Isma

Dans un lieu indéfini, un groupe en tenue de soirée, converse, meuble les blancs. Manifestement, ils n’ont pas grand chose à dire. Alors, ils cassent du sucre sur le dos d’un couple absent. Ils cherchent bien d’autres sujets, mais la vérité s’impose : seul le sujet « Dubuit » permet à chacun de vider son sac. Et chacun de chercher à définir ce qui peut bien les excéder à ce point dans ce couple, jusqu’à la révélation du mystérieux « Isma ». Dans l’orchestration de Dirk Opstaele, le texte réputé difficile de Sarraute devient accessible et percutant. Dansé, chanté ou simplement conversé, chaque geste, mesuré, ciselé est accompli avec envie et délectation.

La pièce
Une « pièce de conversation »

L'Ensemble Leporello

La presse

Dans un lieu indéfini, un groupe en tenue de soirée, converse, meuble les blancs. Manifestement, ils n’ont pas grand chose à dire. Alors, ils cassent du sucre sur le dos d’un couple absent. Ils cherchent bien d’autres sujets, mais la vérité s’impose : seul le sujet « Dubuit » permet à chacun de vider son sac. Et chacun de chercher à définir ce qui peut bien les excéder à ce point dans ce couple, jusqu’à la révélation du mystérieux « Isma ».

Dans l’orchestration de Dirk Opstaele, le texte réputé difficile de Sarraute devient accessible et percutant. Dansé, chanté ou simplement conversé, chaque geste, mesuré, ciselé est accompli avec envie et délectation. La conversation prend l’élan d’une symphonie de Schubert, l’action frôle la chorégraphie. Et, sans qu’on s’en aperçoive tout de suite, dans la mêlée des répliques et escarmouches sémiotiques, les personnages se mettent à chanter une polyphonie.

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Isma est un modèle du genre en matière de « pièce de conversation » : on y bavarde. Les personnages utilisent des mots simples, des lieux communs, un vocabulaire de tous les jours. Et leurs sujets de conversation ne sont « presque rien ». Isma est, selon un des personnages, ‘ce qu’on appelle rien’, mais Isma incarne aussi, si l’on veut, quelques grands mouvements de l’existence humaine : la lutte pour le pouvoir, la trahison, l’angoisse et même, très implicite, le désir. Le vieux fond folklorique, l’état a-social, bestial de l’humanité est là, tout près.

L’Ensemble Leporello, tout comme Nathalie Sarraute, se garde bien d’expliciter les significations de ce texte. La pièce se joue d’une façon « sèche », presque aride, en pleine lumière, sans décors. Seul un tabouret permet aux acteurs de temps en temps de quitter la position debout. Souvent ils sont alignés et débitent leurs réparties frontalement. La vitesse de certains échanges les fait sonner comme de la percussion. De là au chant il n’y a qu’un pas; et en effet, certains déplacements sont réglés, brièvement, comme une petite danse, et quelques répliques sont arrangées comme une polyphonie.

Danse, chant ou simple conversation, chaque geste est fait avec envie et délectation, toute action est mesurée, dégustée, ciselée. Quelques morceaux d’une symphonie de Schubert résonnent de temps en temps, donnant à la conversation un côté rituel, ludique, cérémonial, comique. Quand les répliques tournent en dispute, c’est Stravinsky qui sort des hauts-parleurs et qui couvre les voix : on n’entend plus ce que disent les protagonistes, on « regarde » parler et gesticuler. Et voilà que Isma se révèle être avant tout un spectacle, avec des montées dramatiques, des coups de théâtre, de l’humour, de la mise en scène, du jeu d’acteur.

Fidèle à sa réputation, l’Ensemble Leporello ravive l’univers Sarrautien et emmène le spectateur dans un enfer turbulent où tout « signifiant » - mot, note ou geste - perd son innocence et participe à la « Tartufferie » qu’est la communication.

