. Le propos de ce travail sera d'examiner de quelle manière le corps peut effectivement révéler la relation directe de l'existence humaine avec des actions apparemment insignifiantes. Les expressions libérées de leurs fonctions suggèrent l’existence de signes physiques débarrassés de toute signification mercantile.
La représentation se déroule dans un espace réactif, une "architecture de communication", caractérisés par différentes dimensions de l'espace et du temps.
Une ambiance pénétrante qui reçoit et transmet des informations qui sont élaborées audiovisuellement par un réseau local d'ordinateurs et déplacées par un jeu de projecteurs vidéo.

1. Scénographie digitale
Afin de parvenir à une plus grande flexibilité, l'écran de projection habituel est subdivisé en modules qui sont disposés sur deux canaux vidéo séparés. Le premier canal projette les images sur 4 modules mobiles: ces modules peuvent, à la fois, fonctionner comme écrans de projection et comme miroir.
Le second canal vidéo sera projeté sur un écran de grande dimension conçu dans une matière spéciale qui peut être maniée selon l'action des danseurs. Cette structure leur permet une large interaction avec l'espace de projection et l'espace physique. Les danseurs peuvent modifier la structure des images, déplaçant les écrans démantelés de "l'espace de représentation" et s'intégrant dans la projection qui traverse les différents modules scéniques.

2. Composition vidéo
La provenance des images projetées est tant reprise en direct que pré-enregistrée. Ces dernières constituent une base de données d'images et de séquences d’images enregistrées à différents moments des répétitions.
Ces éléments sont organisés en "couches" de différents formats, se déplaçant sur un fond changeant, comme des îlots de lumière. Configuration d'énergie, courants de lumière électroniques. Ces éléments ne sont pas fixes, ils peuvent flotter et se déplacer le long de l'écran de projection, selon une dimension qui n'est pas gravitationnelle. Ils sont manipulés de manière interactive par la dynamique caractéristique à la technique vidéo digitale: volets, zooms avant et arrière, surimposition, réaction, etc.

Le propos est d’agencer les images enregistrées selon un procédé subjectif dans lequel les concepts du réel et de l'imaginaire, du sujet et de l'objet, de l'esprit et du corps se prêtent tous au jeu d'une transformation fluide, filtre entre l'esprit et la réalité, où différentes formes de perceptions se matérialisent simultanément.

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Un certain nombre de pistes musicales et sonores sont explorées.
Afin de faire naître un sentiment d'intimité et de proximité avec les danseurs, leurs mouvements sont sonorisés à l'aide de microphones disposés sur le corps, sur des écrans de projections vidéo et au sol, sur des zones spécifiques de la scène.

Les techniques développées pour le spectacle <En Jeu> sont affinées. De nouvelles méthodes de génération et de transformation de sons sont explorées, basées sur l'analyse des articulations du mouvement et des profils énergétiques qui transparaissent dans les signaux véhiculés par les microphones. Mais nous utilisons également des systèmes de détection à ultrasons afin d'enrichir et de diversifier les modes d'interaction.

L'utilisation d'un ordinateur puissant, d'un environnement logiciel flexible et de modules de code spécifiquement développés pour ce nouveau projet nous permet d'engendrer des modulations sonores subtiles qui épousent avec souplesse et précision les déplacements des danseurs, mettant en évidence les mouvements les plus infimes et créant ainsi un environnement sonore plastique et sensuel. Il s'agit en quelque sorte de dépasser les frontières entre in/audible et in/visible en utilisant le miroir grossissant de l'interaction. A travers l'interconnexion des deux systèmes, un lien organique s'établit également entre le travail sur le son et le travail vidéo de Paolo Atzori qui, à son tour, influencera la progression des danseurs.

La composition d’un "silence coloré", qui structure un espace mental par le biais d'une architecture sonore, installe l'idée d'une présence indéfinissable, étrange. On joue aussi sur le trouble de la perception par la juxtaposition d'espaces distincts. L'utilisation extensive des possibilités offertes par la projection multipiste sur un grand nombre de haut-parleurs autorise cette superposition sans nuire à la transparence de l’écoute. Elle permet de faire cohabiter plusieurs univers sonores, liés chacun à un danseur qui, grâce à l'interaction, peut en modifier la substance et l'évolution.

La musique électroacoustique composée en studio répond aux interactions. Les différentes strates de matière sonore subissent des distorsions temporelles distinctes, des fragmentations, des extensions, des compressions,... Ainsi, l’interaction entre ces matières sonores, les danseurs et la vidéo perturbent et altèrent la perception du déroulement chronologique du temps.

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La Cie Michèle Noiret est une compagnie de danse contemporaine active depuis une quinzaine d'années, qui jouit, en Belgique comme à l'étranger, d'une grande renommée. Michèle Noiret est une chorégraphe rare. Parcours discret mais sacrément jalonné, talent indéniable mais atypique, elle fait preuve depuis toujours d’une douceur presque trompeuse qui masque une force de caractère étonnante.

Fille de Joseph Noiret, poète, écrivain, co-fondateur du mouvement COBRA, Michèle Noiret nous fait partager par l'expression du corps en mouvement un vécu intérieur imprégné des nombreuses expériences qui ont jalonné son parcours artistique. La chorégraphe nous plonge souvent dans des univers étranges et poétiques dans lesquels les danseurs déambulent avec des gestes d'une extrême précision et une présence presque théâtrale mais nous surprend aussi lorsqu’ elle a l’audace de nous transporter dans des chorégraphies énergiques et physiques basées sur le jeu et teintées d’humour.
La chorégraphe réinvente sans cesse son vocabulaire. La curiosité pour le détail significatif, les polyphonies, l'imprévu auquel il faut donner lieu, l'humour, l'étrange, l'élément inattendu sont autant de caractéristiques de son travail.
Sa rencontre en 1978 avec le compositeur Karlheinz Stockhausen et leur étroite collaboration durant plus de 13 années a été déterminante dans son parcours artistique.
L'attrait de cette expérience était pour Michèle Noiret son côté expérimental (apprentissage et interprétation d'une notation musicale inventée par Stockhausen) et surtout la collaboration avec une personnalité hors normes, un des compositeurs les plus novateurs et marquants de l'époque. Ce travail extrêmement rigoureux et précis où chaque geste du corps est entièrement lié et dépendant de la partition musicale l'a conduite à un certain nombre de réflexions, de questionnements et l'a ainsi stimulée de passer du rôle d'interprète à celui de chorégraphe.
A partir de 1987, ses chorégraphies se libèrent de l'emprise de la partition musicale.
Elles sont souvent inspirées d'oeuvres d'arts plastiques, de poètes et sont travaillées pour la plupart en étroite collaboration avec des amis compositeurs (David Linx, Garrett List, Stefan Dunkelman, Todor Todoroff...).
En 1997, Michèle Noiret décide de revenir aux oeuvres de Karlheinz Stockhausen auquel elle rend hommage pour son 70ème anniversaire en lui dédiant une chorégraphie Solo Stockhausen inspirée de sa musique.
Aujourd'hui cette chorégraphe de 40 ans, volontaire et rigoureuse décide de mettre sur pied un nouveau projet chorégraphique, fruit d’une longue et riche aventure de collaborations artistiques. TWELVE SEASONS est d'une part la continuité d'un hommage qu'elle veut rendre à Stockhausen pour l'influence décisive que son oeuvre a exercé sur ses créations et d'autre part une manière de continuer un travail expérimental sur l'utilisation de l'image et sur la recherche sonore.
Il s’élabore en 3 étapes autour de la même oeuvre musicale Tierkreis. Un solo: Solo Stockhausen (1997), un quatuor: In Between (2000) et une pièce pour 6 danseurs et 3 musiciens: Twelve Seasons qui a été présenté en mai 2001 au Théâtre Les Tanneurs (où Michèle Noiret est en résidence) dans le cadre du KunstenFESTIVALdesArts.

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Informations pratiques

Théâtre d'Angoulême

Avenue des Maréchaux 16007 Angoulême

Spectacle terminé depuis le mardi 11 juin 2002

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Spectacle terminé depuis le mardi 11 juin 2002