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Bruxellois et international, l’Ensemble Leporello réunit des artistes flamands, wallons, français, suédois, écossais, hongrois… Depuis une quinzaine d’années, Leporello réalise des productions en néerlandais ou en français en y associant toujours la musique, le chant, le texte, le mouvement.

Racine, Corneille, Molière, Copi, Marivaux, Guitry, Sarraute… la compagnie fouille la langue de grands auteurs dramatiques pour en extraire des spectacles hors du commun. Chaque spectacle tire parti des implications théâtrales de la musique et du rythme. Le jeu, l’occupation de l’espace, l’intensité de la présence, la précision du mouvement et de l’attitude, bref, toute l’équipe en situation de jeu devient un organisme qui prend le pas sur tout autre artifice théâtral.

L’Ensemble Leporello choisit délibérément un art théâtral artisanal et élémentaire. Il s’appuie sur les formes ancestrales du théâtre : le théâtre sans décor, le théâtre des bateleurs, le chant choral antique, le conte et la Commedia dell’ Arte.

“Le théâtre, pour moi, c’est la mise en scène, le travail de choeur et le jeu d’acteur. C’est un art autonome, signifiant en soi, par la qualité de la communication autant que par ce qui est communiqué. Je travaille les textes comme des partitions. Je les annote dans le sens du rythme et de l’accellerando et j’essaie ensuite d’occuper la scène avec le plus de contrôle possible, comme un orchestre.” Dirk Opstaele

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"Drôle, surprenant et captivant de bout en bout… Opstaele et sa bande montent tout cela avec un humour, une énergie, un naturel confondant… Les acteurs nous entraînent dans le tourbillon vain d’une conversation mondaine et creuse. On s’y saoule de mots, on y plonge avec délectation dans un brouhaha qui se transforme en chant chorale polyphonique. Le corps lui-même y est atteint de logorrhée. Et tout donne l’impression d’un naturel, d’une évidence, d’une simplicité de jeu parfaits. Dès lors, tous les publics s’y retrouvent, s’y esclaffent, s’y réunissent…" Le Soir, Belgique

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Sélection d’avis du public

RE: Isma Le 13 avril 2005 à 12h29

Bien même très bien mais je reste un peu sur ma faim. Certes le texte est remarquablement éclairé par la mise en scène/jeu des comédiens mais , j'aurrais aimé que cette compagnie pousse un peu plus loin l'absurdité de la pièce. Dommage pour une équipe venant de Belgique, pays connu pour son humour absurde. Petite deception.

Isma Le 27 juillet 2004 à 14h53

Bonjour, Si ce n'est pas un prénom pour la pièce, en tout cas c'est le mien qui est d'origine algérienne. J'ai été très surprise par le nom de la pièce ne connaissant pas cette oeuvre de Nathalie Sarraute, j'essaierai de venir la voir... A bientôt Isma

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RE: Isma Le 13 avril 2005 à 12h29

Bien même très bien mais je reste un peu sur ma faim. Certes le texte est remarquablement éclairé par la mise en scène/jeu des comédiens mais , j'aurrais aimé que cette compagnie pousse un peu plus loin l'absurdité de la pièce. Dommage pour une équipe venant de Belgique, pays connu pour son humour absurde. Petite deception.

Isma Le 27 juillet 2004 à 14h53

Bonjour, Si ce n'est pas un prénom pour la pièce, en tout cas c'est le mien qui est d'origine algérienne. J'ai été très surprise par le nom de la pièce ne connaissant pas cette oeuvre de Nathalie Sarraute, j'essaierai de venir la voir... A bientôt Isma

Informations pratiques

Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN

Place Jacques Brel 78505 Sartrouville

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Librairie/boutique Yvelines
  • Bus : Théâtre à 27 m, Paul Bert à 207 m, Clémenceau à 222 m, Henri Barbusse à 252 m, Boulevard de Bezons à 275 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN
Place Jacques Brel 78505 Sartrouville
Spectacle terminé depuis le samedi 18 janvier 2003

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